vendredi 26 novembre 2010

Parlons mafia!

Pierre Simard (Le Journal de Québec, 26 nov. 2010, Page 19)

Au moment d’écrire ces lignes, plus de 225 000 citoyens ont signé une pétition réclamant une commission d’enquête sur l’industrie de la construction et le financement des partis politiques. Au risque de recevoir une mise en demeure, je dirais que ça équivaut à demander à la mafia d’organiser son propre procès. 

On a beau dire, mais le gouvernement est une organisation qui exerce un pouvoir souverain sur une collectivité. Comme la mafia, notre système politique est organisé autour de clans ou partis politiques dont les membres – les politiciens – sont soumis à l’omerta et à la ligne de parti; un système qui vit de la pizzo ou de l’impôt des citoyens. Pour les mafieux, l’abus de pouvoir mène à la purge et à l’élimination pure et simple des coupables. Mais ces purges ne purifient en rien les mœurs mafieuses, pas plus qu’une purge politicienne réglerait les problèmes du Québec.

vendredi 12 novembre 2010

Péréquation: plutôt 1200$ à chacun!

Pierre Simard
La Presse, vendredi le 12 novembre, 2010, p. A21.  Disponible sur cybepresse.

La péréquation serait une vertu du fédéralisme. Pourtant, la péréquation incite le gouvernement du Québec à toujours dépenser davantage. Elle accroit notre dépendance à l'égard du gouvernement du Québec aussi bien qu'à l'égard de l'État fédéral. Je m'explique.

Pour l'année budgétaire 2010-2011, le gouvernement du Québec recevra 8,5 milliards de dollars en virement de péréquation du gouvernement fédéral, soit 60% des 14,4 milliards versés à l'ensemble des provinces «pauvres». Cette somme représente 13% des 65,5 milliards de revenus prévus par la province de Québec. Un véritable cadeau, si on considère que les contribuables québécois contribuent pour environ 20% aux recettes fiscales fédérales. En somme, 80% de ce chèque de péréquation est financé par nos amis du Rest of Canada (ROC).

lundi 8 novembre 2010

Lettre à Michel Arsenault, président de la FTQ.

Monsieur Arsenault,

On ne se connaît pas personnellement, mais comme disait Gustave Le Bon, s’ignorer vaut parfois mieux que se connaître. Je tenais quand même à vous écrire pour vous parler de votre « concerto de gauche » avec Claudette, Réjean, Léo, François, Lucie, Gilles, Dominique, et Louis Philippe. Personnellement, j’ai trouvé que vous donniez un peu dans la fanfare mais... le « rétro » a sa clientèle.

Trêve de flatterie! Revenons-en aux animaux. Selon vous, sans les programmes sociaux nous ne serions pas mieux que des animaux. Je vous cite : « Ça, c’est la différence entre les êtres humains et les animaux. Les animaux, quand il y en a un qui vieillit, ils le laissent mourir et ils le mangent entre eux. ». Je me demande bien ce que Mgr Ouellet en penserait! Voilà maintenant que Dieu a créé les animaux et que c’est l’État et les syndicats qui en font des humains.

mardi 2 novembre 2010

La concurrence des idées!

Pierre Simard
Le Journal de Quebec, 02 nov. 2010, Page 13.

Le récent colloque du Réseau Liberté-Québec fut un grand succès médiatique. Il a suscité beaucoup d’enthousiasme chez ceux qui prônent la protection des libertés individuelles et la réduction du rôle de l’État dans l’économie. Dans l’ivresse du moment, plusieurs ont même annoncé la mort de la social-démocratie.

Prédire l’agonie de la social-démocratie est toutefois prématuré. Malgré une sévère crise des finances publiques, le redistributionnisme étatique continue de séduire une proportion importante de l’électorat.

Pour les économistes de l’école des choix publics, la popularité des politiques à caractère social-démocrate n’est pas le fruit du hasard. C’est essentiellement le produit d’un système démocratique biaisé en faveur de l’État providence.