vendredi 9 octobre 2009

Le ras-le-Bol

Pierre Simard
La Presse, vendredi 9 octobre 2009, Forum, p.A17
Le Soleil, jeudi le 8 octobre 2009, Point de vue, p.33


Le refus des Québécois d’assumer une hausse des taxes et des tarifs (impôt) pour contrer un inévitable déficit budgétaire fait «baver» les inconditionnels de l’État bienveillant. Plusieurs d’entre eux sont en manque de qualificatifs pour condamner les Québécois qui refusent «l’appel à la raison» de nos gouvernements. Personnellement, en tant qu’analyste des choix publics, je salue cette clairvoyance des citoyens-contribuables. Je m’explique.

La plupart des commentateurs politiques partagent une vision angélique de l’État. Pour eux, nos gouvernements n’ont qu’une ambition, celle de préserver le bien commun. Cette conception naïve du rôle de l’État n’est pas nouvelle : elle domine les théories des finances publiques depuis deux siècles. On postule que nos gouvernements produisent des biens et services publics réclamés par le peuple et qu’en conséquence, personne ne doit rechigner devant la facture.