La Presse.ca, La Presse Débats et La Presse+ le 5 juin 2013.
Les syndicats de policiers, l’Association
pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) et la Ligue des droits et
liberté vont la boycotter. Le Parti libéral juge que c’est « une perte de temps
monumentale». La commission d’enquête sur les manifestations du printemps
érable a-t-elle sa raison d’être?
La
couleuvre
Lorsqu’on veut faire avaler une couleuvre,
il ne faut pas la choisir trop grosse. Voilà le principe que le gouvernement
Marois devra retenir. Alors que la population a encore en mémoire un Parti québécois
arborant le carré rouge et une première ministre tapant la casserole, cette commission
d’enquête ne pouvait qu’être suspecte. En y nommant des commissaires partisans
et en leur confiant le mandat de traiter d’une question partiale, elle n’avait plus
aucune crédibilité. C’est connu, à trop vouloir piper les dés plus personne ne
veut jouer avec vous. Il fut une époque où organiser un simulacre de commission
d’enquête pour flouer une population mal informée aurait pu être politiquent
efficace. À l’ère de l’information instantanée, il est plus difficile de
prendre les citoyens pour des ignares et de leur faire gober n'importe quoi.
Encore plus si l’enjeu concerne des groupes d’intérêt bien organisés qui ont
les moyens de faire dérailler le train de la propagande. Le gouvernement s’est
fait prendre à son propre jeu. Il doit maintenant composer avec une commission
qui, loin de rehausser son image, est en voie de la ridiculiser. Comment notre
gouvernement va-t-il s’en sortir? À suivre…