Article épinglé

mardi 19 juillet 2011

Encore confiance dans les journaux?


 La Presse Débats, Cyberpresse, mardi le 19 juillet 2011.
À la suite du scandale des écoutes téléphoniques qui secoue l’empire médiatique de Rupert Murdoch et qui a mené à la fermeture du quotidien News of the World, votre confiance envers les journaux a-t-elle été minée ? Croyez-vous que cette méthode illégale pour récolter de l’information pourrait être utilisée par des médias canadiens ?
RESSERRER LES RÈGLES ÉTHIQUES
News of the World, le plus vendu des journaux dominicaux de Grande-Bretagne, est mort. Ce journal qui a violé pendant de nombreuses années la vie privée des célébrités, des politiciens, des victimes de crime, et ce, sous l’œil complaisant des forces policières, a dû fermer ses portes. La raison? Les pressions populaires et le désengagement de ses principaux commanditaires à la suite des révélations des dernières semaines. Ce scandale montre que certains journalistes et entreprises de presse sont prêts à employer n’importe quelle méthode pour créer la «une». Il illustre aussi la différence entre les journalistes qui se croient tout permis en prétextant le droit du public à l’information, et ceux qui croient encore au droit à la vie privée des citoyens. L’heureuse nouvelle, c’est que dorénavant, les entreprises de presse y penseront à deux fois avant de faire passer leur intérêt avant ceux des individus. Dans un monde où chacun est friand de savoir ce que les autres mangent pour le petit déjeuner et avec qui ils roucoulent, les journaux du monde devront resserrer leurs règles éthiques au risque d’y perdre leur crédibilité ou même de devoir fermer leurs portes. Je ne sais pas ce que le dissident russe Alexandre Soljenitsyne dirait à Rupert Murdock, lui qui disait que «notre liberté se bâtit sur ce qu’autrui ignore de nos existences.»

mardi 12 juillet 2011

Vers une récession mondiale?


La Presse Débats, Cyberpresse, 12 juillet 2011.
La crise de la dette qui secoue les États-Unis ainsi que la zone de l’euro risque-t-elle de provoquer une nouvelle récession à l’échelle planétaire ? Êtes-vous confiant que la crise va se résorber sur les deux fronts ?

CRISE DE L'ÉTAT-PROVIDENCE
Il y a quelques mois, l’économiste Pierre Lemieux publiait un livre intitulé : Une crise peut en cacher une autre (Les Belles Lettres). Dans cet ouvrage, il nous rappelle qu’en 2007, on interprétait la crise comme celle du capitalisme. Fini, le laissez-faire économique! Quatre ans plus tard, on doit se rendre à l’évidence que le diagnostic était erroné. Comme l’explique Lemieux – senior fellow à l’Institut Économique de Montréal – la crise ne relevait pas d’un manque d’autorité des gouvernements, mais au contraire d’un État beaucoup trop présent dans l’économie. Les États occidentaux, déjà lourdement endettés, ont profité de la crise pour accroître leur déficit et s’endetter davantage. Résultat? La crise économique s’est transformée en crise des finances publiques. Peut-être serait-il plus juste de dire que s’est révélée la crise latente de l’État Providence. Il y a quatre ans, nos politiciens accusaient les banques; aujourd’hui, ce sont les banques qui semoncent nos gouvernements. On évoque même la faillite potentielle de plusieurs gouvernements, y compris celui des Etats-Unis. De toute évidence, les promesses interventionnistes ne sont pas au rendez-vous et l’endettement de nos gouvernements plombe les possibilités de reprise. Cette crise se résorbera-t-elle? Pour cela, il faudrait que les citoyens cessent de rêver au retour des Nordiques et du Prince Charmant, et qu’ils obligent les politiciens à mettre de l’ordre dans les finances publiques.