mardi 3 mai 2011

La fin du Bloc québécois?


La Presse Débats, Cyberpresse, mardi le 3 mai 2011.

L’effondrement du Bloc québécois aux élections fédérales et le départ de son chef Gilles Duceppe signifient-ils la fin du parti souverainiste à Ottawa ?

Longue traversée du désert
Ce week-end, Gilles Duceppe déclarait que, déconfiture ou pas, le Bloc Québécois demeurerait à Ottawa pour faire la promotion de la souveraineté du Québec. Trois jours plus tard, alors que son parti est pratiquement rayé du paysage politique et que lui-même s’est fait battre dans son comté, il annonce sa démission. C’est la politique! Hier soir, le Bloc a perdu son statut de parti officiel à la Chambre des communes. Pour les quatre prochaines années, il devra se contenter de quatre députés élus, de peu de ressources financières et d’une visibilité en chambre se limitant à une question aux deux semaines, et encore. Le Bloc n’est pas mort, mais aujourd’hui s’amorce une longue et difficile traversée du désert pour ce parti souverainiste. Alors qu’il proposait aux Québécois de garder vivant le débat constitutionnel sur la scène fédérale, ces derniers ont préféré un réalignement politique sur les questions gauche-droite. L’élection d’hier signifie donc la porte de sortie pour nombre de politiciens professionnels du Bloc. Ils seront remplacés par des néophytes du NPD qui auront quatre ans pour se révéler et, dans certains cas, pour mettre les pieds dans le comté où ils se sont fait élire. Hier, une forte majorité de Québécois ont peut-être tourné le dos au débat constitutionnel, mais ils ont aussi envoyé le message qu’il ne faut jamais prendre leurs votes pour acquis.