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mardi 19 juin 2012

Le pont Maurice-Richard: une bonne idée?


La Presse.ca, La Presse Débats, mardi le 19 juin 2012.
Le ministre Denis Lebel évoque la possibilité que le futur pont Champlain porte le nom de Maurice-Richard. Croyez-vous que ce serait une bonne idée ?
Le Harpont!
Par définition, s’il est un ouvrage collectif capable de rapprocher les citoyens de toute allégeance, c’est bien un pont. Surtout si on lui donne le nom d’une référence historique comme Champlain ou d’une légende sportive comme Maurice Richard. Un nom permettant de contenter à la fois les nationalistes, les fédéralistes, la gauche et la droite sans distinction. Mais voilà, il faudra encore attendre 10 ans avant de franchir ce pont. On prévoit que les travaux devraient débuter en 2016 et se terminer en 2022. Personnellement, j’estime qu’on a amplement le temps de consulter les citoyens pour arrêter un nom définitif. D’autant plus que nous n’en sommes qu’à l’étape de la planification et qu’il y a des choses beaucoup plus urgentes à régler, ne serait-ce que de décider de l’architecture et de l’emplacement exact de ce pont. Pour l’instant, notre seule certitude, c’est qu’il nécessitera des investissements publics de l’ordre 5 milliards $. Des fonds publics qui, nous l’espérons, seront investis judicieusement. En attendant, nous pouvons lui donner un nom temporaire. Un nom qui nous rappellera qu’il s’agit d’un pont de propriété entièrement fédérale : le Harpont! Accrocheur, non?

jeudi 7 juin 2012

Une justice équitable?


La Presse.ca, La Presse Débats, mercredi 6 juin 2012.
Trois ans après avoir tué ses deux enfants, et un an après avoir été reconnu criminellement non responsable de leur mort, Guy Turcotte pourra recouvrer partiellement et graduellement sa liberté au cours des six prochains mois. Les Québécois sont-ils en droit de douter de leur système de justice à la suite de la décision de la Commission d’examen des troubles mentaux ?
Coupable d’irresponsabilité
Guy Turcotte a reconnu avoir tué ses deux enfants. Le tribunal a cependant jugé qu’il n’était pas responsable du meurtre en question. Même si le tueur est connu de tous, il ne sera pas puni parce qu’on a jugé qu’au moment de l’événement, il n’était pas responsable de ses actes. À partir de ce moment, le sort de l’irresponsable a été confié à la Commission d’examen des troubles mentaux, une commission dont le rôle est essentiellement d’évaluer le danger que représente Turcotte pour la société. Or, la Commission vient de décréter qu’il pouvait recouvrer, en partie, sa liberté. Comme beaucoup de Québécois, tout ça me laisse songeur. Deux enfants sont morts, mais personne n’est responsable. Le crime a bien eu lieu, mais ce n’est la faute de personne. Aujourd’hui, beaucoup de Québécois ont le sentiment que notre système de justice, basée sur la responsabilité, s’est départi de sa responsabilité de rendre justice pour la confier à l’appréciation de psychiatres. Des experts qui se contredisent sur la dangerosité d’un tueur irresponsable redevenu suffisamment responsable pour réintégrer la société. Pour les citoyens responsables, Guy Turcotte sera toujours coupable… à tout le moins coupable d'irresponsabilité.