mardi 26 mars 2013

Devrait-on autoriser les enfants des immigrants illégaux à fréquenter l'école au Québec?


La Presse, Débats, mercredi le 27 mars 2013, p. A28. (disponible sur La Presse.ca, La Presse Débats)

Devrait-on autoriser les enfants des immigrants illégaux à fréquenter l’école au Québec?
Ne pas avantager les clandestins
J’aimerais bien faire étalage de compassion et m’apitoyer sur le sort des immigrants illégaux, mais ma réponse est NON! Ce n’est pas que je sois contre l’immigration, au contraire. C’est seulement que je suis un partisan de l’insertion totale des immigrants; de ceux qui viennent chez nous avec l’idée de respecter nos lois et d’y travailler pour se tailler une place au soleil. Or, un pays comme le Canada ou une province comme le Québec n’ont pas à récompenser les nouveaux arrivants qui font fi des procédures d’immigration. C’est vrai que nos immigrants doivent parfois faire face à de longues périodes d’attente : il faudrait sans doute s’y attaquer. Toutefois, dans la mesure où le nombre d’immigrants qu’on accueille est limité, accepter les immigrants illégaux et leur reconnaître le droit à l’éducation équivaut à privilégier les clandestins au détriment de ceux qui respectent nos règles du jeu. Autoriser aujourd’hui les illégaux à fréquenter l’école, c’est les autoriser demain à bénéficier de l’aide sociale, des services de santé gratuits, des garderies subventionnées; des services payés par des contribuables qui, eux, respectent la loi. Avant d’ouvrir nos frontières aux immigrants illégaux, il faudrait peut-être se rappeler qu’un pays sans frontières et sans loi, ce n’est pas un pays.

jeudi 21 mars 2013

Taux hypothécaires: pressions inappropriées du ministre Flaherty?


La Presse, Débats, vendredi p.A15. Aussi disponible sur La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi 21 mars 2013.
Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a exercé des pressions auprès d’institutions financières afin qu’elles ne se lancent pas dans une guerre ouverte des taux hypothécaires. Croyez-vous qu’il s’agit d’une ingérence inappropriée de l’État dans le secteur bancaire ?
La logique « Flahertyenne»
Voilà que nos institutions financières se font concurrence et baissent les taux hypothécaires. En bon père de famille, le ministre Flaherty s’inquiète. Ce même ministre, qui a augmenté votre hypothèque collective de 150 milliards de $ depuis qu’il est en poste, veut maintenant vous protéger contre les risques de l’endettement personnel. Imaginez s’il laissait faire les banques: un consommateur inconscient pourrait en profiter pour renégocier à la baisse le coût de son hypothèque. Un autre pourrait même s’acheter une maison pour améliorer sa qualité de vie et celle de sa famille. Inacceptable! Pour vous protéger contre vous-même, le bon ministre invite donc les institutions financières à vous voler… pour votre bien. De toute façon, c’est connu, les banques canadiennes ne font pratiquement aucun profit. La logique « Flahertyenne» est redoutable: il déplore l’endettement des ménages, mais il veut que les banques se cartellisent pour vous étrangler davantage. Si le ridicule tuait les politiciens, on tiendrait des funérailles nationales chaque semaine.

mardi 19 mars 2013

La ville de Montréal est-elle ingérable?

 
La Presse.ca, La Presse Débats, mardi le 19 mars 2013.
La Ville de Montréal est-elle devenue une métropole ingérable? Depuis 2001, neuf personnes se sont succédé à la direction générale. Le dernier en lice, Guy Hébert, a dû remettre sa démission hier. Selon vous, quelle est la cause de cette instabilité dans la haute fonction publique de la Ville?

Sans leader fort
Vu de Québec, Montréal c’est l’anarchie. Une ville administrée par un gouvernement de coalition où chacun prépare ses élections. Une ville dotée d’une fonction publique gangrénée par la corruption. Une ville où le service de police est mené par une fraternité de policiers qui, tel un tribunal, réclame un jour la démission du maire et le lendemain celle du plus haut fonctionnaire de la ville. En réalité, on a l’impression d’assister à une « chicane de famille » où chacun cherche à s’emparer du piètre héritage légué par Gérald Tremblay. Une guerre de tranchées où chacun se sent légitimé de détruire l’autre pour augmenter ses pouvoirs. Une ville où tout le monde pense d’abord à son intérêt en oubliant qu’il y a un citoyen et un contribuable qui paient pour cette lutte fratricide. Montréal n’est pas une ville ingérable, elle n’est tout simplement pas gérée. Elle a besoin d’un leader fort : quelqu’un qui saura assurer la cohésion de tout un chacun pour le meilleur intérêt des citoyens. Vous voulez une proposition? Je vous échange Régis contre le Canadien.

