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lundi 2 avril 2012

Payer les cours d'anglais aux immigrants?


La Presse.ca, La Presse Débats, lundi le 2 avril 2012.

Les immigrants francophones ont du mal à se trouver un emploi à Montréal parce qu’ils ne parlent pas anglais. Le gouvernement Charest consacre des millions pour financer leurs cours l’anglais. Êtes-vous d’accord avec cette politique ?
Il y a trois jours, le gouvernement du Québec annonçait un renforcement de sa police de la langue. Aujourd’hui, on apprend que ce même gouvernement consacre des millions au financement de cours d’anglais pour les immigrants francophones. Bel effort de cohérence! Malgré tout, on ne peut que saluer cette initiative visant à favoriser l’intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail. Bien que la loi 101 décrète que le français est la langue du travail au Québec, il y a une réalité économique à laquelle on ne peut échapper : l’apprentissage de la langue anglaise est un moyen pour l’immigrant (comme pour le Québécois de souche) d’améliorer ses chances de se trouver un emploi. Pas d'anglais, pas d'emploi! Avec la mondialisation de l’économie, il devient de plus en plus difficile pour un état souverain d’adopter des politiques linguistiques coercitives. Lorsque le Québec adopte des lois et des règlements pour contrer l’apprentissage et l’usage de l’anglais, ce sont ses propres citoyens qui en sont les premières victimes. On brime leurs libertés individuelles et on les tient captifs d’une langue qui les empêche d’échanger avec le reste du monde. Heureusement, on semble avoir saisi qu’on ne bâtit pas un pays fier et prospère en tenant ses citoyens et ses immigrants dans l’ignorance. 

vendredi 30 mars 2012

Budget Flaherty: des compressions nécessaires?


La Presse.ca, La Presse Débats, vendredi le 30 mars 2012.
Dans son budget, le ministre Jim Flaherty a annoncé des compressions de 5,4 milliards $ et la suppression de 19 200 postes dans la fonction publique fédérale. La situation économique et financière du Canada justifie-t-elle ces coupes ?
DES COUPES MODESTES 
Vous pouvez attendre avant d’accumuler des provisions dans votre sous-sol… la catastrophe annoncée n’aura pas lieu. Les dénonciateurs du « Harpeurisme» de droite idéologique et sans compassion, jetant femme et enfant à la rue, auront eu tout faux. Il y a peu de chance que ce budget Flaherty ne vous mette sur la paille, ou même que vous en ressentiez les effets à court et moyen terme. Outre quelques réformes intéressantes qui annoncent un désengagement graduel de l’État, les coupes prévues au budget sont relativement modestes. Alors que les transferts aux particuliers et aux provinces demeurent inchangés, ce sont seulement les dépenses discrétionnaires du gouvernement (75 milliards $ sur 268 milliards $ en dépenses de programmes) qui ont subi une baisse de 6,9 % sur trois ans. C’est vrai que l’annonce d’une suppression de 19 200 postes peut sembler énorme, mais il faut savoir relativiser les choses. Elles n’annuleront même pas les 32 000 postes créés par ce même gouvernement depuis 2006. D’autant plus qu’une grande partie de ces suppressions se fera par attrition. Évidemment, on entendra beaucoup parler de la coupe de 10 % au budget de Radio-Canada. Toutefois, rappelez-vous que les employés de cette société d’État ont le privilège de faire paraître leurs problèmes plus grands qu’ils ne le sont en réalité.

mercredi 21 mars 2012

Satisfait du budget Bachand?


La Presse.ca, La Presse Débats, mercredi 21 mars 2012.
Êtes-vous satisfait du budget Bachand ? Est-il responsable ? Électoral ? Quelles sont ses meilleures mesures ? Les moins bonnes ?
Les esclaves
Hier était un jour de gala à l’Assemblée nationale : notre ministre des Finances a annoncé les heureux élus de la loterie du budget. Cette année, beaucoup de gagnants se sont partagé des petits lots. La joie était palpable chez plusieurs lauréats. Il fallait voir le maire Labeaume encenser la clairvoyance gouvernementale pour avoir réservé 30 M $ au « Diamant » de Robert Lepage (déjà qu’avec l’amphithéâtre…). Quant aux perdants, on savait depuis deux ans déjà que ce serait les contribuables. C’est comme ça! On a pris l’habitude d’annoncer les perdants à l’avance, histoire d’inhiber l’exaspération de ceux qui doivent assumer les constantes hausses d’impôts décrétées par notre ministre du Bonheur. D’ailleurs, lorsque vient le temps de trouver de nouvelles sources de revenus, M. Bachand ne manque pas d’imagination. En 2012, par exemple, le contribuable assumera une hausse de la TVQ à 9,5%, une hausse de la contribution santé à 200$, une hausse de la taxe sur l’essence, une hausse des cotisations à la RRQ, etc. Si notre ministre était aussi imaginatif pour couper ses dépenses que pour trouver de nouvelles façons de nous plumer, le contribuable n’aurait pas toujours l’impression d’être un esclave au service des ambitions politiciennes.