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vendredi 19 août 2011

Augmenter ou réduire l'immigration?


La Presse Débats, Cyberpresse, vendredi le 19 août 2011
Le gouvernement Charest souhaite réduire de 54 000 à 50 000 le nombre d’immigrants reçus au Québec chaque année. Au contraire, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain propose que le Québec en accueille davantage, jusqu’à 65 000, afin de répondre aux besoins de main-d’œuvre et de contrecarrer le vieillissement de la population. Augmenter ou réduire, quelle politique devrait-on prôner ?
Vendre le droit d’immigrer
Nul doute que l’immigration peut être bénéfique pour le Québec. Mais toute immigration n’est pas forcément bonne. Pour profiter de l’immigration, il faut attirer des populations qui contribueront à notre économie. Dans cette perspective, l’économiste Gary Becker (Nobel d’économie 1992) propose de vendre le droit d’immigrer. La tarification du droit d’immigrer attirerait des populations d’immigrants jeunes, ambitieux, travailleurs et en santé. Puisque qu’ils devraient amortir le coût de leur investissement, les nouveaux arrivants devraient disposer d’une formation ou de qualifications compatibles avec notre marché de l’emploi. Pour améliorer leurs chances de réussite, ils seraient motivés à apprendre notre langue, à adopter nos valeurs et à devenir des citoyens actifs et bien informés. Évidemment, pour attirer ce type de nouveaux arrivants, il faudrait cesser de se donner bonne conscience avec l’aide sociale et faciliter l’accès des nouveaux arrivants à notre marché du travail. On pourrait commencer par lever toutes ces barrières qui font que des immigrants bardés de diplômes doivent occuper des postes sans rapport avec leurs qualifications et leurs compétences. La vente du droit d’immigrer aurait aussi l’avantage de circonscrire le discrétionnaire bureaucratique et politique dans le choix du nombre et de la composition des nouveaux venus.

mardi 16 août 2011

Notre système de santé si mauvais ?


La Presse Débats, Cyberpresse, mardi 16 août 2011
Selon un sondage de la firme Deloitte, les Québécois n’accordent qu’une note de 32% au rendement de leur système de santé, alors que les Canadiens donnent une note de 50%. Et 27% des Québécois qualifient le rendement de «mauvais», comparativement à seulement 14% des Canadiens. À quoi attribuez-vous cette différence de perception entre les Québécois et les autres Canadiens ? 
Un phénomène normal
Depuis cinquante ans, la part des dépenses de santé dans l'économie canadienne a plus que doublé. Dans un article à paraître dans la revue Optimum Online, le professeur Gérard Bélanger de l’Université Laval montre que l’accroissement de ces dépenses est un phénomène normal: « la demande pour les soins de santé et de mieux-être s’accroît appréciablement avec les revenus de la population. » Bref, si nous dépensons toujours davantage pour la santé, c’est d’abord et avant tout parce que nous voulons toujours plus de services. Peut-on espérer une réduction des coûts de santé dans l’avenir? Probablement que non : « dans le monde des soins de santé, le progrès des connaissances se traduit bien souvent par l’émergence de nouveaux et de meilleurs traitements et non pas par la réduction des coûts des traitements existants ». Dans cette perspective, tant que les citoyens du Québec seront captifs d’un régime de santé public gratuit et budgétivore, il faut s’attendre à ce qu’ils expriment leurs attentes et leurs frustrations au gouvernement dans les sondages d’opinion. Face à un monopole public, où il est impossible de voter par les pieds et d’aller chez un concurrent, le « tam-tam » demeure le seul moyen d’expression populaire.