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vendredi 13 mai 2011

Désaffilier les enquêteurs de la CCQ?


 La Presse Débats, Cyberpresse, vendredi le 13 mai 2011
Pour s'assurer de leur intégrité et d'une parfaite étanchéité entre eux et le monde de la construction, le gouvernement Charest entend désaffilier les 250 syndiqués de la Commission de la construction du Québec qui ont des pouvoirs d’enquête. Furieuse, la FTQ estime qu’il s’agit d’une «attaque» de la présidente de la CCQ, Diane Lemieux, qui survient alors que la centrale syndicale a entrepris de contester le programme de vérification des antécédents des employés de la CCQ. D’après vous, qui a raison ?
Devoir de neutralité
Est-il acceptable que la FTQ jouisse, même en apparence, d’un certain pouvoir auprès de l’organisme responsable de réglementer l’industrie de la construction? Non! Est-il souhaitable que « la police de la construction», dont le mandat est de lutter contre le travail au noir et l’intimidation, soit sous le joug du plus gros syndicat de l’industrie? Non! Les inspecteurs de la CCQ ont un devoir de neutralité. C’est une condition essentielle à leur travail. Aussi, il est normal que la présidente de la CCQ cherche à rétablir la crédibilité de son organisme en imposant un code d'éthique à ses inspecteurs. Michel Arsenault aura beau crier sur toutes les tribunes que la décision de Diane Lemieux constitue un recul historique et une attaque sans précédent à la liberté d'association, tout ça n’est que du vent. En réalité, il cherche seulement à imposer les syndicats partout, et ce, sans discernement. Il n'existe pas d’obligation légale, ni morale, d'avoir des syndicats dans tous les organismes ou entreprises du Québec. Par contre, les inspecteurs ont encore le droit de conclure individuellement un contrat de travail avec la CCQ. Aussi, ceux qui sont mal à l’aise avec cette décision ont la liberté de démissionner. Cela dit, le véritable problème de la construction, ce n’est pas les syndicats, mais la réglementation et le contrôle étatique de cette industrie.

lundi 9 mai 2011

Que pensez-vous du Plan Nord?


La Presse Débats, Cyberpresse, lundi le 9 mai 2011.
Le gouvernement Charest vient de lancer en grande pompe le Plan Nord. En vertu de ce plan de développement du Nord québécois, le gouvernement prévoit des investissements de 80 milliards sur 25 ans dans l’exploitation des richesses naturelles du Nord. Êtes-vous favorable à cette initiative? Croyez-vous que les investissements prévus se concrétiseront ? Craignez-vous pour l’environnement de ces immenses territoires ?

Perdons le Nord ensemble
Partenariat, développement durable, lutte au réchauffement climatique, protection de l’environnement… la présentation de notre premier ministre ne manquait pas de candeur. Tout le monde convient que c’est beau les baleines, les paysages à l’infini, les rivières gigantesques. Mais que valent ces ressources sans subvention? Pas grand-chose, si on considère l’actuel développement du Nord québécois. En fait, le Plan Nord n’est qu’une illusion de politicien vertueux; une vision bureaucratique du développement qui ne s’appuie sur aucune base économique solide. Dans les années 1950, le développement minier était en plein essor et on considérait la Côte-Nord comme une terre promise. Les économistes du temps prédisaient qu’elle s’enrichirait de centaines de milliers d’habitants. La réalité, c’est qu’en 1980 on a fermé Schefferville et on a rasé Gagnon. Dans 25 ans, le Grand Nord comptera peut être plus de kilomètres d’asphalte, mais pas nécessairement plus d’emplois. Des routes et des aéroports qu’il faudra entretenir alors même qu’on est incapable d’entretenir les infrastructures existantes. En 2040, après avoir investi plus 80 milliards $, on devra peut-être, pour des raisons économiques, faire comme dans les années 1980 : tout détruire. Aujourd’hui, je me disais que le slogan du gouvernement n’aurait pas dû être « Faire le Nord ensemble » mais « Perdons le Nord ensemble »!

vendredi 6 mai 2011

Hystérie nutritionnelle


Le Journal de Québec, Lettre du jour, vendredi le 6 mai 2011, p.17 
La Presse, Hystérie nutritionnelle Forum, lundi le 9 mai 2011, p. A20 (disponible sur Cyberpresse)

La vente de chocolat au lait par les portes est maintenant interdite par le ministère de l'Éducation (MELS) : à moins qu’il ne contienne au moins 70% de cacao, nos enfants ne pourront plus vendre de chocolat pour financer leurs activités parascolaires. Dire que dans mon temps, la note de passage était de 50%. Ah! Le « régime » pédagogique!
Ne cherchez pas, cette nouvelle norme est sûrement dérivée d’études savantes cogitées par les technocrates du Ministère; des études beaucoup trop complexes pour nous, simples parents. Il semble que pour les « penseurs » de l’éducation, les parents sont des inconscients inaptes à discerner ce qui est bon ou mauvais pour leurs enfants. Surtout lorsqu’il s’agit de les nourrir!
Jusqu’ici on pouvait se conforter à l’idée que les tentacules bureaucratiques ne sortaient pas de la cour d’école, que la mission du Ministère se bornait à éduquer nos enfants. Ce n’est plus le cas! Voilà maintenant qu’on s’attaque au contenu de nos garde-mangers.
Au nom de la santé et de la lutte contre l’obésité, le MELS diabolise les frites, les boissons gazeuses, les desserts, les collations riches en matières grasses et tous les aliments dont le premier ingrédient est le sucre ou l’équivalent. Prohibée la divine poutine québécoise, à moins bien sûr qu’elle soit sans frites et … sans sauce. Ne mangeons que du P’tit Québec!