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mardi 2 avril 2013

Nomination justifiée de Gilles Duceppe?

La Presse.ca, La Presse Débats, mardi le 2 avril 2013.

Comment réagissez-vous à la décision du gouvernement Marois de nommer l’ancien chef bloquiste Gilles Duceppe à la tête de la Commission d’enquête sur l’assurance-emploi, dont les autres membres seront également des proches du Parti québécois ?
Les boulettes
Comme première femme aux commandes du Québec, Mme Marois était censée faire de la politique différemment. On en reparlera une prochaine fois. Pour l’instant, c’est la routine : on récompense les fidèles, on occupe Duceppe pour prévenir le putsch et on confie le crayon à des amis. En politique, vaut toujours mieux écrire les recommandations du rapport avant de commencer l’enquête. En réalité, ce qui m’étonnera toujours chez les politiciens, c’est leur conviction profonde que les électeurs sont des imbéciles. Comme si la nomination de l’ancien chef bloquiste à la tête de la Commission d’enquête sur l’assurance-emploi passerait comme lettre à la poste; comme si personne ne verrait que le gouvernement péquiste fait passer ses intérêts partisans devant ceux des citoyens. Même si un politicien reste un politicien, je m’attendais quand même à un gouvernement Marois plus subtil; à autre chose que des boulettes à chaque semaine. Dans le fond, ce n’est pas que je déteste les boulettes, c’est seulement qu’à la longue, je trouve ça indigeste.

mardi 26 mars 2013

Devrait-on autoriser les enfants des immigrants illégaux à fréquenter l'école au Québec?


La Presse, Débats, mercredi le 27 mars 2013, p. A28. (disponible sur La Presse.ca, La Presse Débats)

Devrait-on autoriser les enfants des immigrants illégaux à fréquenter l’école au Québec?
Ne pas avantager les clandestins
J’aimerais bien faire étalage de compassion et m’apitoyer sur le sort des immigrants illégaux, mais ma réponse est NON! Ce n’est pas que je sois contre l’immigration, au contraire. C’est seulement que je suis un partisan de l’insertion totale des immigrants; de ceux qui viennent chez nous avec l’idée de respecter nos lois et d’y travailler pour se tailler une place au soleil. Or, un pays comme le Canada ou une province comme le Québec n’ont pas à récompenser les nouveaux arrivants qui font fi des procédures d’immigration. C’est vrai que nos immigrants doivent parfois faire face à de longues périodes d’attente : il faudrait sans doute s’y attaquer. Toutefois, dans la mesure où le nombre d’immigrants qu’on accueille est limité, accepter les immigrants illégaux et leur reconnaître le droit à l’éducation équivaut à privilégier les clandestins au détriment de ceux qui respectent nos règles du jeu. Autoriser aujourd’hui les illégaux à fréquenter l’école, c’est les autoriser demain à bénéficier de l’aide sociale, des services de santé gratuits, des garderies subventionnées; des services payés par des contribuables qui, eux, respectent la loi. Avant d’ouvrir nos frontières aux immigrants illégaux, il faudrait peut-être se rappeler qu’un pays sans frontières et sans loi, ce n’est pas un pays.

jeudi 21 mars 2013

Taux hypothécaires: pressions inappropriées du ministre Flaherty?


La Presse, Débats, vendredi p.A15. Aussi disponible sur La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi 21 mars 2013.
Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a exercé des pressions auprès d’institutions financières afin qu’elles ne se lancent pas dans une guerre ouverte des taux hypothécaires. Croyez-vous qu’il s’agit d’une ingérence inappropriée de l’État dans le secteur bancaire ?
La logique « Flahertyenne»
Voilà que nos institutions financières se font concurrence et baissent les taux hypothécaires. En bon père de famille, le ministre Flaherty s’inquiète. Ce même ministre, qui a augmenté votre hypothèque collective de 150 milliards de $ depuis qu’il est en poste, veut maintenant vous protéger contre les risques de l’endettement personnel. Imaginez s’il laissait faire les banques: un consommateur inconscient pourrait en profiter pour renégocier à la baisse le coût de son hypothèque. Un autre pourrait même s’acheter une maison pour améliorer sa qualité de vie et celle de sa famille. Inacceptable! Pour vous protéger contre vous-même, le bon ministre invite donc les institutions financières à vous voler… pour votre bien. De toute façon, c’est connu, les banques canadiennes ne font pratiquement aucun profit. La logique « Flahertyenne» est redoutable: il déplore l’endettement des ménages, mais il veut que les banques se cartellisent pour vous étrangler davantage. Si le ridicule tuait les politiciens, on tiendrait des funérailles nationales chaque semaine.