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mardi 16 août 2011

Notre système de santé si mauvais ?


La Presse Débats, Cyberpresse, mardi 16 août 2011
Selon un sondage de la firme Deloitte, les Québécois n’accordent qu’une note de 32% au rendement de leur système de santé, alors que les Canadiens donnent une note de 50%. Et 27% des Québécois qualifient le rendement de «mauvais», comparativement à seulement 14% des Canadiens. À quoi attribuez-vous cette différence de perception entre les Québécois et les autres Canadiens ? 
Un phénomène normal
Depuis cinquante ans, la part des dépenses de santé dans l'économie canadienne a plus que doublé. Dans un article à paraître dans la revue Optimum Online, le professeur Gérard Bélanger de l’Université Laval montre que l’accroissement de ces dépenses est un phénomène normal: « la demande pour les soins de santé et de mieux-être s’accroît appréciablement avec les revenus de la population. » Bref, si nous dépensons toujours davantage pour la santé, c’est d’abord et avant tout parce que nous voulons toujours plus de services. Peut-on espérer une réduction des coûts de santé dans l’avenir? Probablement que non : « dans le monde des soins de santé, le progrès des connaissances se traduit bien souvent par l’émergence de nouveaux et de meilleurs traitements et non pas par la réduction des coûts des traitements existants ». Dans cette perspective, tant que les citoyens du Québec seront captifs d’un régime de santé public gratuit et budgétivore, il faut s’attendre à ce qu’ils expriment leurs attentes et leurs frustrations au gouvernement dans les sondages d’opinion. Face à un monopole public, où il est impossible de voter par les pieds et d’aller chez un concurrent, le « tam-tam » demeure le seul moyen d’expression populaire.

mercredi 10 août 2011

Déjà une nouvelle récession à nos portes?


La Presse Débats, Cyberpresse, mardi le 9 août 2011.
La croissance des pays industrialisés est anémique, les États-Unis se sont fait retirer leur cote AAA par Standard & Poor’s, la glissade des Bourses s’accélère depuis quelques jours. Craignez-vous une nouvelle récession mondiale dans laquelle le Canada serait entraîné ?
Faites votre choix : V, U, W, L !
Sans doute est-ce dans la nature humaine de prédire l’avenir. Depuis que la crise économique de 2007 nous a frappés, les économistes ont élaboré une multitude de scénarios pour prédire la reprise économique. On a même développé un alphabet de la récession. Vivons-nous une crise en forme de V, de U, de W ou de L? Les plus optimistes voyaient dans leur boule de cristal une récession en forme de V, c’est-à-dire une chute brutale de l’économie suivie d’une remontée rapide et durable. D’autres prédisaient un scénario en forme de U : une récession où nous aurions à vivre une longue phase de creux avant de voir redémarrer l’économie. Il y a aussi ceux qui annonçaient une crise en forme de W, où se succèdent les décrochages et les rebonds. Enfin, les plus pessimistes y voyaient une crise en forme de L : un scénario «catastrophe» où l’économie stagne à tout jamais. Faites votre choix! Quant à savoir si je prévois une nouvelle récession mondiale, je m’abstiendrai de risquer une prédiction, histoire de ne pas avoir à expliquer dans un an pourquoi cette dernière ne s’est pas réalisée. Bref, il faut demeurer critique face aux prophéties des experts… et plutôt croiser les doigts.

jeudi 4 août 2011

Nycole Turmel encore crédible?


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 4 août 2011.
Étant donné que Nycole Turmel était récemment membre du Bloc québécois et de Québec solidaire, croyez-vous qu’elle a encore sa place comme chef intérimaire du NPD et chef de l’opposition officielle ? Son allégeance à un parti souverainiste jusqu’à janvier dernier mine-t-elle sa crédibilité à la tête du NPD, un parti fédéraliste ?
MASCARADE RIDICULE
La chef intérimaire du NPD, Nycole Turmel, aurait eu des allégeances politiques avec le Bloc québécois et Québec solidaire. Voilà le drame qui suscite de vives réactions partout au pays. On la somme même de s’expliquer. Ridicule! Comme si, en politique, les cas de transfuge étaient choses rares. En réalité, toute cette mascarade résulte de notre vision angélique des politiciens. On les perçoit comme des êtres vertueux dénués de tout intérêt personnel et motivés exclusivement par le souci du bien commun; des altruistes différents de nous, pauvres citoyens rationnels, matérialistes et mesquins. Aujourd’hui, on exige de Nycole Turmel de prouver qu’elle n’a toujours eu comme ambition que de promouvoir le bien commun des canadiens, et ce, au détriment de son intérêt personnel. Pourtant, chez l’analyste des choix publics, il n’y a rien de surprenant aux révélations des derniers jours. En réalité, Nycole Turmel a seulement noué, au fil des ans, les relations qu’elle jugeait utile à l’avancement sa carrière. Elle aspirait à se trouver un job de politicienne, et maintenant qu’elle l’a, il ne lui reste qu’à renier ses allégeances passées pour se maintenir et, surtout, se faire réélire. Comme le disait Coluche,  la politique « est une profession où il est plus utile d’avoir des relations que des remords ».