jeudi 14 mars 2013

Un pape est un pape


La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi le 14 mars 2013.
Doit-on se réjouir de l’élection du cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio comme pape? La personnalité de François pourrait-elle avoir un impact sur la ferveur religieuse des Québécois?
Un pape est un pape
Plusieurs seront déçus qu’un des nôtres ait échappé au poste prestigieux de chef de l’Église catholique. À l’instar de beaucoup de Québécois, j’aurais aimé que le cardinal Ouellet gagne ses élections. Considérant l’âge du nouvel élu, ce sera pour la prochaine fois. On dit du cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio qu’il est conservateur. Évidemment! Le pape est d’abord et avant tout celui qui doit défendre les valeurs traditionnelles de l’Église. C’est le gardien de la foi catholique; celui qui doit veiller au maintien de la parole chrétienne au travers les années et les siècles. Même si le pape est nommé par une élection, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il se comporte comme un politicien. Imaginez s’il disait une chose lundi et son contraire mardi; s’il avançait d’un pas mercredi pour mieux reculer jeudi; s’il augmentait la dîme le vendredi et la capitation le samedi. Il n’y aurait sans doute plus aucun fidèle pour prendre ses sermons au sérieux et contribuer à la quête du dimanche. En somme, un pape est un pape et… « Habemus Papam ».

mercredi 13 mars 2013

Doit-on retarder les travaux d'infrastructures pour éviter les conflits d'intérêts ?


La Presse.ca, La Presse Débats, 13 mars 2013.
Malgré l’urgence d’effectuer les travaux, la vérification des conflits d’intérêts potentiels repoussera de plusieurs mois la réalisation du projet de réfection de l’échangeur Turcot. Les Québécois doivent-ils se résoudre à accepter que des projets d’infrastructures prennent plus de temps à être réalisés afin de tenter d’enrayer la collusion et la corruption ?
Réinstaurer la concurrence
La commission Charbonneau a dévoilé plusieurs défaillances dans l’octroi de certains contrats publics. Des entreprises auraient réussi à échapper à la concurrence en redéfinissant les règles du jeu entre elles. Pour mettre fin à cette collusion et à cette corruption (impliquant des politiciens, des fonctionnaires et entreprises), les pouvoirs publics se sont empressés d’adopter de nouvelles règles bureaucratiques visant à contrer ces malversations. Toutefois, ces nouvelles règles du jeu ont été mises en place à la hâte, surtout pour calmer la grogne populaire. On doit maintenant évaluer ces nouvelles réglementations : procède-t-on de la bonne façon ou allons-nous trop loin? Hier, c’était le maire de Québec, Régis Labeaume, qui dénonçait la lenteur de l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans l’approbation d’un sous-traitant de son amphithéâtre. Aujourd’hui, ce sont les travaux le l’échangeur Turcot qui sont retardés par le nouveau processus de vérification des conflits d’intérêts potentiels. Le problème, c’est qu’on a l’impression que ces nouvelles règles visent à remplacer les tribunaux par une bureaucratie diligente chargée de juger les filouteries passées de certaines entreprises. Or, il vaudrait sans doute mieux laisser la justice aux tribunaux et se limiter à mettre en place des règles permettant de réinstaurer une saine concurrence dans l’octroi des contrats publics. Rien de plus, rien de moins.

mardi 5 mars 2013

Aide sociale: compressions justifiées du gouvernement Marois?


La Presse.ca, La Presse Débats,  le 05 mars 2013.
Approuvez-vous la décision du gouvernement Marois de faire des compressions dans l'aide sociale qui touchent particulièrement les prestataires de 55 à 58 ans et les parents de jeunes enfants? Son attitude s'apparente-t-elle à celle du gouvernement Harper dans sa réforme de l'assurance-emploi?
LES ARISTOCRATES DE LA SOLIDARITÉ
Rationaliser les dépenses publiques en incitant les bénéficiaires de l'aide sociale à intégrer le marché du travail n'a rien de déraisonnable. Toutefois, au Québec, toutes les solutions concrètes et réalistes à un problème public sont assimilées à un assaut contre le sacro-saint modèle québécois. Tout ce qui n'est pas synonyme de compassion universelle, d'amour ou d'altruisme, n'est que de vulgaires considérations matérialistes mues par une idéologie néolibérale. De toute évidence, les seules réformes acceptables par les aristocrates québécois de la solidarité sont celles qui alourdissent le fardeau fiscal des citoyens ou celles qui favorisent une hausse de la taxation des riches. Dire que la semaine dernière, la réforme de l'assurance-emploi par le gouvernement Harper était une raison suffisante pour se séparer du Canada. On se sépare de qui maintenant?