Article épinglé

lundi 1 octobre 2012

Omar Khadr devrait-il être libéré rapidement?


La Presse.ca, La Presse Débats, 1er octobre 2012.
Maintenant qu’Omar Khadr a été rapatrié au Canada, quand devrait-on le libérer ? Le plus tôt possible ? L’an prochain, lorsqu’il sera admissible à une libération conditionnelle ? Ou seulement en 2018, quand il aura purgé toute sa peine ?

Les opinions sur le sort qu’on devrait réserver à Omar Khadr sont très polarisées. À un extrême, il y a ceux qui clament haut et fort que Khadr n’était qu’un enfant-soldat qui doit être remis immédiatement en liberté : une victime inoffensive et injustement traitée par les méchants Américains. À l’autre extrême, il y a ceux qui voient Khadr comme un terroriste incorrigible qui devrait purger l’entièreté de sa peine afin d’éviter qu’il reprenne ses activités subversives dès sa remise en liberté. Entre le meurtrier sanguinaire et la pauvre victime de son éducation familiale, il y a peut-être un autre Khadr : un Khadr inconnu de nos politiciens, un Khadr différent de celui qui ne sert qu’à engranger des votes. Il serait peut-être opportun de  dépolitiser le dossier et de laisser les autorités compétentes et apolitiques déterminer le sort à lui réserver. Ce qu’il nous faut, c’est un comité qui, tout en se rappelant que Khadr n’avait que 15 ans lors des événements qu’on lui reproche, considérera aussi le fait qu’il a plaidé coupable à des crimes de guerre. Entre l’irresponsabilité totale et l’entière responsabilité de ses actes, il y a peut-être une position plus nuancée que celle avancée par nos politiciens et nos groupes d’intérêts.

mercredi 26 septembre 2012

Le PLC a-t-il besoin d'un Justin Trudeau ou d'un Mark Carney?

La Presse.ca, La Presse Débats, mercredi le 26 septembre 2012.
De quel style de chef a besoin le Parti libéral du Canada? D’un Justin Trudeau, qui veut suivre les traces de son père? Ou bien d’un Mark Carney, le gouverneur de la Banque du Canada, qui fait l’objet de pressions par des militants pour se présenter ?
Le plus beau !
Qui choisir entre Mike Carney et Justin Trudeau? Le plus beau des deux! Daniel Hamermesh, de l’Université du Texas, est le père de la « pulchrinomics » : un nouveau champ de la science économique qui mesure les avantages de la beauté physique sur plusieurs aspects de votre vie. Selon ses recherches, la beauté serait payante. Les belles personnes auraient de meilleurs revenus que les laides. Il en irait de même pour les politiciens, dont l’apparence physique serait un gage de succès électoral. Pour me mettre au parfum de la course à la chefferie du Parti libéral du Canada, j’ai suis donc allé voir la photo des deux candidats. Rien de concluant à mes yeux, sinon que Justin aurait l’atout supplémentaire d’être un bon boxeur. C’est sans doute ce qui explique qu’avant même d’avoir déposé officiellement sa candidature et présenté sa plateforme électorale, le fils de l’autre mènerait dans les sondages d’opinion. D’ici à ce que les faiseurs d’image nous étalent les qualités intellectuelles des candidats en lice, je m’abstiendrai de prendre position. Mon problème, je l’avoue, c’est que ma grand-mère me répétait sans cesse que la beauté n’apporte pas à manger… elle ignorait sans doute que la beauté peut faire gagner des élections. Le pire : je blague à peine!

lundi 24 septembre 2012

Devrait-on hausser les impôts des revenus supérieurs à 130 000$?

La Presse.ca, La Presse Débats, lundi 24 septembre 2011.

Êtes-vous d’accord avec le gouvernement Marois qui entend augmenter les impôts des revenus supérieurs à 130 000 $ en ajoutant deux paliers d’imposition supplémentaires ? Est-il justifié de procéder de façon rétroactive ?
Une amende à la richesse
Personne n’aime payer des impôts, le riche comme le moins riche. Surtout si ce nouvel impôt prend l’allure d’une punition à une règle non écrite. En annonçant deux nouveaux paliers d’imposition (+ de 130 000 $ et + de 250 000 $), le gouvernement Marois cherche sans doute à satisfaire les revendications d’une gauche politique pour qui les mieux nantis ne sont que des exploiteurs. En imposant les hauts salariés de manière rétrospective, il envoie cependant un mauvais message : celui que le gouvernement peut venir fouiller dans vos poches sans vous en informer préalablement. C’est comme si on vous envoyait une facture pour avoir dépassé les limites de la richesse acceptable au Québec. Voici votre amende, ça vous apprendra! Le problème, c’est que les riches vont apprendre. Ce n’est pas parce qu’un riche est riche qu’il est con. L’an prochain, il travaillera moins, votera par les pieds en s’expatriant ou se trouvera une niche fiscale quelque part. La mine des hauts salariés qui paient des impôts pour ceux qui n’en paient pas est sur le point de se tarir. À court terme, le PQ aura peut-être regagné quelques votes chez Québec solidaire, mais ce n’est sûrement pas de cette façon qu’on relancera la croissance économique du Québec.