La Presse Débats, Cyberpresse, vendredi le 29 avril 2011
À votre avis, quel a été le point tournant de la campagne électorale? Quelles leçons pouvons-nous tirer de cette campagne ?
La montée inattendue du NPD
Comme je l’ai déjà mentionné, les électeurs sont victimes d’ignorance rationnelle. Ils consacrent peu de temps et dépensent peu d’énergie à éclairer leur décision de voter pour un parti plutôt qu’un autre. D’ailleurs, malgré l’engouement NPD, plusieurs analystes déplorent la méconnaissance des candidats et du programme de ce parti chez l’électorat. En réalité, pour s’informer, les électeurs s’en remettent la plupart du temps aux médias. À mon avis, le point tournant de la présente campagne électorale s’est produit à la suite du débat des chefs lorsque les médias ont dévoilé de manière spectaculaire, sinon dramatique, des résultats de sondage prédisant une montée inattendue du NPD dans les intentions de votes. Déçus par le discours usé et sans originalité des Libéraux et du Bloc, plusieurs électeurs, frileux à l’idée d’élire un gouvernement conservateur majoritaire, ont alors pris le train NPD sans trop se poser de questions. Cet effet de mode (Bandwagon) s’est répandu à l’échelle du pays, telle une vague de fond qui amena des milliers d’électeurs à aligner leur vote sur la saveur du jour. Le tout devrait se confirmer lundi, à moins qu’un revirement de dernière minute ne conduise certains électeurs à revenir vers des partis ou des personnalités en difficulté.
Article épinglé
vendredi 29 avril 2011
jeudi 28 avril 2011
Le NPD, opposition officielle?
La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 28 avril 2011.
Si les intentions de vote se confirment lundi, il est fort probable que le NPD délogera les Libéraux comme opposition officielle aux Communes. Ce sera alors la fin pour Michael Ignatieff et l’amorce d’une grande réflexion pour le PLC. Cette réflexion pourrait s’accélérer si la somme des sièges obtenus par le NPD et les Libéraux permet la constitution d’une majorité en chambre, et ce, sans l’appui du Bloc. On pourrait alors assister à un rapide ralliement des forces « progressistes » et à une fusion éventuelle de ces deux partis. Par contre, si la formation d’un gouvernement de coalition est techniquement envisageable, elle demeure peu vraisemblable. On semble plutôt se diriger vers un quatrième gouvernement minoritaire en sept ans. Sera-t-il plus stable que les précédents? Peut-être! Le PLC et le Bloc ont un long travail d’autocritique à faire avant de se présenter à nouveau devant l’électorat. D’autant plus que la population canadienne commence à en avoir assez de ces confrontations électorales mettant de l’avant des aspirants au pouvoir opportunistes et sans idées neuves. La mode NPD n’est pas qu’idéologique, elle est aussi un profond désaveu à l’endroit de ces bureaucrates de la politique dont la seule carte cachée aura été d’appeler à leurs secours des vestiges de l’autre siècle.
Si les intentions de vote se confirment lundi, il est fort probable que le NPD délogera les Libéraux comme opposition officielle aux Communes. Ce sera alors la fin pour Michael Ignatieff et l’amorce d’une grande réflexion pour le PLC. Cette réflexion pourrait s’accélérer si la somme des sièges obtenus par le NPD et les Libéraux permet la constitution d’une majorité en chambre, et ce, sans l’appui du Bloc. On pourrait alors assister à un rapide ralliement des forces « progressistes » et à une fusion éventuelle de ces deux partis. Par contre, si la formation d’un gouvernement de coalition est techniquement envisageable, elle demeure peu vraisemblable. On semble plutôt se diriger vers un quatrième gouvernement minoritaire en sept ans. Sera-t-il plus stable que les précédents? Peut-être! Le PLC et le Bloc ont un long travail d’autocritique à faire avant de se présenter à nouveau devant l’électorat. D’autant plus que la population canadienne commence à en avoir assez de ces confrontations électorales mettant de l’avant des aspirants au pouvoir opportunistes et sans idées neuves. La mode NPD n’est pas qu’idéologique, elle est aussi un profond désaveu à l’endroit de ces bureaucrates de la politique dont la seule carte cachée aura été d’appeler à leurs secours des vestiges de l’autre siècle.
mardi 26 avril 2011
Vers un gouvernement majoritaire?
La Presse Débats, Cyberpresse, mardi le 26 avril 2011.
Question: Croyez-vous que les conservateurs feront élire un gouvernement majoritaire le 2 mai ? S’ils devaient y parvenir, le Québec risque-t-il de se retrouver isolé à Ottawa ?
L'ÉTAT-NONOU
Les nombreux sondages publiés depuis une semaine montrent que le Parti conservateur est en voie de former le prochain gouvernement. Sera-il majoritaire ou minoritaire? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Tout dépendra de l’Ontario et de la Colombie Britannique. Comme la mode NPD semble se propager un peu partout au pays, elle pourrait priver les Conservateurs d’une majorité en chambre. Quant à savoir si le Québec se retrouvera isolé à Ottawa… probablement! Mais cette marginalisation n’a rien à voir avec la déconfiture du Bloc Québécois. Il faut cesser de croire que voter Bloc, c’est voter Québécois. Si les Québécois délaissent le Bloc au profit du NPD, c’est essentiellement parce que les valeurs identitaires les rejoignent de moins en moins. Toutefois, l’addition des intentions de vote à l’endroit du NPD et du Bloc annonce un Québec beaucoup plus à gauche que le reste du Canada. Les Québécois semblent disposés à délaisser le Bloc, mais ne seraient pas prêts à renier leur foi en l’État providence. On déboulonnera peut-être le mythe d’un Bloc défendant seul les intérêts du Québec à Ottawa, mais pas celui d’un État-Nounou veillant à notre bien-être.
Les nombreux sondages publiés depuis une semaine montrent que le Parti conservateur est en voie de former le prochain gouvernement. Sera-il majoritaire ou minoritaire? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Tout dépendra de l’Ontario et de la Colombie Britannique. Comme la mode NPD semble se propager un peu partout au pays, elle pourrait priver les Conservateurs d’une majorité en chambre. Quant à savoir si le Québec se retrouvera isolé à Ottawa… probablement! Mais cette marginalisation n’a rien à voir avec la déconfiture du Bloc Québécois. Il faut cesser de croire que voter Bloc, c’est voter Québécois. Si les Québécois délaissent le Bloc au profit du NPD, c’est essentiellement parce que les valeurs identitaires les rejoignent de moins en moins. Toutefois, l’addition des intentions de vote à l’endroit du NPD et du Bloc annonce un Québec beaucoup plus à gauche que le reste du Canada. Les Québécois semblent disposés à délaisser le Bloc, mais ne seraient pas prêts à renier leur foi en l’État providence. On déboulonnera peut-être le mythe d’un Bloc défendant seul les intérêts du Québec à Ottawa, mais pas celui d’un État-Nounou veillant à notre bien-être.
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