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mercredi 14 décembre 2011

CAQ-ADQ: un couple compatible?

La Presse Débats, La Presse.ca, mardi le 14 décembre 2011.


La Coalition Avenir Québec risque-t-elle de nuire à sa cause auprès des Québécois en fusionnant avec l’ADQ ? Les programmes des deux partis sont-ils vraiment compatibles ?

La raison l'a emporté
Certains couples se marient par amour, d’autres par dépit. On appelle ça un mariage de raison. Pour Gérard, les années passaient et le pouvoir tardait à frapper à la porte. François, quant à lui, avait besoin de sécurité et de confort matériel. Après réflexion mutuelle, la raison l’a emporté. Il vient un temps où on doit oublier la passion et saisir l’opportunité. Ainsi, la gauche efficace a épousé une droite prônant la liberté et les responsabilités individuelles. Pour l’instant, le couple se montre serein, même si la compatibilité idéologique semble incertaine. À court terme, ils ont décidé de vivre un jour à la fois et de limiter les plans d’avenir. Ils ne seront ni fédéralistes, ni nationalistes, ni de droite, ni de gauche, mais de type autonomiste pragmatique. De toutes façons, si on en croit François, autonomisme rime avec nationalisme et pragmatisme avec… n’importe quoi.  En somme, le nouveau couple sera d’accord avec tout ce qui pourra maximiser ses chances de gagner les prochaines élections. Conformément aux enseignements de l’école des choix publics, la CAQ mise sur l’ambigüité afin de mieux exploiter l'ignorance et l'indifférence rationnelles des électeurs. Quant à la députation adéquiste, elle aura fait une éloquente démonstration que les politiciens sont d’abord et avant tout préoccupés par leur carrière politique. Comme le chantait Brassens : « Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente. »

lundi 12 décembre 2011

Daniel Paillé pourra-t-il sauver le Bloc?


La Presse Débats, Cyberpresse, lundi le 12 décembre 2012

Avec son nouveau chef Daniel Paillé, le Bloc québécois pourra-t-il se relever ? Le parti souverainiste a-t-il encore un avenir à Ottawa ?

Longue traversée du désert
Eh bien, Daniel Paillé ne manque pas d’enthousiasme! Hier, dans son discours de remerciement, il déclarait que «Le Bloc est toujours vivant » et que « personne ne peut arrêter notre marche vers notre réélection et vers la souveraineté ». Je ne voudrais pas faire mon rabat-joie, mais le Bloc ne pète quand même pas de santé. Quant à sa marche vers la souveraineté, elle s’apparente à une longue - voire une très longue - traversée du désert.

Avec quatre députés élus, peu de ressources financières et une visibilité réduite à la Chambre des communes, le Bloc doit nécessairement entreprendre un vaste processus de réflexion sur sa manière de faire de la politique. S’il aspire à retrouver son lustre d’antan, il devra notamment réinventer son « pitch de vente » de la souveraineté. Les Québécois sont de plus en plus nombreux à rejeter ce nationalisme qui cherche obstinément à nous imposer un État québécois toujours plus important, interventionniste et répressif.

Une lueur d’espoir pour Paillé? L’élection de mai aura purgé le Bloc de la plupart de ses politiciens professionnels dont l’agenda se limitait à nous répéter sans cesse le petit catéchisme du nationalisme québécois. Le défi? Réussir à contrôler la horde de « belles-mères » encroutées dans un nationalisme d’une autre époque.