Article épinglé

jeudi 17 octobre 2013

Le fédéral devrait-il contester la Charte?


La Presse, Débats, vendredi 18 octobre 2013, p.A20. Aussi disponible sur La Presse.ca et sur La Presse+.

Croyez-vous que le gouvernement fédéral devrait lui-même contester la Charte des valeurs québécoises devant les tribunaux s’il estime qu’elle est contraire à la Charte canadienne des droits et libertés ?
Rassurant
Il n’y a rien d’anormal à ce qu’un gouvernement fasse respecter la loi suprême du pays qu’il gouverne. Évidemment, en prenant l’initiative de cette contestation, le gouvernement Harper ouvre la porte aux traditionnelles récriminations des nationalistes québécois qui y verront un énième blocage du gouvernement canadien contre la volonté souveraine du Québec. Il s’attirera également les foudres de ceux qui ont une foi inébranlable dans l’État; de ceux pour qui la charte mène à un gouvernement des juges et limite le pouvoir des politiciens; de ceux pour qui un gouvernement élu peut faire la loi sans avoir à s’y soumettre. Mais, dans un Québec multipartiste, où une majorité de sièges peut être constituée avec moins de 40 % des votes exprimés, il est heureux d’avoir une charte des droits et libertés qui protège chaque citoyen contre les dérives de notre système politique. D’autant plus que je ne vois aucun mal à ce que des politiciens fédéraux prennent des mesures pour nous protéger des politiciens provinciaux. Même si tout le monde aura compris qu’en s’opposant au projet de charte québécoise, les conservateurs ont plus de votes à gagner dans le reste du Canada qu’ils en ont à perdre au Québec.

mardi 15 octobre 2013

Élections municipales: quoi surveiller?


La Presse.ca, La Presse Débats et La Presse+, lundi 15 et mardi 16 octobre 2013.
À moins de trois semaines des élections municipales, suivez-vous avez intérêt la campagne électorale dans votre municipalité ? Quels enjeux vous interpellent davantage ?
Peu de mobilisation
En 2009, la participation électorale aux élections municipales ne fut que de 45 % à l’échelle du Québec. Faut-il s’attendre à une mobilisation de l’électorat pour 2013? On peut en douter.

Les élections municipales 2013 ne soulèvent aucun enjeu particulier par rapport aux précédentes. La plupart des campagnes à la mairie se déploient sur fond de promesses politiciennes. On ne compte plus les candidats qui se présentent avec l’idée du siècle pour votre famille, votre transport, vos sports et loisirs. Des politiciens et politiciennes qui prétendent savoir mieux que quiconque ce qui est bon pour vous.

Mais voilà, de moins en moins d’électeurs sont enclins à croire cette élite dirigeante qui aspire à gérer notre vie en nous soutirant une part toujours plus grande de nos revenus. Il y a un proverbe anglais qui dit qu’« une ville riche est comme un fromage gras, elle nourrit bien des vers ». Le problème, c’est que le fromage des villes québécoises est de plus en plus léger et les citoyens de plus en plus réticents à l’engraisser.

mardi 8 octobre 2013

Politique économique du Québec: la révélation


La Presse, Débats, mercredi 9 octobre 2013, p. A31. Disponible sur La Presse.ca et La Presse+.

Que pensez-vous de la nouvelle politique économique du gouvernement Marois qui prévoit des mesures qui coûteront 2 milliards de dollars pour la création de 43 000 emplois d’ici 2017 ?
 
La révélation
Je ne voudrais pas faire mon rabat-joie, mais s’il suffisait d’essaimer les subventions pour relancer la croissance économique, on le saurait depuis longtemps. Cela fait des dizaines d’années que les gouvernements québécois annoncent des programmes de stimulation économique censés nous rendre riches et prospères. Et puis? Rien! Notre économie traîne toujours de la patte par rapport au reste du Canada et des États-Unis. Aujourd’hui, bien que nous soyons les plus taxés en Amérique du Nord, nous peinons à atteindre l’équilibre budgétaire et nous croulons sous une dette de plus de 250 milliards de dollars.

Qu’importe, notre ministre des Finances, Nicolas Marceau, l’a clairement expliqué à la télévision : « le problème qui se pose, c'est celui des revenus. Ce n'est pas celui des dépenses ». Alors, dépensons! Annonçons des dépenses publiques de 2 milliards de dollars. Étayons notre politique économique d’un lot de promesses floues, mais attrayantes. Oui, voilà le grand secret qui nous a été révélé hier : le Québec est pauvre parce qu’il ne dépense pas.

Hum… il faut que j’en parle à mon ignare de banquier pour qu’il augmente ma marge de crédit.