mercredi 28 décembre 2011

Comment expliquer le succès de McDo?



La Presse.ca, La Presse Débats, mercredi 28 décembre 2011

Question : L'action de la chaîne de restauration rapide McDonald's a atteint hier à Wall Street un sommet historique en dépassant 100$. Les ventes de Mcdonald's augmentent un peu partout dans le monde, notamment dans les pays émergents comme la Chine. Comment expliquez-vous cette popularité des Big Macs et autres burgers? Faut-il se réjouir de ce succès planétaire?
Une grande capacité d'adaptation
Le McDonald’s « bashing » est une activité à la mode : mondialisation de la culture américaine, standardisation de l’alimentation, malbouffe, etc. Toujours est-il que cette entreprise née en 1940 a résisté depuis plus de 70 ans à plusieurs crises économiques et à une légion de détracteurs. Qu’est-ce qui fait le succès de McDonald’s? Sa capacité à s’ajuster aux attentes et aux préférences des consommateurs. Le roi de la restauration rapide est devenu, au fil des ans, un endroit où vous pouvez déjeuner, prendre un café et faire plaisir à toute la famille : un joyeux festin pour le petit, un Big Mac pour l’ado, des McCroquettes pour maman et une salade pour papa. Un repas complet à proximité de chez vous, à prix modique. Le tout en ayant le sentiment que vous venez de contribuer à une bonne cause en subventionnant la fondation Ronald McDonald qui s’occupe du bien-être des enfants hospitalisés et de leur famille. C’est sans compter que même mon collègue économiste utilise l’indice Big Mac pour comparer le pouvoir d’achat entre pays. En réalité, personne n’est obligé d’aller chez McDonald’s. De toute façon, peu de mes voisins avouent y aller, mais… celui de mon quartier est toujours plein. McDonald’s a surtout compris que le client était roi, et les critiques culinaires des gérants d’estrade.

jeudi 22 décembre 2011

Un sens à la fête


La presse.ca, La Presse Débats, jeudi le 22 décembre 2011.

Les Québécois célébreront Noël en fin de semaine. À une époque où la religion catholique a perdu un très grand nombre de fidèles au Québec et où plusieurs prônent la laïcité de la société, quel est, selon vous, le sens de cette fête? Conserve-t-elle un aspect religieux? Accorde-t-on trop de place à son aspect commercial? 

Joyeux Noël!
Encore cette année, les bonnes âmes montent aux barricades. Noël serait une fête trop commerciale ou trop religieuse ou trop… (le qualificatif de votre choix). C’est bien pour dire : il y en a toujours pour mener des combats inutiles. Ça me fait penser à un texte satirique rédigé par l’économiste et philosophe Pierre Lemieux. Vous êtes dans une officine gouvernementale et nos bureaucrates font le procès de la fête de Noël. Faisons un tour de table : le représentant de la SAAQ invoque que le père Noël n’a pas son permis de conduire et que son chariot est dépourvu de ceintures de sécurité. Le représentant de l’état civil prétend que le P’tit renne au nez rouge porte un nom illégal. L’Office de la langue française déplore qu’on soit submergé de cantiques anglophones. La santé publique rappelle que la tourtière, la Bûche de Noël et la consommation d’alcool sont nocives pour la santé. Le ministère du Développement durable trouve inadmissible qu’on rase des forêts entières pour envelopper des cadeaux. Hydro-Québec s’insurge qu’on illumine des sapins énergivores; cette électricité aurait pu servir à alimenter nos alumineries subventionnées. Le ministère de la Famille désapprouve qu’une période de réjouissance familiale fasse une concurrence déloyale aux garderies publiques. Plus pragmatique, le ministère des Finances suggère d’intervenir par la mise en place d’une taxe de Noël servant à réduire les files d'attente dans nos hôpitaux. Bref, la liste de conneries qu’on peut invoquer pour diaboliser la fête de Noël est infinie. Vous n’êtes pas tannés de vous faire rebattre les oreilles par tous ces petits dictateurs qui veulent s’inviter à votre réveillon? Joyeux Noël!

lundi 19 décembre 2011

L'entraîneur du Canadien doit-il impérativement parler français?



La Presse.ca, La Presse Débats, lundi 19 décembre 2011.
La décision du Canadien de Montréal de remplacer Jacques Martin par Randy Cunneyworth, un unilingue anglophone, a suscité le mécontentement de beaucoup de Québécois. Certains suggèrent aux partisans de boycotter les produits de la brasserie Molson pour protester. Selon vous, l'entraîneur du Canadien doit-il impérativement parler français? Et comment les partisans peuvent-ils manifester leur mécontentement à l'organisation du Canadien?
Les conséquences d'un monopole
Imaginons que les Nordiques sont de retour à Québec. Pensez-vous qu’une entreprise comme le Canadien prendrait le risque de s’aliéner une partie de sa clientèle en nommant un entraineur unilingue anglophone? Je ne le crois pas! Le Canadien de Montréal occupe une position de quasi-monopole sur l’offre de hockey de la LNH au Québec : il domine un marché où la concurrence reste marginale. C’est cette situation de monopoleur qui lui permet de prendre des décisions sans trop se préoccuper des préférences des amateurs. Les dirigeants doivent probablement se conforter avec l’idée que le Centre Bell sera toujours bondé et les revenus publicitaires au rendez-vous, et ce, peu importe qui est l’entraineur de l’équipe. Les propriétaires du Canadien oublient cependant qu’ils sont en concurrence sur d’autres marchés. Comme les amateurs de hockey sont aussi (souvent) des consommateurs de bière, ils peuvent envoyer un message de désapprobation à la direction de l’équipe en répondant à l’appel au boycottage. D’ici le retour des Nordiques, il s’agit d’un des seuls moyens à leur disposition pour faire payer à la direction du Canadien de Montréal le prix de ses mauvaises décisions. Le feront-ils? Ce serait une intéressante démonstration que notre conscience nationale peut s’exprimer autrement que par la bouche des politiciens.

samedi 17 décembre 2011

Le salaire minimum est-il suffisant?


LaPresse.ca, La Presse débats, vendredi le 16 décembre 2011.
Le 1er mai prochain, le salaire minimum sera porté de 9,65 à 9,90 $ l’heure. Depuis 2003, il a augmenté de 35%, soit deux fois plus que le taux d’inflation durant cette période. Selon vous, le salaire minimum est-il raisonnable au Québec ?
L’illusion de la compassion
À l’approche des fêtes, il est de bon ton de se draper de compassion. Encore cette année, notre bon gouvernement décrète une hausse du salaire minimum. Le but? Aider les personnes à faible revenu à obtenir un niveau de vie décent. Je veux bien : personne n’est contre la vertu! Pour nombre d’économistes cependant, le salaire minimum n’est qu’illusion de compassion : il ne réduirait ni les inégalités salariales ni la pauvreté. En réalité, le salaire minimum, parce qu’il contraint à une rémunération supérieure à celle du libre marché, tue les emplois nécessitant peu de qualifications; des emplois qui sont souvent la seule possibilité de travail pour les personnes à faible revenu. Ce n’est pas en sciant le premier barreau de l'échelle de l'emploi qu’on aide les travailleurs peu qualifiés et les jeunes à se trouver une place sur le marché du travail. Si on désire vraiment aider les travailleurs à hausser leurs revenus, c’est en les incitant à faire l’acquisition de connaissances et de compétences recherchées sur le marché du travail qu’on y arrivera. C’est aussi en réduisant les impôts, taxes et tarifs de toutes sortes qui les empêchent de conserver le fruit de leur travail. Bref, il faudra bien un jour cesser de se gargariser de compassion par des hausses du salaire minimum. La vraie compassion, c’est de permettre au plus grand nombre d’intégrer le marché du travail pour y gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille.

mercredi 14 décembre 2011

CAQ-ADQ: un couple compatible?

