La Presse, Débats, jeudi le 24 octobre 2013, p. A25. Disponible sur La Presse.ca et La Presse+.
À l'Assemblée nationale, les partis d'opposition proposent
au gouvernement Marois de négocier avec eux une position de compromis sur la
charte des valeurs québécoises. Êtes-vous favorable à une telle avenue? En quoi
devrait consister le compromis?
Un compromis impossible
Dans le cadre du débat sur la charte des valeurs, deux éléments font obstacle à la recherche d'un compromis. Pour qu'il y ait compromis, il faudrait d'abord que le parti au pouvoir veuille négocier. Or, jusqu'ici, le débat sur la charte des valeurs semble très bien servir le Parti Québécois. Comme en font foi les sondages, la politique de la division (wedge politics) pourrait lui apporter à court terme le mandat majoritaire souhaité. D'où, on le comprendra, le peu d'empressement du gouvernement Marois à vouloir enterrer le débat sur la charte des valeurs en négociant avec la Coalition avenir Québec ou le Parti libéral.
Dans le cadre du débat sur la charte des valeurs, deux éléments font obstacle à la recherche d'un compromis. Pour qu'il y ait compromis, il faudrait d'abord que le parti au pouvoir veuille négocier. Or, jusqu'ici, le débat sur la charte des valeurs semble très bien servir le Parti Québécois. Comme en font foi les sondages, la politique de la division (wedge politics) pourrait lui apporter à court terme le mandat majoritaire souhaité. D'où, on le comprendra, le peu d'empressement du gouvernement Marois à vouloir enterrer le débat sur la charte des valeurs en négociant avec la Coalition avenir Québec ou le Parti libéral.
Un deuxième
élément non négligeable, c'est que dans une société libre et démocratique, la
marge de négociation des politiciens est balisée par la Constitution. Les
politiciens peuvent bien négocier entre eux ce qu'ils veulent, ils doivent le
faire en respectant les Chartes québécoises et canadiennes des droits et
libertés. Or, selon plusieurs spécialistes, aucune des propositions sur la
table ne semble pouvoir satisfaire cette condition: les droits fondamentaux des
citoyens ne se négocient pas.
Cela dit, au stade où nous en sommes, le Québec
s'est déjà beaucoup trop compromis pour en arriver à une entente satisfaisant
l'ensemble des Québécois.