La Presse.ca, La Presse Débats, mardi 8 janvier 2013.
Comment réagissez-vous à la fin du lock-out
dans la LNH? Croyez-vous que les partisans vont facilement pardonner au
Canadien, aux joueurs et à la ligue ce conflit qui les a privés de hockey
pendant quatre mois?
ON PEUT VIVRE SANS HOCKEY
Geoff Molson déclarait que Montréal avait
besoin de hockey : « Ça fait partie de notre culture, ça fait partie de nous.»
Peut-être, mais n'exagérons rien. Montréal peut vivre sans hockey et l'économie
du Québec ne dépend pas du Canadien. En 2006, trois économistes américains
(Baade, Baumann et Matheson) publiaient une étude sur les conséquences
économiques des grèves et des arrêts de travail dans le sport professionnel.
Ils ont observé qu'aucune des six nouvelles franchises ou des huit nouveaux stades
construits dans l'État de la Floride depuis 1980, pas plus que les nombreux
arrêts de travail qui ont marqué les divers sports professionnels depuis, n'ont
généré d'augmentation ou de diminution statistiquement significative des
revenus de la taxe de vente. Bref, l'arrêt de travail de la LNH aura peut-être
privé les Québécois d'un sport qu'ils aiment, mais nous pouvons vivre sans
hockey professionnel et nous savons nous divertir autrement. Soyez sans
crainte, l'avenir du économique du Québec n'a rien à voir avec le dossier P.K.
Subban, ni avec le chiffre d'affaires des tenanciers de bar à proximité du
centre Bell. Le hockey est essentiellement un business qui doit maintenant
reconquérir le cœur des fans qui ont pu goûter, pendant quatre mois, à une
offre récréative concurrente.