La Presse Débats, La Presse.ca, mardi le 14 décembre 2011.


La Coalition Avenir Québec risque-t-elle de nuire à sa cause auprès des Québécois en fusionnant avec l’ADQ ? Les programmes des deux partis sont-ils vraiment compatibles ?

La raison l'a emporté
Certains couples se marient par amour, d’autres par dépit. On appelle ça un mariage de raison. Pour Gérard, les années passaient et le pouvoir tardait à frapper à la porte. François, quant à lui, avait besoin de sécurité et de confort matériel. Après réflexion mutuelle, la raison l’a emporté. Il vient un temps où on doit oublier la passion et saisir l’opportunité. Ainsi, la gauche efficace a épousé une droite prônant la liberté et les responsabilités individuelles. Pour l’instant, le couple se montre serein, même si la compatibilité idéologique semble incertaine. À court terme, ils ont décidé de vivre un jour à la fois et de limiter les plans d’avenir. Ils ne seront ni fédéralistes, ni nationalistes, ni de droite, ni de gauche, mais de type autonomiste pragmatique. De toutes façons, si on en croit François, autonomisme rime avec nationalisme et pragmatisme avec… n’importe quoi.  En somme, le nouveau couple sera d’accord avec tout ce qui pourra maximiser ses chances de gagner les prochaines élections. Conformément aux enseignements de l’école des choix publics, la CAQ mise sur l’ambigüité afin de mieux exploiter l'ignorance et l'indifférence rationnelles des électeurs. Quant à la députation adéquiste, elle aura fait une éloquente démonstration que les politiciens sont d’abord et avant tout préoccupés par leur carrière politique. Comme le chantait Brassens : « Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente. »

lundi 12 décembre 2011

Daniel Paillé pourra-t-il sauver le Bloc?


La Presse Débats, Cyberpresse, lundi le 12 décembre 2012

Avec son nouveau chef Daniel Paillé, le Bloc québécois pourra-t-il se relever ? Le parti souverainiste a-t-il encore un avenir à Ottawa ?

Longue traversée du désert
Eh bien, Daniel Paillé ne manque pas d’enthousiasme! Hier, dans son discours de remerciement, il déclarait que «Le Bloc est toujours vivant » et que « personne ne peut arrêter notre marche vers notre réélection et vers la souveraineté ». Je ne voudrais pas faire mon rabat-joie, mais le Bloc ne pète quand même pas de santé. Quant à sa marche vers la souveraineté, elle s’apparente à une longue - voire une très longue - traversée du désert.

Avec quatre députés élus, peu de ressources financières et une visibilité réduite à la Chambre des communes, le Bloc doit nécessairement entreprendre un vaste processus de réflexion sur sa manière de faire de la politique. S’il aspire à retrouver son lustre d’antan, il devra notamment réinventer son « pitch de vente » de la souveraineté. Les Québécois sont de plus en plus nombreux à rejeter ce nationalisme qui cherche obstinément à nous imposer un État québécois toujours plus important, interventionniste et répressif.

Une lueur d’espoir pour Paillé? L’élection de mai aura purgé le Bloc de la plupart de ses politiciens professionnels dont l’agenda se limitait à nous répéter sans cesse le petit catéchisme du nationalisme québécois. Le défi? Réussir à contrôler la horde de « belles-mères » encroutées dans un nationalisme d’une autre époque.

jeudi 8 décembre 2011

De bonnes propositions du PQ?


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 16 décembre 2011.
Le droit de vote à 16 ans. Des élections à date fixe. Des référendums déclenchés par la seule volonté des citoyens. Que pensez-vous de ces propositions qui seront soumises au conseil national du Parti québécois ?
Un beau débat en perspective!
Abaisser l'âge du droit de vote à 16 ans aux élections provinciales et municipales. Voilà l’idée originale du PQ pour se sortir du marasme et, probablement, pour occuper nos ados. Considérant qu’à cet âge ils n’ont pas le loisir de fréquenter les bars ni de conduire sans leur maman, occupons-les en leur faisant choisir un pays ou les dirigeants de nos municipalités! Outre notre profonde incohérence sur la question de la maturité des jeunes, il reste que l’idée d’abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans n’est pas nouvelle : plusieurs pays, dont le Canada, ont déjà débattu de la mesure. L’idée de redonner confiance en nos institutions démocratiques est louable. Discuter du droit de vote à 16 ans, d’élections à date fixe et de référendums d’initiative populaire ne peut qu’être salutaire pour combattre le cynisme ambiant à l’égard de la classe politique québécoise. Ce qui m’inquiète, par contre, c’est qu’au moment où Pauline Marois présentait le cahier d’animation de son congrès de janvier, les députés Kotto et Blanchet traitaient les électeurs de Bonaventure d’ignorants et de troublés pour avoir voté Libéral à l’élection partielle de lundi. Hum... Pauline devra encore une fois redoubler d’ardeur pour réconcilier sa députation « démocrate » à la petite graine de dictateurs péquistes méprisants qui voudraient voter à la place des électeurs. Un beau débat en perspective!

samedi 12 novembre 2011

La SRC et les demeurés!


