La Presse.ca, mercredi le 12 juin 2013 - La Presse Débats et La Presse+.
Êtes-vous en faveur
d’élections générales à date fixe au Québec? Si c’est le cas, le premier lundi
d’octobre tous les quatre ans, tel que proposé par le gouvernement Marois, vous
apparaît-il un bon choix ?
Fixe après quatre ans, mais souple dans
l’intervalle. Ce projet de loi vise essentiellement à baliser un des privilèges
de notre premier ministre. Ce dernier ne pourra plus déterminer la date des élections
lorsque le mandat de son gouvernement viendra à échéance. Entre-temps, rien ne
sera changé. Le lieutenant-gouverneur pourra toujours dissoudre l’Assemblée
nationale et déclencher des élections anticipées. Cette loi n’empêchera donc pas
les partis d’opposition de renverser notre gouvernement minoritaire dans les
prochains mois. Pas plus qu’une loi du genre n’avait empêché Stephen Harper de
déclencher des élections en 2008. Outre l’idée de prévisibilité des élections à
la fin d’une législature, il y a peu d’avantages à avoir une loi sur les
élections à date fixe. On peut même anticiper qu’une campagne électorale officieuse
précédera désormais la campagne officielle qui dure normalement entre 32 et 38
jours. Aux États-Unis, où les élections se tiennent à date fixe, on dit souvent
que les campagnes électorales s’étendent sur plusieurs mois. Dans la mesure où les
gouvernements ont la fâcheuse tendance à financer leur réélection en dilapidant
l'argent public, je ne suis pas certain qu’une campagne électorale de six mois
soit une bonne nouvelle pour les contribuables québécois.