Faut-il interdire le port de symboles religieux dans les
institutions publiques, incluant les écoles, les hôpitaux et les garderies ?
Des Québécois
identiques
Si l’on en croit les rumeurs, le gouvernement Marois
s’apprête à imposer aux employés de l’État un code vestimentaire. Décidément,
lorsqu’il est question de s’immiscer dans la vie des citoyens, les politiciens
ont l’identitaire commode. Dans une société qui se prétend libre et
démocratique, le rôle premier de l’État est de protéger nos libertés
individuelles et d’assurer notre sécurité. Son rôle n’est pas de s’immiscer
dans la vie des individus, et surtout pas d’adopter une soi-disant charte
collective qui servira essentiellement à discriminer entre des citoyens aux
préférences individuelles différentes. Le port de symboles religieux est une
question de choix personnel. Que l’infirmière me recevant à l’urgence porte un
crucifix, fusse-t-il tatoué sur son front, n’a guère d’importance; ça la
regarde. Ce qui devrait me préoccuper par contre, ce sont ses compétences – et rien
d’autre. Je pourrais comprendre que, pour des raisons de sécurité ou de fraude,
on puisse discuter de l’obligation pour un individu de s’identifier. Mais de là
à vouloir nous imposer une laïcité sans limites, il y a une marge. En réalité,
il n’existe nulle part en démocratie un droit ou un privilège permettant aux
politiciens de brimer un quelconque groupe au détriment d’un autre. Sauf
peut-être dans le p’tit catéchisme électoraliste péquiste où les Québécois ne
doivent plus être égaux, mais identiques.