Article épinglé

jeudi 10 janvier 2013

Les députés transfuges devraient-ils se faire réélire?

La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi 10 janvier 2013

Le gouvernement Marois souhaite forcer tout député qui veut changer de parti à se faire réélire dans sa circonscription. Un député pourrait cependant siéger comme indépendant sans devoir solliciter à nouveau le soutien de ses électeurs. Qu’en pensez-vous ?
Le romantisme politique
Le butinage politique n’est ni un phénomène récent, ni propre à un parti ou au Québec. Il est toutefois ironique d’observer des politiciens, soi-disant altruistes, adopter des règles pour gérer leur opportunisme. En fait, les politiciens ne sont pas moins égoïstes que les citoyens : ils maximisent leur intérêt personnel. On connaît d’ailleurs leurs motivations : la première est de se faire élire, la seconde est de se faire réélire. Les autres motivations? Ça dépend… des sondages. La proposition du gouvernement Marois ne changera rien à cette réalité; tout ça n’est que diversion cosmétique. Libéré de la ligne de parti, le transfuge pourra toujours siéger comme indépendant et vendre son vote en chambre à un parti d’opposition. Des sondages favorables pourront même l’inciter à se présenter sous une nouvelle bannière. Le but premier d’un politicien est, et sera toujours, d’accéder et de se maintenir au pouvoir. La proposition péquiste doit donc être classée dans la catégorie du romantisme politique; elle ne devrait pas nous faire oublier que les politiciens qui n'ont aucun scrupule à vendre leur âme pour se faire élire sont les mêmes qui gèrent vos impôts et qui réglementent votre vie pour se faire réélire.

mardi 8 janvier 2013

Les partisans passeront-ils l'éponge?


La Presse.ca, La Presse Débats, mardi 8 janvier 2013.
Comment réagissez-vous à la fin du lock-out dans la LNH? Croyez-vous que les partisans vont facilement pardonner au Canadien, aux joueurs et à la ligue ce conflit qui les a privés de hockey pendant quatre mois?
ON PEUT VIVRE SANS HOCKEY
Geoff Molson déclarait que Montréal avait besoin de hockey : « Ça fait partie de notre culture, ça fait partie de nous.» Peut-être, mais n'exagérons rien. Montréal peut vivre sans hockey et l'économie du Québec ne dépend pas du Canadien. En 2006, trois économistes américains (Baade, Baumann et Matheson) publiaient une étude sur les conséquences économiques des grèves et des arrêts de travail dans le sport professionnel. Ils ont observé qu'aucune des six nouvelles franchises ou des huit nouveaux stades construits dans l'État de la Floride depuis 1980, pas plus que les nombreux arrêts de travail qui ont marqué les divers sports professionnels depuis, n'ont généré d'augmentation ou de diminution statistiquement significative des revenus de la taxe de vente. Bref, l'arrêt de travail de la LNH aura peut-être privé les Québécois d'un sport qu'ils aiment, mais nous pouvons vivre sans hockey professionnel et nous savons nous divertir autrement. Soyez sans crainte, l'avenir du économique du Québec n'a rien à voir avec le dossier P.K. Subban, ni avec le chiffre d'affaires des tenanciers de bar à proximité du centre Bell. Le hockey est essentiellement un business qui doit maintenant reconquérir le cœur des fans qui ont pu goûter, pendant quatre mois, à une offre récréative concurrente.