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jeudi 1 septembre 2011

Abolir les commissions scolaires


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 1er septembre 2011.

Les commissions scolaires ont admis cette semaine qu’elles doivent améliorer leur gestion. Croyez-vous que leur engagement sera suffisant pour leur éviter une éventuelle disparition? Si elles ont encore leur raison d’être, doivent-elles conserver à la fois leur mandat éducatif et administratif ? 
Redonner l’argent aux parents ? 
En 2006, lorsque Mario Dumont a proposé l’abolition pure et simple des commissions scolaires, on l’a traité d’hérétique. Une idée « sans bon sens », déclarait Paul Gérin-Lajoie. Cinq ans plus tard, l’idée « sans bon sens » a fait son chemin. Évidemment, il s’est enclenché depuis une course à la rente bureaucratique. Il y a quelques mois, le ministère de l’Éducation annonçait son intention de sabrer dans les budgets des commissions scolaires. Aujourd’hui, la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE) réclame des pouvoirs accrus et l’autonomie financière pour les écoles. Comme si le véritable enjeu était de redistribuer à une quelconque bureaucratie ce que l’autre perd. Et le parent dans tout ça? N’est-il pas le premier responsable de l’éducation de son enfant? Pourquoi ne pas lui confier davantage de responsabilités? Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour lui remettre directement les sommes récupérées par l’abolition des commissions scolaires? Pourquoi ne pas lui expédier un bon d’éducation lui permettant d’acheter lui-même, auprès des écoles ou sur le marché privé, des services éducatifs qu’ils jugent susceptibles de contribuer au développement de son enfant. Encore une idée « sans bon sens », une hérésie!

mardi 30 août 2011

François Legault, un vent de changement?

La Presse Débats, Cyberpresse, mardi le 30 août 2011

François Legault et sa Coalition pour l’avenir du Québec proposent-ils vraiment des solutions qui tranchent avec les politiques du gouvernement Charest ou les idées du Parti québécois? En quoi les positions de M. Legault diffèrent-elles? Sont-elles de nature à séduire l’électorat ? 
Un pétard mouillé!
François Legault cherche à nous vendre l’image d’un politicien en mission. Celle du politicien désintéressé et insensible aux préoccupations électoralistes. Celle du politicien résolu à relancer le Québec à l’intérieur d’un ou deux mandats (ça dépend des jours) et qui quittera la vie publique par la suite. Séduisant? Bien sûr! À condition de se faire élire. Or, pour y arriver, la CAQ procède exactement comme tout bon vieux parti politique. Elle nous a concocté de vagues et timides réformes dont la principale caractéristique est de plaire à tel ou tel groupe d’électeurs, tout en s’assurant de ne pas trop froisser les divers groupes d’intérêt qui profitent actuellement des largesses de l’État. Des propositions qui, somme toute, ne sont guères plus originales ou ambitieuses que celles avancées par les autres partis d’opposition (PQ, ADQ). En réalité, François Legault ne fait qu’apporter de l’eau au moulin de la théorie des choix publics voulant que les partis politiques proposent des politiques en vue de gagner leurs élections, et non à gagner des élections en vue de mettre en œuvre des politiques. La CAQ est sans doute une opération de marketing politique à succès, mais…  Dites, vous connaissez l’histoire du pétard mouillé?