La guerre que se livrent nos médias a monté d’un cran la semaine dernière, à la suite de la diffusion par la Société Radio-Canada d’un reportage sur l’empire Quebecor. Rien de surprenant, si ce n’est que… je me méfie de la place accordée, dans cette émission, à tous ces revendicateurs de contrôle étatique et de corporatisme qui ont profité de la tribune pour nous donner des leçons d’objectivité, d’éthique et de morale journalistique.
Ce n’est pas l’influence du groupe Quebecor qui m’a dérangé dans ce reportage. Pas plus que la démonstration que PKP pouvait influencer le contenu de ses propres médias. C’était trop facile! Je ne suis pas naïf au point de croire qu’un empire de la taille de Quebecor n’exerce aucune influence sur l’opinion des Québécois ou que le propriétaire d’une entreprise de presse n’a rien à dire sur l’orientation éditoriale de ses quotidiens. Je ne suis pas dupe… et le public non plus!
À moins d’être entièrement sous le joug de l’État, les médias sont d’abord et avant tout des entreprises commerciales qui doivent offrir à leur clientèle une information de qualité pour espérer survivre et prospérer dans un marché concurrentiel. C’est vrai non seulement pour Quebecor, mais aussi pour les journaux du Groupe Gesca et n’importe quel autre média (journaux, radio, télévision, blogues, etc.) qui vit de lecteurs ou de cotes d’écoute.
N’en déplaise à ceux qui s’obstinent à me protéger contre moi-même, Quebecor aurait beau m’échafauder la plus grande fumisterie du monde, j’ai encore la SRC, La Presse, Le Devoir, The Gazette et quelques centaines d’autres quotidiens, stations de radio ou de télévision, sans oublier les milliers de blogues diffusés ici et là sur la toile, pour dénoncer les complots machiavéliques du méchant concurrent.
Évidemment, personne ne niera que des enjeux corporatistes puissent être véhiculés par nos grands empires de presse. Mais contrairement à ce qu’on nous laisse croire, l’information n’a jamais été si abondante, accessible et diversifiée. Le reportage de la SRC contre Quebecor fait d’ailleurs, sans le vouloir probablement, une éloquente démonstration que la diversité d’opinion et d’information est encore bien vivante au Québec.
Aujourd’hui, ce n’est pas le contrôle des familles Péladeau et Desmarais sur leurs entreprises de presse que je crains. La concurrence les empêchera toujours de pousser le bouchon de l’intérêt corporatiste trop loin. Je me méfie surtout de tous ces « tsars » de la rectitude qui aspirent à décider quelle information sera diffusée au bon peuple. Je m’inquiète de cette croisade menée par des soi-disant « grands sages » qui rêvent de se faire octroyer par l’État un pouvoir de contrôle sur l’information publique.
Leur stratégie? Faire croire subtilement aux lecteurs de journaux et aux auditeurs qu’ils sont des victimes; les convaincre qu’ils gobent n’importe quoi et qu’ils se laissent aisément berner par n’importe quelle grande entreprise de presse. 
Leur but? Obliger le citoyen à signer un mandat d’inaptitude qui confie à une fédération de journalistes, ou à toute autre instance bureaucratique, la tâche de choisir ceux qui sauront identifier la bonne information; une information « Québec approved » qu’un journaliste professionnel aura étiquetée d’objective et d’éthique. La Pravda québécoise finalement!
Mon problème avec l’émission Enquête, ce n’est pas de m’avoir informé des pouvoirs convergents et tentaculaires de l’empire Quebecor. Qui se plaindra d’en connaître davantage sur nos citoyens corporatifs? Ce qui est déplorable dans ce reportage, c’est cette insistance à prendre les citoyens pour des demeurés inaptes à juger de la qualité et de la pertinence des informations qui lui sont proposées par nos grands et plus petits médias.

jeudi 10 novembre 2011

Doit-on expulser les indignés?


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 10 novembre 2011.
Les indignés ont-ils raison de vouloir poursuivre leur mouvement d’occupation ? Les villes sont-elles justifiées de démanteler les camps des contestataires ?
Un entrepôt hivernal pour matériel de camping
On peut comprendre que l’indignation soit d’intensité variable… mais on s’indigne ou on ne s’indigne pas! De la fenêtre de mon bureau, j’ai la chance (!) de pouvoir observer les indignés de Québec. Et je vous le dis, ce n’est pas très dérangeant pour ma concentration! Vous ne me croyez pas? Regardez la photo ci-contre : elle a été captée vers 11 h 15 ce matin. Je vous mets au défi de jouer à « Où est Charlie »… et de repérer ne serait-ce qu’un seul indigné! Mais où étaient-ils donc? Au café Starbucks d’en face? Encore couchés? Ou tout simplement au chaud à la maison? Si j’en crois les médias, la plupart d’entre eux étaient retournés à la maison. Ils rappliqueraient à l’approche des caméras… une sorte « d’occupation double » finalement. On dit souvent que la règle d’or d’une manifestation est de compter non seulement les gens dans la parade, mais aussi ceux qui la regardent passer. À Québec, on peut compter les manifestants sur les doigts d’une main… et leurs partisans ne sont pas plus nombreux! Entreprendre une manifestation s’apparente à n’importe quelle entreprise : lorsqu’on s’investit peu, il ne faut pas s’attendre à en retirer beaucoup de bénéfices. En termes polis, disons que le coût de cette action collective pour les indignés de Québec n’est pas très élevé. En fait, ce sont les citoyens qui assument le véritable coût de ce mouvement de contestation : ils paient pour les interventions des services policiers et des pompiers, et ils perdent l’usage de leur parc. Ne serait-ce que pour cette raison, il m’apparaît justifié que la Ville de Québec veuille démanteler cet entrepôt hivernal pour matériel de camping. Imaginez le tollé si les « 1 % » venaient stationner leurs VR dans le parc Saint-Roch pour l’hiver…

lundi 7 novembre 2011

Obama sera-t-il réélu?


La Presse, Débats, mardi le 8 novembre 2011, p.A18. Disponible sur Cyberpresse
À un an des présidentielles américaines, quelles sont les chances que Barack Obama soit réélu, d’après vous? À la lumière de ses trois premières années à la Maison-Blanche, mériterait-il d’être reporté au pouvoir?

Trop tôt pour une prédiction
J’avais d’abord pensé écrire que les sondages actuels n’avantagent pas le président Obama, qu’une croissance économique anémique hypothèque sa réélection ou que les Américains sont de plus en plus critiques à son égard. Toutefois, selon des chercheurs qui ont étudié les élections présidentielles, les électeurs américains baseraient leur choix de réélire ou non leur président sur la base de leur revenu personnel dans les mois précédents le jour de l’élection. Ainsi, un revenu disponible à la hausse serait le meilleur indicateur pour prédire la réélection d’un président. Il serait donc trop tôt pour parier sur les chances de Barack Obama : ce qu’il a fait jusqu'ici n’influencerait guère ses chances de réélection dans un an. Si on se fie à ces études, les électeurs ne choisissent pas leur président sur leur performance passée ou sur des promesses électorales. Ils auraient la mémoire courte, seraient un peu myopes et se contenteraient de prendre leur décision en fouillant dans leur portefeuille dans les quatre à six mois avant de voter. Bref, s’ils ont raison, le président Obama aurait encore plusieurs mois devant lui pour faire mentir ceux qui lui prédisent une défaite. Un peu réducteur, j’en conviens, mais qui sait ce qui se passe dans l’isoloir?

mercredi 2 novembre 2011

Virage à l'américaine du gouvernement Harper?


La Presse Débats, Cyberpresse, mercredi le 2 novembre 2011.
Registre d’armes à feu éliminé, peines de prison plus sévères, une armée «royale», participation à l’offensive libyenne… Les gestes que le gouvernement Harper a posés depuis qu’il est devenu majoritaire, il y a 6 mois, vous portent-ils à croire que le Canada est en train d’effectuer un virage à l’américaine ?
La complainte du phoque en Alaska
Ah! Les blues d’automne! On nous remâche encore la complainte du phoque en Alaska : cré moé, cré moé pas, quéqu’part à Ottawa, y a un clown… qui fait copain-copain avec les Américains. Des Américains qui n’aspireraient qu’à une chose : renverser notre culture et nos traditions locales pour mieux nous envahir. Il suffit qu’une position canadienne s’arrime à une position américaine pour qu’on compte les jours avant que le Canada ne devienne partie intégrante des États-Unis. Lorsqu’on en aura terminé avec ces clichés, il faudra admettre que le libre échange avec nos voisins n’a pas qu’amélioré notre niveau de vie, il a aussi limité la capacité de nos politiciens à prendre des décisions arbitraires qui nous pénalisent économiquement. Pourquoi? Parce que dans une économie ouverte, ce sont toujours les citoyens locaux qui sont les premières victimes des mesures protectionnistes et règlementaires revendiquées par nos différents groupes d’intérêt. Chaque fois, c’est vous et moi qui en payons le prix via des produits de consommation plus chers. En somme, il ne revient pas aux politiciens de décider si les « hotdoguistes » de La Belle Province doivent supplanter les McDonald américains… mais plutôt aux consommateurs. Même chose en ce qui a trait à l’abolition du registre des armes à feu et à l’adoption de peines de prison plus sévères pour les contrevenants. Il s’agit de la mise en œuvre du programme électoral pour lequel les conservateurs ont été élus démocratiquement par une majorité de Canadiens. Vous n’en avez pas assez de ces politiciens et groupes d’intérêt qui, sous le couvert d’un « nationalisme désintéressé », savent toujours mieux que vous ce qui est bon pour… vous?

mercredi 26 octobre 2011

Pauline Marois doit-elle partir?

