La Presses Débats, Cyberpresse, mardi le 13 septembre 2011.
La faillite de la Grèce
est-elle inévitable? La survie même de l’euro est-elle menacée? Les pays les
plus endettés de l’Union européenne risquent-ils d’être largués?
Un grand service
Aujourd’hui,
on s’inquiète pour la Grèce et demain, on s’inquiètera pour l’Espagne, le
Portugal et l'Italie… Le problème? L’endettement démesuré de ces pays et leur
difficulté à faire face à leurs obligations financières. De plus en plus
d’observateurs croient qu’on devrait laisser la Grèce faire faillite, qu’on lui
rendrait un grand service si on l’obligeait à respecter ses engagements en
quittant la zone euro et en dévaluant sa monnaie. En réalité, peu d’économistes
croient qu’une nouvelle aide financière sera un jour remboursée par la Grèce.
La «solidarité» de l’UE viserait seulement à protéger les banques européennes
très engagées dans l’économie grecque; une fuite en avant qui aura pour seule
conséquence d’endetter encore davantage la Grèce et les pays de l’UE. La
faillite ne serait évidemment pas facile pour les Grecs. Mais mettons-nous à
leur place : quels choix ont-ils réellement? Soit ils acceptent l’aide
européenne et se font dicter un plan de redressement venant de l’extérieur du
pays, soit ils font faillite, larguent une partie de leur dette et se chargent
eux-mêmes de mettre en place les mesures d’austérité qui ramènera le pays sur
le chemin de la santé financière. Souvenons-nous de l’Argentine : ce pays
avait préféré faire faillite plutôt que de se soumettre aux diktats du FMI. Qui
mettra ses culottes le premier?