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mardi 4 novembre 2025

Le conflit entre les médecins et Québec : négocier le passé, ignorer l’avenir

* Cet essai a été rédigé avec l'aide de ChatGPT

Le conflit entre le gouvernement du Québec et les médecins sur la rémunération et les objectifs de performance ressemble de plus en plus à un dialogue de sourds. Après des mois de discussions improductives, Québec a choisi de mettre fin aux négociations à coup de loi spéciale, comme si le problème pouvait être réglé par décret. Les médecins dénoncent un manque de respect pour leur autonomie professionnelle; le gouvernement parle de responsabilité financière et d’accès équitable. Derrière ce bras de fer, un constat s’impose : ces négociations appartiennent à une autre époque.

Car pendant que les tables de discussion se vident, le monde médical, lui, change à une vitesse vertigineuse. L’intelligence artificielle (IA) est en train de transformer la médecine de fond en comble. Ce n’est plus un concept futuriste : elle est déjà là, dans les hôpitaux, les cliniques, les laboratoires. Elle aide à diagnostiquer, à prédire, à planifier. Et son influence ne fera que croître dans les prochaines années. Pendant qu’on se bat encore sur la valeur d’un acte médical, la technologie redéfinit ce qu’un acte médical peut être.

Les applications sont innombrables. En radiologie, des algorithmes détectent des anomalies plus finement que l’œil humain. En pathologie, l’IA analyse des milliers d’images en quelques secondes pour repérer des cancers précoces. En médecine de famille, elle soutient la décision clinique, anticipe les risques, et oriente les patients vers les bons services. Même la gestion administrative — fléau bien connu du système québécois — peut être allégée grâce à des outils automatisés qui prennent en charge la rédaction de notes, la facturation ou la planification.

Ces innovations ne remplacent pas les médecins : elles les libèrent. Elles leur permettent de consacrer plus de temps à la relation humaine, à la réflexion clinique, à l’accompagnement des patients. Or, dans le débat actuel, cette réalité est totalement absente. On continue de raisonner comme si le nombre d’heures travaillées ou de patients vus définissait la valeur d’un médecin. C’est oublier que la performance ne se mesure plus seulement en volume, mais en qualité, pertinence et efficacité des soins.

Le paradoxe, c’est qu’en refusant d’intégrer cette révolution technologique dans leurs discussions, le gouvernement et les fédérations médicales risquent de se battre pour un modèle qui s’éteint. À moyen terme, l’IA permettra de maintenir, voire d’augmenter, le volume de soins avec un nombre réduit de médecins. Non pas en les remplaçant, mais en optimisant leur travail, en automatisant les tâches répétitives et en réduisant les erreurs.

Le Québec pourrait saisir cette transformation pour redéfinir la pratique médicale : revoir la formation, réviser les structures de rémunération, repenser les indicateurs de performance. Plutôt que d’imposer des quotas ou des cibles, on pourrait valoriser la collaboration homme-machine. Ce serait un projet d’avenir, fondé sur l’innovation plutôt que sur la confrontation.

Mais pour cela, il faudrait une vision. Et c’est précisément ce qui manque. Tant le gouvernement que les associations médicales semblent prisonniers d’une logique comptable. On parle d’heures, de pourcentages, de coûts, comme si le système de santé était une usine. On gère des budgets, mais on oublie d’imaginer le futur. Pendant ce temps, d’autres pays intègrent déjà l’IA dans leur gouvernance médicale et récoltent les fruits d’une plus grande efficacité.

L’intelligence artificielle n’est pas une menace pour la profession médicale : c’est une occasion historique de la réinventer. Le Québec pourrait être à l’avant-garde d’une médecine plus intelligente, plus humaine et plus accessible. Mais pour cela, il faut cesser de négocier le passé.

La loi spéciale ne réglera rien d’autre qu’un conflit de surface. Le vrai défi, celui que ni décret ni barème salarial ne peuvent résoudre, consiste à préparer notre système de santé à l’ère numérique. Tant que l’on refusera de regarder dans cette direction, le Québec continuera à débattre des solutions d’hier, pendant que le monde construira la médecine de demain.