La Presse Débats, Cyberpresse, mercredi le 26 octobre 2011.
La chef du Parti québécois, Pauline Marois, devrait-elle remettre sa démission ? Le PQ aurait-il plus de chances d’être porté au pouvoir aux prochaines élections avec un autre chef? Qui, selon vous, ferait mieux que Mme Marois ?
L’HISTOIRE SE RÉPÈTE
Et si on reculait d’un quart de siècle? Selon l’encyclopédie canadienne, « en novembre 1984, une grave crise ébranle le gouvernement péquiste quand René Lévesque annonce son intention de ne pas faire de l'indépendance du Québec l'enjeu des prochaines élections tout en maintenant la souveraineté-association comme raison d'être du parti. Plusieurs ministres démissionnent en signe de protestation, mais le parti reconduit néanmoins le leadership de son chef lors d'un congrès spécial tenu en janvier 1985. » Sur le portail de la politique québécoise, on peut lire que « dans les années qui suivent, il n'arrive pas à retrouver ni ses appuis, ni son dynamisme. Lorsque René Lévesque démissionne, il laisse derrière lui un parti affaibli et désorienté, dont la cote de popularité est au plus bas. » C’était il y a 26 ans... J’ai l’impression de revivre la même chose aujourd’hui. Comme quoi les histoires d’amour péquistes finissent toujours mal! Que Madame Marois démissionne ou non, il y a fort à parier que ça ne suffira pas à régler les continuelles guerres intestines qui ravagent ce parti politique.

lundi 24 octobre 2011

Chantiers: le gouvernement doit-il plier?


La Presse Débats, Cyberpresse, lundi le 24 octobre 2011
Face aux débrayages illégaux qui frappent les chantiers, le gouvernement Charest doit-il tenir bon dans sa volonté d’adopter son projet de loi encadrant le placement syndical dans le secteur de la construction ?
Un pouvoir démesuré
Au moment où la ministre Lise Thériault veut mettre fin à l'intimidation sur les chantiers de construction, voilà qu’elle est l’objet de menaces et se voit obligée de renforcer sa garde rapprochée. Comme preuve de la légitimité d’un projet de loi, on ne pouvait trouver mieux. Au Québec, les syndicats exercent un pouvoir démesuré sur l’appareil politique. Tous les moyens de pression leur sont permis : du débrayage illégal à l’intimidation.  En réalité, depuis des décennies, nos syndicats ne respectent pas la loi, ils font la loi ! Cette manière de procéder les a longtemps servis. Ils ont appris, au fil des ans, que leurs actes illégaux sont rarement punis par les autorités. Dans ce contexte, pourquoi s’en priveraient-ils? D’autant plus qu’ils enrobent leurs gestes d’une héroïcité visant à protéger les soi-disant grands acquis de notre révolution tranquille. Pourtant, il faudra bien qu’un jour quelqu’un mette ses culottes. Espérons que ce sera cette fois… à suivre !

jeudi 20 octobre 2011

Une commission d'enquête utile?

La Presse, Forum, La Presse Débats, jeudi le 20 octobre 2011, p. A 21. Aussi disponible sur Cyberpresse.

Même si personne ne pourra être contraint de témoigner, croyez-vous que la commission d’enquête présidée par la juge France Charbonneau sera en mesure de faire la lumière sur les pratiques illégales dans l’industrie de la construction ?

Star Académie!
La patente à gosse ou la commission émasculée? On hésite encore sur le titre. Peu importe, on l’aura notre spectacle de téléréalité, notre Star Académie de la corruption et de la collusion dans l’industrie de la construction. L’émission risque d’être la plus coûteuse de l’histoire du show-business québécois : on l’a appris hier, le budget est illimité. À ce jour, seule l’animatrice des galas est connue. Les participants seront invités prochainement à soumettre leur candidature (volontaire, évidemment !). Des auditions préalables serviront à sélectionner ceux qui auront le privilège d’apparaître au petit écran. On ne sait pas encore si les spectateurs auront la chance de voter pour leur coup de cœur, mais les commissaires pourront mettre des candidats en danger pour les forcer à prouver leur honnêteté et leur valeur. Jusqu’ici, peu de choses ont filtré sur l’identité des coanimateurs de l’émission. Dites, vous avez pensé à René comme directeur de l’Académie? Ça prendrait quelqu’un de sérieux pour superviser les cours de chant et de patinage de tout ce bon monde.

mercredi 19 octobre 2011

Et si on faisait l’éloge du travail au noir?

Journal de Québec, Opinion, mercredi le 19 octobre 2011, p.19  et Journal de Montréal, Opinion, mercredi le 19 octobre 2011, p.23
 
Si on en croit un récent sondage, l’évasion fiscale et le travail au noir se classent respectivement au 7e et 13e rang du palmarès des comportements immoraux des Québécois. Puis après…

Le gouvernement nous rappelle sans cesse que le travail au noir, c’est du vol. Mais qui sont les victimes? On connaît le refrain : ce sont les contribuables qui paient leurs impôts assidûment. Ainsi, il serait injuste qu’un contribuable assume davantage d’impôt parce que des travailleurs se font payer « en dessous de la table » pour faire vos réparations ou vos travaux domestiques.

Et si les travailleurs au noir protégeaient tous les contribuables des abus de nos gouvernements? Plusieurs économistes considèrent que l’économie souterraine freine l’appétit fiscal de nos gouvernements. Plus ces derniers augmentent vos impôts, plus ils encouragent le travail au noir. Or, plus le travail au noir augmente, moins le gouvernement retire de revenus de l’impôt. Il arrive même un moment où toute nouvelle hausse de taxes diminue les revenus de l’État! Ce qui fait dire à l’économiste et philosophe Pierre Lemieux que « les travailleurs au noir […] empêchent l’État d’être encore plus vorace. En ce sens, tout le monde profite du travail au noir […] »

J’en conviens, priver nos gouvernements de revenus défavorisera certains individus, principalement ceux qui vivent aux crochets de l’État. Mais attention! Ceux qui vivent aux dépens de l’État ne sont pas tous des démunis et des gens dans le besoin. Oh non! Ces derniers n’accaparent qu’une partie des dépenses de nos gouvernements.

Où va donc le reste de vos impôts? Voilà la question! Une fois que l’État a rempli ses soi-disant devoirs essentiels, il lui en reste suffisamment pour nourrir toutes ces organisations qui font de la spoliation une spécialité. Je parle de qui? Lisez le rapport Duchesneau…

De toute évidence, nous versons trop d’impôt au gouvernement… et c’est ce qui lui permet d’entretenir à son bénéfice un marché des faveurs. Un marché où ce ne sont plus les entreprises efficaces et compétitives qui gagnent les appels d’offres du secteur public, mais – soyons polis – celles qui ont les meilleurs contacts au gouvernement.

