mardi 14 mai 2013

Cliniques privées: problème ou solution?

La Presse.ca, La Presse Débats, 14 mai 2013.

La hausse du nombre de cliniques privées de médecine familiale au Québec est-elle de nature à nuire au système public de santé ? Ou est-ce une avenue supplémentaire souhaitable pour avoir accès à un médecin de famille, quitte à payer des frais ?

Ras-le-bol
Ce n’est pas par caprice que les consommateurs fuient un service gratuit pour un service payant. C’est seulement qu’ils en ont ras-le-bol de notre système public de soins de santé inefficace. En réalité, les cliniques privées de médecine familiale répondent à la demande d’un consommateur disposé à payer, deux fois plutôt qu’une, pour accéder à un médecin de famille. Un client qui en a assez de se battre pour obtenir un rendez-vous, de poireauter des heures dans une salle d’attente ou de chauffer la «castonguette» d’un médecin qui l’expédiera en moins de deux. Personne n’est victime des cliniques privées. Dans cet échange volontaire, les deux parties y gagnent : aussi bien les clients désabusés du système, que ces médecins qui ont décidé de s’affranchir d’un système bureaucratique lourd et contraignant. Il est toujours amusant de voir certains regroupements de médecins défendre le monopole public en mettant en doute la capacité des individus à faire les bons choix en matière de soins de santé. S’ils cessaient d’abuser de leur clientèle et s’activaient à améliorer la qualité des services offerts à la population, personne ne paierait pour un service privé qu’il peut obtenir gratuitement. Désolé Docteur, mauvais diagnostic : les clients des cliniques privées ne sont pas tous des déficients mentaux.