La Presse.ca, La Presse Débats, lundi 4 juin 2012.
Les organisateurs du Grand Prix du Canada
ont annulé la journée portes ouvertes en invoquant les menaces de perturbation
liées au conflit étudiant. Selon vous, ont-ils raison de rayer cette populaire
activité du calendrier pour des motifs de sécurité?
Jouent-ils le jeu de la CLASSE en prenant cette décision ?
TOUT À PERDRE
Les organisateurs du
Grand Prix ne jouent pas. Ils ne jouent pas avec la sécurité des visiteurs,
comme ils ne jouent pas avec les risques que leur image soit ternie par des
manifestations sans aucun rapport avec l'événement. On peut penser que permettre au public d'envahir le circuit posait
plusieurs difficultés de maintien de l’ordre. Combien de policiers aurait-il
fallu mobiliser pour assurer la sécurité de l’événement? Le problème, c’est
qu’au Québec il est devenu pratiquement impossible de maintenir l’ordre public
sans encourir les foudres d’une gauche bien-pensante. Qu’on aime ou pas, le
Grand Prix est d’abord et avant tout un événement médiatique. Or, d’un point de
vue médiatique, le Grand Prix avait tout à perdre à maintenir à son programme
cette journée portes ouvertes. Imaginez la couverture de presse au lendemain
d’un événement où les médias n’ont d’autre chose à couvrir que les
manifestations étudiantes. Dans cette
histoire, c’est la CLASSE qui se fait prendre à son propre jeu. Aujourd’hui, les amateurs de F1 sont
furieux. Et je ne suis pas sûr que ces derniers troqueront le bruit des moteurs
pour celui… des casseroles. La sympathie à l'égard de la cause étudiante risque
fort de s'essouffler, contrairement aux bolides de la F1.