Si on était sérieux, si on désirait vraiment moraliser notre société, on implanterait des règles limitant la part de l'économie confiée au secteur public. Lorsqu’on versera moins d’impôt à l’État, il lui sera plus ardu d’essaimer les faveurs. Sans compter que les travailleurs auront, eux aussi, moins d’intérêt à assumer les risques du travail au noir.

En diabolisant le travailleur au noir, on se donne peut-être bonne conscience, mais on se prive aussi d’un des seuls moyens d’empêcher nos gouvernements d’abuser des contribuables. Vous rétorquerez que les comportements immoraux de l’un ne justifient pas les comportements immoraux de l’autre. C’est vrai! Mais entre deux comportements immoraux, je choisis celui qui me coûte le moins cher. Dans l’adversité, on ne choisit pas ses amis…

La banlieue honnie


La Presse, Forum, mercredi le 19 octobre 2011, p A19 et sous le titre : S'acharner contre les pauvres gens, Le Soleil, Opinion, mercredi 19 octobre 2011, p.22. Disponible aussi sur Cyberpresse.

Sans la densification urbaine, point de salut. Voilà la belle affaire! Les experts en planification urbaine sont unanimes : les bungalows doivent disparaître au profit des condos. Il faut développer les transports en commun et freiner l’étalement urbain.
Nos spécialistes de la planification urbaine n’aiment pas les banlieues. À leurs yeux, l’étalement urbain est une pandémie, le résultat d’un déficit de planification qui permet la vente de terrains et la construction des maisons en fonction des préférences des citoyens. Quelle aberration! Comment a-t-on pu vivre si longtemps sans cette horde de planificateurs s’acharnant à gérer nos vies?
Imaginez notre vie sans planificateurs urbains. Nous n’aurions sans doute jamais connu les bulles immobilières… ou, en tout cas, elles auraient plafonné plus bas. Car voyez-vous, il suffit de confier le développement d’une ville à un planificateur pour faire augmenter le prix des habitations.
D’abord, il interdira la construction domiciliaire dans tel ou tel secteur au nom de l’étalement urbain, du réchauffement climatique, du patrimoine agricole, de la protection d’une espèce de grenouille et j’en passe. Une fois qu’il aura créé une rareté dans l’offre de terrains, il obligera l’entrepreneur à lui demander une autorisation ou un permis qui prendra des mois, voire des années à être délivré. Finalement, ce même entrepreneur devra se conformer à une panoplie de normes, de règlements et de procédures. Tout ça, évidemment, pour conforter quelques groupes de pression et augmenter les recettes fiscales de la grande ville.
Par la magie de la planification, la maison de 100 000 $ que vous convoitiez coûte désormais… 250 000 $. Consolez-vous! On vous a protégé contre vous-même. C’est connu, un agent immobilier aurait pu vous forcer à acheter une maison de banlieue contre votre gré.
Nous vivons dans un monde où les planificateurs urbains se concertent pour décider où et dans quel type d’habitation les gens doivent vivre. Un monde où ce sont des technocrates qui décrètent qu’une famille à faible revenu vivra dans un HLM ou un logement multifamilial du centre-ville.
Comme si plus personne n’aspirait à s’offrir une maison avec un petit bout de terrain pour jouer avec ses enfants, faire du jardinage ou… laver sa voiture. Parce que, voyez-vous, cette damnée voiture, celle que nos planificateurs veulent bannir, c’est aussi elle qui a permis à beaucoup de familles d’accéder à leur rêve de propriété. Alors qu’auparavant l’auto était réservée aux mieux nantis, à peu près tout le monde peut maintenant s’en procurer une, ne serait-ce que pour aller vivre dans un bungalow de banlieue pour échapper aux coûts faramineux de la planification urbaine.
On a beau dire, mais ceux qui prétendent se soucier des gens à revenu modeste sont aussi ceux qui privent plusieurs familles des joies de la propriété. En s’acharnant contre l’étalement urbain, nos planificateurs s’acharnent aussi contre les pauvres gens.

lundi 17 octobre 2011

Occupy Wall Street: définir les revendications.


La Presse Débats, Cyberpresse, lundi le 17 octobre 2011.
Des manifestations contre les dérives du capitalisme financier ont eu lieu dans plus de 1000 villes du monde en fin de semaine. Selon plusieurs observateurs, le mouvement Occupy Wall Street risque de s'essouffler si ses organisateurs ne s'entendent pas sur des revendications spécifiques. Est-ce votre avis? Quelles devraient-être ces revendications, selon vous?
 Karl Marx ne ferait pas le poids
Occupy Wall Street est un mouvement de contestation qui dénonce les abus du capitalisme financier. Ce mouvement dit s’inspirer du printemps arabe et prétend représenter les 99 % de citoyens qui ne tolèrent plus la cupidité de l’autre 1 %, les Wall Street Boys. Jusque-là, pas de problème! Mais que veulent les manifestants au juste? Sur le site internet de l’organisation, on peut prendre connaissance de la liste des demandes proposées par l’un d’entre eux: augmenter le salaire minimum, mettre en place un revenu minimum garanti, instaurer un système de santé publique universel, instaurer la gratuité des collèges et, tenez-vous bien, éliminer immédiatement les dettes individuelles (de tout le monde!). Dès maintenant, il faut accorder un pardon sur les prêts commerciaux, les prêts hypothécaires, les dettes sur les cartes de crédit, les prêts étudiants, etc. Et comme si ce n’était pas assez, il faudrait aussi éliminer les dettes contractées par tous les pays de la planète. Bref, si j’ai bien compris, c’est l’opération grand ménage : on efface et on recommence. En matière de socialisme, Karl Marx lui-même ne ferait pas le poids ! Par hasard, vous n’auriez pas un Wesfalia à vendre ? 

jeudi 13 octobre 2011

Tony Tomassi doit-il démissioner?


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 13 octobre 2011.
Accusé de fraude et d’abus de confiance, le député et ex-ministre Tony Tomassi devrait-il démissionner ? Mériterait-il d’être destitué par l’Assemblée nationale ? Ou, d’après vous, peut-il continuer de représenter sa circonscription puisqu’il est présumé innocent ?

Que de mauvaises décisions
Le métier de politicien n’est pas facile. Un élu peut être accusé à tout moment, être innocent et, malgré tout, être forcé de démissionner. Pour Tony Tomassi, il n’y a que de mauvaises décisions. Il peut rester en poste en invoquant la présomption d’innocence. Il peut prétexter que la présomption d’innocence est un droit fondamental, qu’une personne est présumée innocente tant et aussi longtemps que sa culpabilité n’a pas été prouvée. Dans ce cas, on peut douter de sa capacité à remplir sa tâche d’élu puisqu'il devra consacrer ses énergies à préparer sa défense, plutôt qu’à représenter les électeurs de sa circonscription. L’autre option qui s’offre à lui est de démissionner. C’en sera alors fini de sa réputation et de sa carrière politique, et ce, même s’il devait être reconnu innocent plus tard. Peu importe sa décision, la pression médiatique ne s’estompera pas. L’affaire se déroule sur fond de collusion et de corruption gouvernementale. Elle pollue encore davantage le climat déjà malsain de l’action politique. Si j’étais à sa place, je démissionnerais. De toute façon, la rumeur veut qu’il ait beaucoup d’amis pour l’aider à se refaire une carrière…

jeudi 6 octobre 2011

Le pont Champlain en PPP?


