Les avis juridiques
sur le projet de Charte des valeurs n’auraient jamais existé. Bernard
Drainville serait donc un menteur. Vous êtes surpris, vraiment?
J’ai toujours pensé
qu’en politique, le mensonge était une activité légale. Pire encore, je crois
que les politiciens nous mentent parce que c’est ce qu’on attend d’eux.
Le mensonge politique est légal
Nous vivons dans une
démocratie où tous sont censés être égaux devant la loi… sauf pour le mensonge.
Si un citoyen fait un
faux témoignage devant un tribunal, il sera poursuivi pour parjure. S’il tient
des propos mensongers qui portent atteinte à l'honneur d'un tiers, il sera
condamné pour diffamation et devra dédommager sa victime.
Il en va autrement
pour nos politiciens : ils ont droit à l’irresponsabilité, voire au
parjure et à la diffamation. Lorsqu’ils siègent à l’Assemblée nationale, ils
disposent de cette immunité parlementaire qui leur permet d'exercer
librement leurs fonctions sans se soucier de la vérité.
L’honnêteté est pénalisée
En politique, la
canaillerie n’est pas que légale, elle est aussi une obligation imposée par les
partis politiques. La ligne de parti peut être impitoyable envers l’honnête
politicien.
Ainsi, un élu fidèle à
ses convictions qui s’oppose à la position officielle de son parti se fera
rabrouer par son chef, traité de paria par ses collègues, si ce n’est exclure
du parti. Parlez-en à Fatima Houda-Pepin qui, pour rester fidèle à ses
principes, siège désormais dans son salon après 20 ans de loyaux services au
PLQ.
Pendant ce temps, des
ministres influents du Parti québécois auraient passé sous silence leurs
réticences envers le projet de loi 60 et appuyé aveuglément M. Drainville. Ne
sont-ils pas complices de la malhonnêteté dont on accuse ce dernier?
Nous aimons les menteurs
Un politicien est
comme avec un vendeur d’automobiles d’occasion : on sait d’avance qu’il
cherchera à nous vendre un tas de ferraille en lui attribuant les qualités
d’une Ferrari. Par contre, si les consommateurs ont appris à se méfier des vendeurs
de « citrons », ils aiment les politiciens qui lui mentent.
Les finances publiques
sont mal en point? Entre le candidat qui dit la vérité en proposant de
draconiennes mesures d’austérité et celui qui vous promet de générer de la
richesse en créant 250 000 emplois, soyez assuré que ce sera le second qui
remportera l’élection. Et ce, même si les économistes répètent depuis des lunes
qu’un gouvernement ne peut créer d’emplois ni de richesse.
En somme, les
politiciens nous mentent parce que nous ne voulons pas entendre la vérité. Aussi, ce n’est que le jour où les
électeurs valoriseront l’honnêteté et pénaliseront le mensonge que l’on mettra
fin aux inepties politiciennes.
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D’ici là, cessons de
jouer les vierges offensées. L’erreur de Bernard Drainville n’est pas d’avoir
menti, c’est plutôt de s’être fait prendre en flagrant délit.
Soyons sérieux, si on
installait un détecteur de mensonges aux portes de l’Assemblée nationale, on n’atteindrait
probablement pas le quorum…