mardi 17 avril 2012

L'UPAC est-elle efficace?


La Presse.ca, La Presse Débats, mardi le 17 avril 2012.
Les arrestations, dont celle de l’entrepreneur en construction Tony Accurso, et les perquisitions effectuées ce matin vous redonnent-elles confiance en l'UPAC, l’Unité permanente anticorruption?
L'ÉTAT, FOYER PROPICE AUX ABUS
Tony Accurso fait l’objet de soupçons depuis belle lurette. L’émission « Enquête » a révélé en 2009 et en 2010 des accointances entre ses propriétés et les pouvoirs publics. Finalement, il s’est écoulé plus de deux ans avant que des accusations soient déposées contre lui. Évidemment, ce n’est pas parce que l’UPAC a procédé à l’arrestation d’une quinzaine de personnes qu’on en a fini avec la corruption. Désolé, mais Accurso et ses complices n’ont pas inventé la corruption! La corruption n’est pas un phénomène propre au Québec. Elle existe là où des politiciens et des bureaucrates peuvent abuser de leur fonction à des fins d'enrichissement personnel. On aura beau empiler les unités d’enquête, tant qu'on ne reconnaîtra pas que l'État s'avère un foyer propice aux abus, on ne pourra mettra un terme à ces pillages de fonds publics. L’indice de perception de la corruption (IPC) de l’organisme Transparency International  est d'ailleurs riche d'enseignement. Les pays les moins corrompus sont des pays prospères qui laissent une grande place à la concurrence et à l'économie de marché. À l'inverse, les pays les plus corrompus se caractérisent par leur pauvreté et par l’omniprésence de l’État.