jeudi 13 décembre 2012

Guy Turcotte libéré: la crédibilité de notre système judiciaire entachée?


La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi le 13 décembre 2012.
La remise en liberté de Guy Turcotte vous indispose-t-elle ? Craignez-vous qu’elle nuise à la crédibilité de notre système judiciaire auprès de la population ?
Expliquez-nous
L'affaire Turcotte a plongé la population dans la consternation et embarrassé la justice. Quatre ans après avoir poignardé à mort ses deux enfants, et un an et demi après avoir reçu un verdict de non-responsabilité criminelle, Guy Turcotte est maintenant en liberté. Justice a-t-elle été rendue? On dit que la justice est infaillible. Peut-être. Mais l’affaire Turcotte donne l’impression d’une grande injustice. Interviewé dans le cadre de cette affaire, le juge Wagner de la Cour suprême souligne que « si la justice est critiquée sans être expliquée correctement, sa crédibilité risque d’être minée ». Eh bien, Monsieur le Juge, elle est minée. Alors, expliquez-nous. Comment se fait-il que deux enfants soient morts et que ce soit la faute de personne? Qu’est-ce que le jury a vu qu’on n’a pas vu? Qu’est-ce que les psychiatres ont compris que le simple citoyen ne peut comprendre? Et si c’est la faute de la démence, ne devrait-on pas poursuivre le dément, accuser le dément, condamner le dément… ou au moins, s’assurer d’avoir guéri le dément? Je sais, la démence a le dos large, mais 46 coups de couteau quand même…

mardi 11 décembre 2012

Que pensez-vous des 100 premiers jours du gouvernement Marois?


La Presse.ca, La Presse Débats, mardi le 11 décembre 2012
Quelle est votre évaluation des 100 premiers jours du gouvernement Marois ? D’après vous, quel est son meilleur coup, et sa plus grande erreur ?

EN DEMI-TEINTE
Cent jours après son accession au pouvoir, c’est l’heure d’un premier bilan pour le gouvernement Marois. Au départ, l’élection du Parti québécois a suscité beaucoup d’inquiétude : certaines se sont dissipées depuis, d’autres sont persistantes. En fait, le gouvernement Marois n’est pas facile à suivre. En gérant par essais et erreurs, il a parfois donné l’impression de ne pas avoir les compétences requises pour gérer le Québec. Nous avons donc eu droit à trois mois de politique en demi-teinte. Son meilleur coup? Avoir mis en veilleuse quelques engagements électoraux, tout en ayant le courage de maintenir le retour à l'équilibre budgétaire pour 2013-2014. Sa plus grande erreur aura été de prendre des décisions précipitées dans plusieurs dossiers, donnant trop souvent l’impression de ne pas savoir où il va.  Si on peut attribuer ces erreurs de jeunesse à un gouvernement nouvellement élu, il est par contre difficile de pardonner au gouvernement Marois son copinage politique. La nomination discutable de Daniel Breton à l’Environnement et les parachutes dorés accordés à André Boisclair et Nicolas Girard risquent de faire un tort considérable à ce gouvernement qui promettait de laver plus blanc que blanc.