Jacques Duchesneau a affirmé devant la
commission Charbonneau que 70% des sommes récoltées par les partis provinciaux
pour les élections sont de «l’argent sale». «On serait devant une culture
éhontée et généralisée de pots-de-vin et de corruption», soutient
l’ex-directeur de l’Unité anticollusion. Croyez-vous que le financement illégal
a pris une telle ampleur au Québec ? Que devrait-on faire pour remédier à cette
situation ?
Libéralisons
le financement électoral
En 1977, le Québec adoptait une loi régissant
le financement électoral. On la disait une des plus rigoureuses au monde. Trente-cinq
ans plus tard, Jacques Duchesneau
prétend que 70% des sommes récoltées par les partis provinciaux sont de
«l’argent sale». Surpris? Pas vraiment! Tout simplement parce que trop souvent ce
sont les lois et les impôts abusifs qui font naître les activités illicites.
Dans les années 1920, les gouvernements canadiens et américains ont légiféré
pour tenter d'éliminer l’alcool de nos vies. Il s'en est suivi ce que plusieurs
qualifient d'âge d'or de la corruption et du marché noir. À vouloir restreindre
par la force les sources de financement des partis politiques, on ouvre la
porte aux organisations illicites et occultes. On attire sur le marché
politique des petites mafias qui, grâce à un puissant réseau d'influence,
servent la caisse de nos partis. Encore aujourd’hui, le débat sur le
financement de nos partis politiques se tient les plans moral et répressif.
C'est peut-être là le hic! On néglige l'idée qu'il suffirait de relaxer les
contraintes imposées par notre loi électorale pour contrer la corruption.
(Ce billet est le résumé d’un texte paru dans le Journal de Québec et sur Cyberpresse en avril 2010.)