lundi 8 juillet 2013

Il faut d'abord comprendre


La Presse, Débats, lundi 8 juillet 2013, p.A19. En ligne sur La Presse+.

À la suite de la tragédie de Lac-Mégantic, quel enseignement peut-on tirer au sujet du transport de matières dangereuses? Pour le transport du pétrole à tout le moins, faudrait-il privilégier les oléoducs? Devrait-on adopter de nouvelles mesures pour le transport de matières dangereuses dans les milieux urbains?

L’émotion est mauvaise conseillère
Le tragique événement de Lac-Mégantic dépasse l’imaginaire. Qui aurait pu penser qu’un train fou, sans conducteur et transportant des matières inflammables, exploserait au beau milieu d’une municipalité? Surréaliste. Si un producteur de film catastrophe vous avait proposé un tel scénario, vous lui auriez probablement reproché son manque de réalisme. Pourtant, c’est la tragédie bien réelle que vit la municipalité de Lac-Mégantic.
Lorsqu’un tel drame se produit, il est normal qu’on s’interroge sur des moyens de prévention pour éviter qu’un tel événement se répète. Les pompiers n’avaient pas encore réussi à approcher du brasier que certains avaient identifié les causes : notre dépendance au pétrole, les normes de sécurité sur le transport des matières dangereuses. D’autres proposaient déjà des solutions : la construction d’un oléoduc et l’adoption du principe de précaution pour mettre un terme à toute nouvelle activité représentant un risque social. Malheureusement, tout n’est pas si simple.
Par définition, les catastrophes sont la plupart du temps impossibles à anticiper. On aura beau mettre un moratoire sur tout nouveau développement, on réalisera très vite que le statu quo n'est pas non plus sans risque. En réalité, il faut éviter de tirer des conclusions sur le coup de l’émotion. Il faut d’abord s’occuper des victimes et, ensuite, se donner le temps de réfléchir. Les périodes de catastrophes sont mauvaises conseillères.