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 6 octobre 2011
Question : Le nouveau pont Champlain devrait-il être construit en partenariat public-privé (PPP)?
Et pourquoi pas?
Le gouvernement fédéral affirme avoir une préférence marquée pour un partenariat public-privé (PPP). Et pourquoi pas? Il a utilisé cette formule pour la construction du Pont de la Confédération reliant l’Île-du-Prince-Édouard au Nouveau-Brunswick dans les années 1990. Cet ouvrage de 13 kilomètres a été conçu et construit par un consortium du secteur privé. Ce même consortium s’est vu confier l’entretien et l’exploitation du pont pour 35 ans, au terme duquel il le remettra aux autorités fédérales. D’ici là, les revenus de péage lui servent à l’exploiter et à l’entretenir. Le bilan? L’expérience s’est avérée positive : le pont a été construit dans les délais prévus et sans mauvaises surprises pour les contribuables. En préconisant cette formule, le gouvernement a pu partager avec le secteur privé les risques associés à la construction et à l’exploitation d’un équipement collectif de 1 milliard de dollars. 

Plusieurs dénoncent les PPP sous prétexte que l’entreprise privée n’y participe que pour faire de l’argent. C’est vrai! Je dirais même que c’est ce qu’on souhaite : c’est cette soif de profit qui, pour notre bénéfice mutuel, incitera les entreprises à être économes et efficaces dans la construction et l’exploitation du pont. N’est-ce pas mieux que de les voir s’activer à multiplier les gaspillages et à repousser les délais de réalisation pour obtenir des faveurs ou des rallonges contractuelles du gouvernement?

vendredi 30 septembre 2011

Diminution de soins justifiée?


La Presse Débats, Cyberpresse, vendredi le 30 novembre 2011.
La protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, dénonce les compressions importantes dans les soins à domicile aux personnes âgées. Des sommes servent à éponger des déficits dans d’autres services ou font les frais des compressions budgétaires, au détriment de personnes vulnérables. Que pensez-vous de cette décision gouvernementale ?
Solution: Les caisses d'épargne santé
Certes, les soins à domicile contribuent au bien-être des personnes âgées. Ils peuvent même prolonger leur espérance de vie. Le problème, c’est qu’avec le vieillissement de la population et l’escalade des frais de santé, il est difficile d’imaginer que le gouvernement puisse subvenir encore longtemps aux besoins de tout un chacun. Que faire alors? Face à l’impossibilité d’offrir à tous les usagers des services gratuits, plusieurs économistes suggèrent de mettre en place des caisses d’épargne santé, une forme de «REER-Santé». L’idée est simple : chacun d’entre nous accumulerait tout au long de sa vie des fonds personnels, à l’abri de l’impôt, pour subvenir à ses besoins de santé futurs. Le fonds appartiendrait à l’individu et il en serait le seul bénéficiaire. Ainsi, à l’occasion d’une dépense de santé, l’individu puiserait d’abord dans ses épargnes cumulées et, advenant que son fonds s’épuise, l’État prendrait la relève avec une assurance de dernier recours.  Au lieu de continuellement se fier à l’État, pourquoi ne pas faire du citoyen le premier responsable de sa santé? Pourquoi toujours compter sur l’État pour subvenir à ses propres besoins?

dimanche 25 septembre 2011

L’incompréhensible mission du CRTC

Le Journal de Québec et Journal de Montréal, Votre Opinion, dimanche le 25 septembre 2011, p.18 JdQ, p24 JdM.

Le CRTC est en mission contre la convergence. Au nom du bien commun (sic), il sera désormais interdit aux Bell, Rogers, Shaw ou Quebecor d'offrir des émissions exclusives à leurs clients internet ou de téléphonie mobile. Les « tsars » du CTRC en ont décidé ainsi. 
Dorénavant, les émissions diffusées à la télévision, incluant les parties de hockey, seront collectivisées. Elles seront disponibles à toute entreprise du web ou de téléphonie mobile selon des modalités dites «équitables et raisonnables». À cela s’ajoutent une série de nouvelles règles ainsi qu’un code de conduite auxquels les entreprises devront se plier. Décidément, la soviétisation de nos géants des télécommunications est en marche.
Pour les planificateurs du CRTC, la convergence est intolérable. Une calamité! Des entreprises dynamiques croissent, innovent, offrent de nouveaux produits, conquièrent de nouveaux marchés et… éliminent ou achètent des concurrents moins efficaces. Quelle aberration! 
La solution? Un moratoire sur l’entrepreneuriat. Vite! Un frein à ce déploiement capitaliste tous azimuts pour protéger le petit, la veuve, l’orphelin… et l’imbécile de consommateur! 
Imaginez : des consommateurs pourraient être obligés de s’abonner à plusieurs chaines ou réseaux ou encore de s’acheter un appareil mobile qui diffuse les matchs de leur équipe de hockey préféré. C’est connu, on achète un iPhone ou on s’abonne à Vidéotron sous la menace de représailles physiques ou mentales… 
C’est sans compter que le bien commun exige qu’on bride les profits potentiels de ces grands conglomérats dépourvus de conscience sociale qui ne travaillent que pour l’argent. En effet, comment peut-on tolérer que des entreprises rivalisent d’ingéniosité pour vendre des services que les gens aiment et pour lesquels ils sont disposés à payer?
Le moment ne pouvait être mieux choisi. Le groupe Quebecor mise sur la convergence pour rentabiliser un retour des Nordiques à Québec. Aussi bien l’informer dès maintenant qu’il devra partager le fruit de ses investissements avec ses concurrents. Une tuile vous dites? Pire que les contestations légales du citoyen De Belleval. 
Vous avez déjà lu « La révolte d’Atlas », d’Ayn Rand? Dans ce bestseller vendu à 10 millions d’exemplaires, des chefs d’entreprises en ont assez de se faire dicter une ligne de conduite par les bureaucrates et décident de tout abandonner et de faire… la grève. Résultat : le pays s’enlise dans l’oisiveté et la pauvreté. 
Et si PKP faisait la grève? Régis devrait louer son amphithéâtre aux bureaucrates du CRTC.  

mercredi 21 septembre 2011

Durcissement des peines justifiés?


La Presse Débats, Cyberpresse, mercredi 21 septembre 2011
Le gouvernement Harper entend adopter un projet de loi omnibus qui prévoit le durcissement des peines d’emprisonnement pour les jeunes contrevenants, les trafiquants de drogue et les prédateurs sexuels. Croyez-vous que ces mesures, dont l’application coûtera 2,7 milliards au cours des cinq prochaines années, sont justifiées compte tenu de la baisse de la criminalité au Canada depuis 10 ans ?
Réparer les dommages aux victimes
Le durcissement des peines d’emprisonnement sont-elles de nature à dissuader les criminels de récidiver? On peut en douter. Certains avancent même que la prison est l’école du crime… Une chose est sûre : avec la proposition des Conservateurs, les victimes devront payer davantage d’impôt pour punir les coupables! C’est comme si notre justice était un système où la victime doit payer, deux fois plutôt qu’une, pour un crime qu’elle a elle-même subi. Plutôt que de chercher à durcir et à rendre les peines automatiques, on pourrait chercher à replacer les victimes au centre du processus judiciaire. Même si on ne peut pas toujours rendre à une victime ce qui lui a été enlevé, la vraie justice ne serait-elle pas de chercher à s’en approcher? Ne serait-il pas préférable de forcer, lorsque c’est possible, les contrevenants à réparer les dommages qu’ils ont causés? Outre les réparations d’ordre financier, les victimes pourraient réclamer d’autres formes de compensation pour les dommages subis : un travail en faveur d’un organisme privé ou communautaire, par exemple. Une justice basée sur la réparation n’est peut-être pas simple à mettre en œuvre, mais contrairement à un système de peine automatique, elle permet d’aspirer à la « juste peine » tout en redonnant aux victimes un peu de ce qu’elles ont perdu.

mardi 20 septembre 2011

La journée internationale de la paix et du… capitalisme!



