La hausse du nombre de cliniques privées de
médecine familiale au Québec est-elle de nature à nuire au système public de
santé ? Ou est-ce une avenue supplémentaire souhaitable pour avoir accès à un
médecin de famille, quitte à payer des frais ?
Ras-le-bol
Ras-le-bol
Ce n’est pas par caprice que les
consommateurs fuient un service gratuit pour un service payant. C’est seulement
qu’ils en ont ras-le-bol de notre système public de soins de santé inefficace.
En réalité, les cliniques privées de médecine familiale répondent à la demande
d’un consommateur disposé à payer, deux fois plutôt qu’une, pour accéder à un
médecin de famille. Un client qui en a assez de se battre pour obtenir un
rendez-vous, de poireauter des heures dans une salle d’attente ou de chauffer
la «castonguette» d’un médecin qui l’expédiera en moins de deux. Personne n’est
victime des cliniques privées. Dans cet échange volontaire, les deux parties y gagnent :
aussi bien les clients désabusés du système, que ces médecins qui ont décidé de
s’affranchir d’un système bureaucratique lourd et contraignant. Il est toujours
amusant de voir certains regroupements de médecins défendre le monopole public
en mettant en doute la capacité des individus à faire les bons choix en matière
de soins de santé. S’ils cessaient d’abuser de leur clientèle et s’activaient à
améliorer la qualité des services offerts à la population, personne ne paierait
pour un service privé qu’il peut obtenir gratuitement. Désolé Docteur, mauvais
diagnostic : les clients des cliniques privées ne sont pas tous des déficients
mentaux.