Le gouvernement étudie la possibilité de diminuer les subventions aux établissements d’enseignement privé. En conséquence, plusieurs parents pourraient être obligés de renoncer à leur liberté de choisir l’école de leur enfant. Absurde!
Être parent, c’est vouloir offrir ce qu’il y a de mieux à sa
progéniture. Quand les parents choisissent l’école de leur enfant, ils sont conscients
qu’ils engagent l’avenir de ce dernier. Aussi, très peu d’entre eux prennent
cette décision à la légère.
Beaucoup de familles sacrifient une part importante de leur
revenu pour envoyer leur enfant à l’école privée. C’est leur choix. Si vous
n’aimez pas votre travail ou le trouvez insuffisamment rémunérateur, vous
pouvez donner votre démission. Si la ville ou le quartier dans lequel vous
habitez ne vous convient pas, vous pouvez déménager. La liberté de choix, c’est
avoir le contrôle sur sa vie; choisir l’école de son enfant, c’est avoir une
influence sur son avenir.
La plus grande fourberie véhiculée dans le présent débat,
c’est de laisser croire qu’en diminuant les subventions aux établissements
privés, on fera payer les riches; qu’en coupant les subventions au secteur privé,
pour engraisser le secteur public, on réduira les inégalités de revenu.
Au contraire, le pouvoir de choisir ne devrait pas être
réservé à quelques bien nantis. C’est plutôt en augmentant le nombre de parents
ayant la capacité financière d’offrir l’école privée à leurs enfants qu’on estompera
les inégalités.
Si le gouvernement cherche vraiment à alléger les coûts de
l’éducation, tout en améliorant sa qualité, il doit penser à subventionner encore
plus le secteur privé. Peu importe la façon de faire (crédit d’impôt,
subvention à l’école ou chèque d’éducation que les parents peuvent dépenser
dans l’école de leur choix), l’important c’est d'accroître la liberté de choix
des familles.
Le principal danger dont il faut se méfier est que l’État
saisisse le prétexte de sa réforme pour réglementer encore plus le secteur
privé. Il faut davantage de diversité en éducation, pas moins. Si l’État ne veut
pas faire confiance aux parents, qu’il nous explique comment il peut accorder
le droit de vote à des individus aussi peu fiables…
Ne soyons pas naïfs, si plusieurs parents sont disposés à
payer des milliers de dollars pour envoyer leur enfant au privé, c’est qu’ils estiment
qu’il s’y épanouira davantage. Or, ce n’est pas en leur fermant l’accès aux écoles
privées qu’on améliorera leur opinion de l’école publique. Au contraire, c’est en
stimulant la concurrence que l’on condamnera les établissements publiques à
l’excellence et que l’on convaincra les parents d’y envoyer leur enfant.
Bref, combattre les inégalités de revenu en éliminant
l’école privée au profit de l’école publique est une aberration. Désolé, mais
la richesse, c’est d’abord avoir la capacité de choisir. C’est seulement en donnant
aux parents les moyens de choisir eux-mêmes l’école de leur enfant qu’ils
auront le sentiment qu’en matière d’éducation, ils sont aussi riches que les
riches.