La Presse, Montréal 19 avril 2013, p. A 27. Aussi disponible sur La Presse. ca.
D’après vous, l’attentat au marathon de Boston devrait-il forcer les organisateurs de grands événements sportifs à augmenter les mesures de sécurité? Ou devrait-on plutôt voir comme un acte isolé le fait que le marathon de Boston ait été choisi comme cible des explosions?
D’après vous, l’attentat au marathon de Boston devrait-il forcer les organisateurs de grands événements sportifs à augmenter les mesures de sécurité? Ou devrait-on plutôt voir comme un acte isolé le fait que le marathon de Boston ait été choisi comme cible des explosions?
La dictature sécuritaire
L’intensification des mesures de sécurité
est prévisible, non seulement lors des événements sportifs, mais partout dans
les lieux publics. Comme on ne sait jamais où et comment le dément va frapper, tout
attentat apporte son lot de nouvelles lois et de règles de sécurité. Chaque
fois, ce sont les libertés civiques du monde libre qui sont soufflées par les
bombes des terroristes. Depuis le 11 septembre 2001, le sécuritarisme a envahi
subtilement notre quotidien. Nous ne pouvons plus prendre l’avion sans être purifiés
par un agent des douanes. Nos sacs à dos sont fouillés à l’entrée des
événements festifs. Des caméras de surveillance enregistrent le moindre de nos
gestes au travail, à l’épicerie ou dans la rue. Quelques heures après l’attentat
de Boston, un analyste suggérait d’élargir les bases de données sur les
citoyens de manière à identifier préalablement les individus susceptibles de
perpétrer de tels actes. J’ai compris alors que les terroristes étaient en voie
de gagner leur guerre contre le monde libre : quand le fichage des
citoyens n’est plus un sujet tabou, c’est que la dictature sécuritaire est à
nos portes. Nous sommes tous victimes du terrorisme.