Vincent Geloso, doctorant à la London School of Economics and Political Science, Londres et Pierre Simard, professeur, École nationale d’administration publique, Québec.   
Le 21 septembre, on fête la Journée internationale de la paix. Profitons-en pour célébrer le principal vecteur de la paix dans le monde : le capitalisme! Vous êtes sceptiques? Et pourtant!
Même si les technologies nous permettent aujourd’hui de suivre en temps réel les conflits qui sévissent un peu partout sur la planète; même si on l’impression de vivre dans un monde toujours plus violent, il n’en est rien. Depuis la seconde guerre mondiale, on observe une importante réduction de la violence et de la fréquence des conflits à l’échelle mondiale.
Selon le Human Security report 2009-2010, le nombre moyen de décès sur les champs de bataille est passé de 596 000 en 1950 à moins de 17 000 en 2007, une tendance qui s’est confirmée avec la chute de l’Union soviétique. D’ailleurs, depuis le début des années 1990, la diminution du nombre de victimes sur les champs de bataille s’accélère. Aujourd’hui, les guerres sont plus localisées et de moindre envergure que par le passé. En outre, les conflits armés affectent une proportion de plus en plus petite de la population mondiale.

jeudi 15 septembre 2011

Collusion: que doit faire le gouvernement?


La presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 15 septembre 2011
Le rapport de l’Unité anticollusion est troublant : les malversations dans l'industrie de la construction ont pris une telle ampleur que le Québec risque une «prise de contrôle de certaines fonctions de l'État» par des acteurs mal intentionnés. Face à ce système corrompu, infiltré massivement par le crime organisé, que devrait faire le gouvernement Charest pour tenter de le briser ? 
Une illusion. 
Pour ou contre une commission d’enquête sur le milieu de la construction? Le débat est relancé. Plusieurs s’imaginent qu’il suffit de faire une enquête publique pour éradiquer les pratiques de collusion entre l’industrie privée, des fonctionnaires et des politiciens. Désolé, mais la commission d’enquête n’est qu’une illusion! Comme je l’écrivais sur cette tribune il y près de deux ans, notre plus grande erreur serait de considérer ces scandales comme des incidents passagers. N’y voir qu’un dysfonctionnement moral affligeant une poignée d’individus. Croire que lorsque les pommes pourries auront été démasquées nous pourrons recouvrer notre «monde parfait» et bénéficier à nouveau de la supériorité morale de nos politiciens et bureaucrates. En réalité, les politiciens et les fonctionnaires sont des individus qui, en dépit de leurs contraintes morales et éthiques, peuvent parfois agir malhonnêtement lorsqu’ils estiment que le bénéfice anticipé de leur crime est supérieur à la probabilité de se faire prendre et d’en payer le prix. Puisqu’il est admis que l'efficacité administrative du secteur public est généralement moindre que celle du secteur privé, on peut présumer qu’il en va de même de son efficacité à contrer les nombreux abus réalisés sur le dos des citoyens. Pourquoi? Tout simplement parce dans le secteur public, l'argent que les politiciens et les bureaucrates gèrent n'est pas le leur. D’où un moindre souci à combattre les abus. De toute évidence, lorsqu'on reconnaîtra que l'État s’avère un foyer propice aux collusions de toutes sortes, il est fort à parier qu’on resserrera les systèmes de reddition de comptes assujettissant nos gouvernements et qu’on implantera des règles pour limiter la part de l'économie qu'on confie au secteur public. D’ici là, commission d’enquête ou non, on devra vraisemblablement se contenter de: «je ne suis pas au courant», «je vais m’informer» et «j’ai demandé à mon ministère d’examiner la question».

mardi 13 septembre 2011

La Grèce en faillite?

La Presses Débats, Cyberpresse, mardi le 13 septembre 2011.


La faillite de la Grèce est-elle inévitable? La survie même de l’euro est-elle menacée? Les pays les plus endettés de l’Union européenne risquent-ils d’être largués? 

Un grand service
Aujourd’hui, on s’inquiète pour la Grèce et demain, on s’inquiètera pour l’Espagne, le Portugal et l'Italie… Le problème? L’endettement démesuré de ces pays et leur difficulté à faire face à leurs obligations financières. De plus en plus d’observateurs croient qu’on devrait laisser la Grèce faire faillite, qu’on lui rendrait un grand service si on l’obligeait à respecter ses engagements en quittant la zone euro et en dévaluant sa monnaie. En réalité, peu d’économistes croient qu’une nouvelle aide financière sera un jour remboursée par la Grèce. La «solidarité» de l’UE viserait seulement à protéger les banques européennes très engagées dans l’économie grecque; une fuite en avant qui aura pour seule conséquence d’endetter encore davantage la Grèce et les pays de l’UE. La faillite ne serait évidemment pas facile pour les Grecs. Mais mettons-nous à leur place : quels choix ont-ils réellement? Soit ils acceptent l’aide européenne et se font dicter un plan de redressement venant de l’extérieur du pays, soit ils font faillite, larguent une partie de leur dette et se chargent eux-mêmes de mettre en place les mesures d’austérité qui ramènera le pays sur le chemin de la santé financière. Souvenons-nous de l’Argentine : ce pays avait préféré faire faillite plutôt que de se soumettre aux diktats du FMI. Qui mettra ses culottes le premier?

mardi 6 septembre 2011

Évaluer les enseignants?


La Presse Débats, Cyberpresse, mardi le 6 septembre 2011.
Devrait-on évaluer les enseignants du primaire et du secondaire ? Devrait-on accorder de meilleurs salaires aux enseignants jugés les plus performants ?  Et congédier les plus incompétents ?
Aux parents d'évaluer! 
L’idée du salaire au rendement pour les enseignants n’est pas nouvelle. Plusieurs États américains envisagent, eux aussi, la mise en place de modes de rémunération permettant de récompenser les enseignants les plus performants. L’idée pose cependant des difficultés de mise en œuvre. La principale consiste à définir la performance. Comment, et sur quelle base, évaluera-t-on la performance d’un enseignant? Augmentera-t-on son salaire en fonction de l’amélioration de la performance de ses élèves à des tests standardisés? En fonction d’objectifs annuels prédéfinis par la direction de l’école ou la commission scolaire? Lorsqu’il acquiert de nouvelles compétences? Plus encore, la performance sera-t-elle récompensée par un bonus ou plutôt par une majoration du salaire annuel? À la base, l’introduction du salaire au rendement suppose qu’on saura discriminer le professeur performant du non performant; le professeur compétent de l’incompétent. Si l’évaluation de la performance est liée à des critères flous − reproche que l’on fait souvent aux avancements d’échelon dans la fonction publique − on risque d’augmenter le salaire de tous les enseignants, et ce, indépendamment de leur performance. Aussi, si on désire réellement mesurer la performance de nos enseignants, il serait peut-être bon d’impliquer les parents dans l’évaluation du professeur de leur enfant. Ne sont-ils pas les premiers clients de notre système d’éducation?

jeudi 1 septembre 2011

Abolir les commissions scolaires


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 1er septembre 2011.

