La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi 26 janvier 2012.
Même si ses neuf députés n’ont pas été élus sous la bannière la CAQ, le parti devrait-il être reconnu à l’Assemblée nationale et se voir octroyer droit de parole en Chambre et budget à l’avenant ? Le premier ministre Jean Charest et la chef de l’opposition, Pauline Marois, devraient-il accéder à la demande de François Legault ?
Marchandage politique.
Le parti au logo arc-en-ciel, composé d’un arc-en-ciel de députés, a besoin de reconnaissance et… d’argent public. François Legault compte sur la pression populaire pour convaincre les libéraux et les péquistes de lui accorder le statut de deuxième opposition officielle à l’Assemblée nationale. Ce même François qui, depuis des mois, multiplie les maraudages pour convaincre des élus libéraux et péquistes de trahir leur chef, doit maintenant montrer patte blanche devant Pauline Marois et Jean Charest. Le premier geste de la CAQ – personne n’est dupe – sera donc de s’adonner au marchandage politique avec ses adversaires. Que devra-t-il concéder à Pauline pour se faire pardonner le rapt de Rebello? Que promettra-t-il à Jean pour se faire donner ce que l’électorat ne lui a pas encore accordé? On ne le saura probablement jamais. C’est triste, mais c’est comme ça! Le marchandage fait partie de l’ADN des politiciens et, pour eux, l’argent public n’a pas odeur. Bref, pour un politicien, tout est négociable… et, comme le disait Napoléon Bonaparte, « en politique l’absurdité n’est jamais un obstacle. »