Article épinglé

mercredi 11 septembre 2013

Approuvez-vous le projet de charte des valeurs québécoises?


La Presse.ca, La Presse Débats, 11 septembre 2013.
Le ministre Bernard Drainville vous a-t-il convaincu que l'adoption d'une charte des valeurs québécoises était souhaitable? Quels éléments du projet approuvez-vous ou désapprouvez-vous?
OÙ S'EN VA-T-ON AVEC CETTE CHARTE ?
Le gouvernement a finalement annoncé les lignes directrices de sa fameuse charte. Sans surprise, l'adoption de balises pour régler les demandes d'accommodements raisonnables réconcilie la plupart des analystes. Par contre, l'interdiction du port de signes religieux ostentatoires pour le personnel de l'État continue de diviser le Québec. Sur ce dernier aspect, un élément de la proposition Drainville me laisse particulièrement songeur. La charte des valeurs sera assortie d'un droit de retrait pour les universités, les hôpitaux, etc. Même s'il s'agit d'une mesure transitoire, on peut anticiper que plusieurs institutions utiliseront ce droit de retrait pour se différencier de la concurrence: histoire d'attirer une nouvelle clientèle ou de recruter de nouveaux employés réticents à se dépourvoir de leurs signes religieux. En conséquence, les citoyens choisiront de fréquenter les institutions qui satisfont le mieux leurs préférences. Il faut donc s'attendre à ce que cette clause favorise l'émergence d'une mosaïque d'organisations où les citoyens seront à même de choisir celle qui leur convient... pour un temps du moins. Le paradoxe, c'est que si d'un côté, cette charte permet de satisfaire les préférences variées des citoyens, elle favorisera une certaine ghettoïsation des nouveaux arrivants. Ce qui va à l'encontre des visées du gouvernement. Voilà qui me laisse croire qu'on ne sait pas très bien où on s'en va avec cette charte.

mardi 3 septembre 2013

Les États-Unis devraient-ils attaquer la Syrie ?


La Presse+ et La Presse.ca, La Presse Débats, mardi le 3 septembre 2013.
Une intervention militaire des États-Unis s'impose-t-elle en Syrie si le régime Assad a eu recours aux armes chimiques contre son peuple? Que devrait faire le Canada ? Le président Obama a-t-il raison de demander l'appui du Congrès avant de lancer une attaque?
L'ERREUR DE L'IRAK
Le conflit syrien ne menace en rien la sécurité nationale des États-Unis. Pourquoi devraient-ils intervenir en Syrie? Sûrement pas pour renverser Bachar al-Assad afin de mettre en place un régime qui lui serait plus sympathique. Pour dissuader l'utilisation d'armes chimiques contre les rebelles? Je veux bien! Toutefois, si on a pu confirmer que des armes chimiques ont bel et bien été utilisées, les preuves y associant le gouvernement syrien sont plus fragiles. C'est vrai que la France prétend les posséder et que les agences de renseignements américaines estiment que l'implication du régime en place est très probable. Jusqu'ici, cependant, aucune des preuves rendues publiques n'a réussi à convaincre la communauté internationale. Le danger qui guette les États-Unis serait de répéter l'erreur de l'Irak et d'aller mener une guerre sur la foi de ragots. Seule une preuve convaincante que le gouvernement syrien est responsable de ce crime humanitaire ralliera les 188 pays signataires de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. D'ici là, les tractations politiciennes des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne divertissent peut-être la planète, mais ne légitiment en rien une intervention en Syrie.