Les commissions scolaires ont admis cette semaine qu’elles doivent améliorer leur gestion. Croyez-vous que leur engagement sera suffisant pour leur éviter une éventuelle disparition? Si elles ont encore leur raison d’être, doivent-elles conserver à la fois leur mandat éducatif et administratif ? 
Redonner l’argent aux parents ? 
En 2006, lorsque Mario Dumont a proposé l’abolition pure et simple des commissions scolaires, on l’a traité d’hérétique. Une idée « sans bon sens », déclarait Paul Gérin-Lajoie. Cinq ans plus tard, l’idée « sans bon sens » a fait son chemin. Évidemment, il s’est enclenché depuis une course à la rente bureaucratique. Il y a quelques mois, le ministère de l’Éducation annonçait son intention de sabrer dans les budgets des commissions scolaires. Aujourd’hui, la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE) réclame des pouvoirs accrus et l’autonomie financière pour les écoles. Comme si le véritable enjeu était de redistribuer à une quelconque bureaucratie ce que l’autre perd. Et le parent dans tout ça? N’est-il pas le premier responsable de l’éducation de son enfant? Pourquoi ne pas lui confier davantage de responsabilités? Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour lui remettre directement les sommes récupérées par l’abolition des commissions scolaires? Pourquoi ne pas lui expédier un bon d’éducation lui permettant d’acheter lui-même, auprès des écoles ou sur le marché privé, des services éducatifs qu’ils jugent susceptibles de contribuer au développement de son enfant. Encore une idée « sans bon sens », une hérésie!

mardi 30 août 2011

François Legault, un vent de changement?

La Presse Débats, Cyberpresse, mardi le 30 août 2011

François Legault et sa Coalition pour l’avenir du Québec proposent-ils vraiment des solutions qui tranchent avec les politiques du gouvernement Charest ou les idées du Parti québécois? En quoi les positions de M. Legault diffèrent-elles? Sont-elles de nature à séduire l’électorat ? 
Un pétard mouillé!
François Legault cherche à nous vendre l’image d’un politicien en mission. Celle du politicien désintéressé et insensible aux préoccupations électoralistes. Celle du politicien résolu à relancer le Québec à l’intérieur d’un ou deux mandats (ça dépend des jours) et qui quittera la vie publique par la suite. Séduisant? Bien sûr! À condition de se faire élire. Or, pour y arriver, la CAQ procède exactement comme tout bon vieux parti politique. Elle nous a concocté de vagues et timides réformes dont la principale caractéristique est de plaire à tel ou tel groupe d’électeurs, tout en s’assurant de ne pas trop froisser les divers groupes d’intérêt qui profitent actuellement des largesses de l’État. Des propositions qui, somme toute, ne sont guères plus originales ou ambitieuses que celles avancées par les autres partis d’opposition (PQ, ADQ). En réalité, François Legault ne fait qu’apporter de l’eau au moulin de la théorie des choix publics voulant que les partis politiques proposent des politiques en vue de gagner leurs élections, et non à gagner des élections en vue de mettre en œuvre des politiques. La CAQ est sans doute une opération de marketing politique à succès, mais…  Dites, vous connaissez l’histoire du pétard mouillé?

vendredi 19 août 2011

Augmenter ou réduire l'immigration?


La Presse Débats, Cyberpresse, vendredi le 19 août 2011
Le gouvernement Charest souhaite réduire de 54 000 à 50 000 le nombre d’immigrants reçus au Québec chaque année. Au contraire, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain propose que le Québec en accueille davantage, jusqu’à 65 000, afin de répondre aux besoins de main-d’œuvre et de contrecarrer le vieillissement de la population. Augmenter ou réduire, quelle politique devrait-on prôner ?
Vendre le droit d’immigrer
Nul doute que l’immigration peut être bénéfique pour le Québec. Mais toute immigration n’est pas forcément bonne. Pour profiter de l’immigration, il faut attirer des populations qui contribueront à notre économie. Dans cette perspective, l’économiste Gary Becker (Nobel d’économie 1992) propose de vendre le droit d’immigrer. La tarification du droit d’immigrer attirerait des populations d’immigrants jeunes, ambitieux, travailleurs et en santé. Puisque qu’ils devraient amortir le coût de leur investissement, les nouveaux arrivants devraient disposer d’une formation ou de qualifications compatibles avec notre marché de l’emploi. Pour améliorer leurs chances de réussite, ils seraient motivés à apprendre notre langue, à adopter nos valeurs et à devenir des citoyens actifs et bien informés. Évidemment, pour attirer ce type de nouveaux arrivants, il faudrait cesser de se donner bonne conscience avec l’aide sociale et faciliter l’accès des nouveaux arrivants à notre marché du travail. On pourrait commencer par lever toutes ces barrières qui font que des immigrants bardés de diplômes doivent occuper des postes sans rapport avec leurs qualifications et leurs compétences. La vente du droit d’immigrer aurait aussi l’avantage de circonscrire le discrétionnaire bureaucratique et politique dans le choix du nombre et de la composition des nouveaux venus.

mardi 16 août 2011

Notre système de santé si mauvais ?


La Presse Débats, Cyberpresse, mardi 16 août 2011
Selon un sondage de la firme Deloitte, les Québécois n’accordent qu’une note de 32% au rendement de leur système de santé, alors que les Canadiens donnent une note de 50%. Et 27% des Québécois qualifient le rendement de «mauvais», comparativement à seulement 14% des Canadiens. À quoi attribuez-vous cette différence de perception entre les Québécois et les autres Canadiens ? 
Un phénomène normal
Depuis cinquante ans, la part des dépenses de santé dans l'économie canadienne a plus que doublé. Dans un article à paraître dans la revue Optimum Online, le professeur Gérard Bélanger de l’Université Laval montre que l’accroissement de ces dépenses est un phénomène normal: « la demande pour les soins de santé et de mieux-être s’accroît appréciablement avec les revenus de la population. » Bref, si nous dépensons toujours davantage pour la santé, c’est d’abord et avant tout parce que nous voulons toujours plus de services. Peut-on espérer une réduction des coûts de santé dans l’avenir? Probablement que non : « dans le monde des soins de santé, le progrès des connaissances se traduit bien souvent par l’émergence de nouveaux et de meilleurs traitements et non pas par la réduction des coûts des traitements existants ». Dans cette perspective, tant que les citoyens du Québec seront captifs d’un régime de santé public gratuit et budgétivore, il faut s’attendre à ce qu’ils expriment leurs attentes et leurs frustrations au gouvernement dans les sondages d’opinion. Face à un monopole public, où il est impossible de voter par les pieds et d’aller chez un concurrent, le « tam-tam » demeure le seul moyen d’expression populaire.