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vendredi 8 avril 2011

Auto électrique: objectif réaliste?

Pierre Simard
La Presse Débats, cyberpresse, vendredi 8 avril 2011.

Pour une poignée de convaincus
C’est pour compenser le coût prohibitif et les désavantages de ces voitures que le gouvernement est obligé de les subventionner. Même si le prix est un facteur déterminant dans l’achat d’un véhicule, ce n’est pas le seul aspect pris en considération par les consommateurs.

Pour l’instant, et vraisemblablement pour plusieurs années encore, ce type de véhicule comporte d’importantes limites en termes d’autonomie et d’utilisation. Peu de consommateurs ont la capacité ou la volonté de restreindre leurs déplacements, de se lancer à la recherche d’une borne de recharge et de sacrifier plusieurs heures à la dite recharge… même avec une subvention.

Si les consommateurs tendent peu à peu à intégrer les enjeux environnementaux lors de l’achat d’un véhicule, il reste que cette subvention n’a d’intérêt, pour l’instant, que pour une poignée de consommateurs convaincus des enjeux environnementaux. Ce n’est pas cette subvention qui permettra à ce marché d’accaparer 25 % des ventes de nouveaux véhicules au Québec. C’est plutôt le développement technologique, c’est-à-dire la capacité de l’industrie à produire des véhicules fiables, utiles, et ce, à un prix compétitif. En attendant, le gouvernement Charest se sert de l’argent des contribuables pour satisfaire quelques « verts » qui, de toutes façons, auraient privilégié ce type de véhicule avec ou sans subvention.

lundi 4 avril 2011

L'approche libérale est-elle bonne?


Pierre Simard
La Presse Débats, Cyberpresse, lundi le 4 avril.

LES ENTREPRISES PAIERONT-ELLE PLUS?
Augmenter l’impôt des entreprises pour financer différentes mesures sociales plaira sûrement à la gauche politique et aux syndicats. Le message du Parti Libéral est simple : nous ferons payer les riches entreprises. Paieront-elles vraiment plus? Ça dépend!

On le sait, les abris fiscaux et les subventions aux entreprises se chiffrent en milliards de dollars au Canada. Ce que le gouvernement prend dans une poche, il le remet aux entreprises de son choix par des subventions, des crédits d’impôt ou des privilèges de toutes sortes.

Évidemment, le Parti Libéral pourrait financer ses mesures sociales en réduisant la panoplie d’avantages accordés aux entreprises, ce qui permettrait de réduire les distorsions que ces privilèges engendrent sur les marchés. Pourquoi ne le propose-t-il pas? Parce qu’il n’y a rien de plus payant politiquement que de « débarquer » dans un comté avec un chèque, une garantie de prêt ou un contrat sans appel d’offres. Parlez-en aux dirigeants de la Davie Shipbuilding qui ont réussi à glaner 538 millions $ d’aide gouvernementale pour réaliser un contrat de 592 millions… contrat duquel il n’est sorti aucun bateau! Je parierais qu’ils s’en foutent, eux, de la promesse de M.Ignatieff.

jeudi 31 mars 2011

Quels débat des chefs?

Pierre Simard
La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 31 mars 2011

Un duel sur les grands enjeux  
On sait que les citoyens sont généralement victimes d’ignorance rationnelle; qu’ils consacrent peu de temps et dépensent peu d’énergie à éclairer leur décision de voter pour un parti plutôt qu’un autre. Puisqu’ils savent que leur vote a peu de chance d’influencer le résultat électoral, ils ont tendance à minimiser leur investissement en recherche d’information politique. Pour s’informer, ils s’en remettent la plupart du temps aux médias. Aussi, le débat des chefs peut apporter une contribution significative à la démocratie s’il permet aux électeurs d’en connaître davantage sur les partis politiques et leurs programmes.

Si un débat classique réunissant tous les chefs peut sembler à prime abord plus démocratique que le duel, l’expérience nous a montré que cette formule incite les protagonistes à s’en tenir à des clichés et à des généralités. Dans cette perspective, un duel Harper/Ignatieff forcerait les seuls aspirants au pouvoir à étayer leurs positions sur les grands enjeux auxquels font face les Canadiens. Évidemment, quelle que soit la formule, tout ça n’est aussi que mascarade. Comme le disait Coluche : « Il y a des politiciens qui, pour briller en société, mangeraient du cirage. »