Journal de Montréal et Journal de Québec, mercredi le 15 janvier 2015. (JM p. 40 et JQ p.16)
Pour contrer les initiatives syndicales visant
à faire dérailler la démarche gouvernementale de redressement des finances
publiques, nos grands quotidiens proposent d’organiser un référendum sur
l’austérité. Danger! À moins que le Québec soit atteint d’un syndrome de
Stockholm collectif, ce référendum risque de perpétuer la dépendance de l’État
aux dépenses publiques.
J’en conviens, le redressement des finances
publiques est primordial pour l’avenir du Québec. Mais il faut miser sur
beaucoup d’empathie politicienne pour croire que la majorité silencieuse du
Québec légitimerait, voire encouragerait, les décisions d’un État qui n’a cessé
de lui confisquer ses revenus et empiété sur ses libertés depuis 50 ans.
Jusqu’ici, la soi-disant rigueur budgétaire du
gouvernement Couillard, c’est d’abord et avant tout la majorité silencieuse qui
en fait les frais. C’est le contribuable qui récolte les hausses de taxes, de
tarifs et d’impôt décrétés au nom de l’équilibre budgétaire. C’est lui qui se
fait amputer ses revenus par des hausses de tarifs de garderie, des hausses de
taxes municipales, des taxes sur le carbone, etc.
Et le gouvernement? Il promet de contribuer.
Non pas de couper dans ses dépenses, mais de réduire leur croissance. C’est
comme ça! Les contribuables québécois sont toujours moins égaux que leur
gouvernement dans le partage des efforts d’équilibrage des finances publiques.
Fausse prémisse
Mais personne n’est dupe. Alors que le gouvernement profite du prétexte du redressement budgétaire pour nous saigner davantage, il continue à essaimer les privilèges et à investir des milliards dans des projets douteux : des éoliennes, des cimenteries, des emplois chez CGI, etc.
Mais personne n’est dupe. Alors que le gouvernement profite du prétexte du redressement budgétaire pour nous saigner davantage, il continue à essaimer les privilèges et à investir des milliards dans des projets douteux : des éoliennes, des cimenteries, des emplois chez CGI, etc.
Le problème avec cette idée de référendum,
c’est qu’elle repose sur une fausse prémisse : celle que l’État ne nous
prélèvera que ce dont il a besoin pour équilibrer son budget; que toutes ces
nouvelles ponctions permettront à l’État de rembourser notre énorme dette, et
qu’ensuite, en bon père de famille, il nous retournera ses excédents sous forme
de baisses d'impôt. Mon œil!
Ce n’est pas parce qu’une majorité de
Québécois est silencieuse qu’elle est stupide. Il y a longtemps qu’elle a fait sien
l’enseignement de J. Buchanan (Nobel 1986) selon lequel le but de l'État est
essentiellement de nous prélever le plus de revenus possible; qu’une fois qu’il
nous a bien plumés, il ajuste ses dépenses en conséquence.
Problème d'obésité
Les syndicats ne sont pas la véritable source du problème; c’est plutôt l’obésité de l’État québécois. Ce sont nos gouvernements qui ont accordé aux syndicats les privilèges dont ils abusent aujourd’hui. Aussi, ce n’est qu’en limitant les ressources que le gouvernement peut nous prélever qu’on l’obligera à réduire ses dépenses et, par conséquent, à sevrer la bête syndicale.
Problème d'obésité
Les syndicats ne sont pas la véritable source du problème; c’est plutôt l’obésité de l’État québécois. Ce sont nos gouvernements qui ont accordé aux syndicats les privilèges dont ils abusent aujourd’hui. Aussi, ce n’est qu’en limitant les ressources que le gouvernement peut nous prélever qu’on l’obligera à réduire ses dépenses et, par conséquent, à sevrer la bête syndicale.
En attendant que la majorité silencieuse se
révolte et oblige nos gouvernements à mettre en place des contraintes à son
pouvoir de dépenser, il faut éviter un référendum qui permettrait aux syndicats
de récupérer l’exaspération des contribuables à l’endroit des abus de nos politiciens.
Bref, ce n’est pas un référendum d’appui au
gouvernement qu’il faut organiser, mais la résistance fiscale des
contribuables. Où est notre Gérard Depardieu?