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vendredi 16 mars 2012

En faveur d'un régime de retraite obligatoire?


La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi 15 mars 2012.
Dans son budget qui sera déposé mardi prochain, le ministre des Finances, Raymond Bachand, compte obliger les employeurs à mettre en place un régime de retraite auquel seuls leurs employés seront tenus de contribuer. Êtes-vous d’accord avec cette mesure ?
La discipline
C’est connu, notre ministre des Finances veut notre bonheur. Il aurait d’ailleurs trouvé la solution aux problèmes de pauvreté de nos retraités : dorénavant, c’est l'employeur qui aura la responsabilité de choisir le régime de ses employés et de faire des retenues à la source sur leur salaire. Il suffisait d’y penser. Les REER et autres véhicules d’épargnes ne fonctionnent que lorsque les travailleurs sont disciplinés. Comme nous sommes à ses yeux  des insouciants, voire des accros de la consommation, il a décidé de nous offrir un tuteur. Un tiers qui saura nous imposer la discipline nécessaire à l’épargne. Mais si ce n’était pas le vrai problème? Si le problème d’épargne des Québécois était d’abord une question de revenu disponible? Si une fois que le travailleur a payé tous ses impôts, il ne lui en restait plus suffisamment pour joindre les deux bouts et épargner pour sa retraite? En début d’année, la Fédération canadienne des contribuables nous rappelait que le pouvoir d’achat des Québécois s’éroderait de 4 % en 2012, une érosion attribuable aux  différentes hausses de taxes et de cotisation décrétées par notre bon gouvernement. Et si, au lieu de vouloir discipliner les contribuables, le ministre Bachand s’autodisciplinait en allégeant le fardeau fiscal? Je suis persuadé que nos futurs retraités y gagneraient au change.

mardi 13 mars 2012

Air Canada: une loi spéciale justifiée?


La Presse.ca, La Presse Débats, mardi le 13 mars 2012

Le gouvernement Harper a-t-il raison d’adopter une loi spéciale pour empêcher le déclenchement d’une grève ou d’un lock-out chez Air Canada? Le transport aérien est-il un service essentiel? L’impact d’un conflit sur l’économie canadienne est-il un motif suffisant?

Déficit de concurrence
Air Canada occupe une position dominante dans l’industrie du transport aérien au pays. Ses parts de marché comptent pour 60% des voyages intérieurs et 40% des voyages internationaux. Parce qu’elle profite d’une clientèle captive, elle peut s’approprier une rente de quasi-monopole en imposant des tarifs anormalement élevés sur certains vols intérieurs. Évidemment, cette rente attise la convoitise des syndiqués. D’autant plus, que la captivité de la clientèle sert avantageusement le pouvoir syndical : on peut prendre en otage les voyageurs canadiens pour se faire octroyer des salaires et des bénéfices marginaux démesurés. Arrive alors Big Brother! Le gouvernement réplique en adoptant une loi spéciale censée protéger notre économie et les consommateurs. Décidément, une situation déplorable en entraine une autre.
En réalité, si le gouvernement voulait vraiment protéger les consommateurs, il s’efforcerait de restaurer une saine concurrence dans cette industrie. Une concurrence qui permettrait aux consommateurs de payer un juste prix pour les services de transport aérien; une concurrence qui permettrait aux travailleurs d’exercer leur droit fondamental de faire la grève pour être rémunéré à leur juste valeur. En attendant, cette loi spéciale sert de pansement temporaire à une situation insatisfaisante pour tous les Canadiens.