jeudi 26 janvier 2012

Doit-on reconnaître la CAQ à l'Assemblée nationale?


La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi 26 janvier 2012.

Même si ses neuf députés n’ont pas été élus sous la bannière la CAQ, le parti devrait-il être reconnu à l’Assemblée nationale et se voir octroyer droit de parole en Chambre et budget à l’avenant ? Le premier ministre Jean Charest et la chef de l’opposition, Pauline Marois, devraient-il accéder à la demande de François Legault ?

Marchandage politique.
Le parti au logo arc-en-ciel, composé d’un arc-en-ciel de députés, a besoin de reconnaissance et… d’argent public. François Legault compte sur la pression populaire pour convaincre les libéraux et les péquistes de lui accorder le statut de deuxième opposition officielle à l’Assemblée nationale. Ce même François qui, depuis des mois, multiplie les maraudages pour convaincre des élus libéraux et péquistes de trahir leur chef, doit maintenant montrer patte blanche devant Pauline Marois et Jean Charest. Le premier geste de la CAQ – personne n’est dupe – sera donc de s’adonner au marchandage politique avec ses adversaires. Que devra-t-il concéder à Pauline pour se faire pardonner le rapt de Rebello? Que promettra-t-il à Jean pour se faire donner ce que l’électorat ne lui a pas encore accordé? On ne le saura probablement jamais. C’est triste, mais c’est comme ça! Le marchandage fait partie de l’ADN des politiciens et, pour eux, l’argent public n’a pas odeur. Bref, pour un politicien, tout est négociable… et, comme le disait Napoléon Bonaparte, « en politique l’absurdité n’est jamais un obstacle. »

Transport collectif: qui doit payer?


La Presse.ca, La Presse Débats, 25 janvier 2011.
Le transport collectif enregistre des records d’affluence. Comment devrait-on financer les projets de développement du transport en commun? En utilisant une partie des recettes du péage ? Par le truchement de la taxe sur l’essence ? Que suggérez-vous ?
Une taxe, c’est une taxe!
Lorsqu’il est temps de faire payer les autres, nos administrateurs publics débordent d’imagination. Le péage routier n’est pas à proprement parler une mauvaise chose. L’idée de faire supporter aux consommateurs le coût réel de l’utilisation d’un bien ou d’un service public est même souhaitable; on parle alors du principe de l’utilisateur-payeur. Les revenus de péage servent alors, et de manière exclusive, à la construction et à l'entretien des infrastructures routières. Si, par un heureux hasard, le péage dégage des surplus, on doit selon ce principe les reverser dans les poches de l’automobiliste. En proposant de prendre 50 % des revenus de péage pour financer le transport en commun, l’ambition réelle de la Société de transport de Montréal (STM) est de taxer les usagers de la route pour financer ses projets de développement. On ne cherche pas seulement à faire payer les automobilistes pour des services qu’ils utilisent, mais à les faire payer pour les utilisateurs d’un autre service, en l’occurrence les usagers du transport en commun. On appelle ça poliment de l’interfinancement. Doit-on se réjouir de l’introduction, par le péage, d’une nouvelle taxe auprès des usagers de la route? On dira bien ce qu’on voudra, mais une taxe… c’est une taxe!