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mercredi 12 juin 2013

Souhaitables, les élections à date fixe ?


La Presse.ca, mercredi le 12 juin 2013 - La Presse Débats et La Presse+.

Êtes-vous en faveur d’élections générales à date fixe au Québec? Si c’est le cas, le premier lundi d’octobre tous les quatre ans, tel que proposé par le gouvernement Marois, vous apparaît-il un bon choix ?

Fixe après quatre ans, mais souple dans l’intervalle. Ce projet de loi vise essentiellement à baliser un des privilèges de notre premier ministre. Ce dernier ne pourra plus déterminer la date des élections lorsque le mandat de son gouvernement viendra à échéance. Entre-temps, rien ne sera changé. Le lieutenant-gouverneur pourra toujours dissoudre l’Assemblée nationale et déclencher des élections anticipées. Cette loi n’empêchera donc pas les partis d’opposition de renverser notre gouvernement minoritaire dans les prochains mois. Pas plus qu’une loi du genre n’avait empêché Stephen Harper de déclencher des élections en 2008. Outre l’idée de prévisibilité des élections à la fin d’une législature, il y a peu d’avantages à avoir une loi sur les élections à date fixe. On peut même anticiper qu’une campagne électorale officieuse précédera désormais la campagne officielle qui dure normalement entre 32 et 38 jours. Aux États-Unis, où les élections se tiennent à date fixe, on dit souvent que les campagnes électorales s’étendent sur plusieurs mois. Dans la mesure où les gouvernements ont la fâcheuse tendance à financer leur réélection en dilapidant l'argent public, je ne suis pas certain qu’une campagne électorale de six mois soit une bonne nouvelle pour les contribuables québécois.


jeudi 6 juin 2013

Doit-on interdire le turban au soccer?


La Presse.ca, La Presse Débats,  jeudi 6 juin 2013.
D’après vous, l’interdiction du port du turban dans les ligues de soccer du Québec est-elle justifiée ?
Le prix de la liberté
Au nom de la sécurité, les jeunes de religion sikhe ne pourront plus jouer au soccer avec un turban. Si le ridicule tuait, il n’y aurait plus personne pour diriger notre fédération de soccer. Le Québec est tellement traumatisé par le risque de perdre son identité, que n’importe qui se sent justifié d’invoquer une ânerie pour rejeter celui qui ne lui ressemble pas. Nous sommes sur le point de perdre de vue que le Québec est d’abord et avant tout une société libre. On ne supporte plus qu’il soit permis à un individu d’afficher sa différence. Comme si toute activité dans un espace commun devait être soumise à des règles précisant ce qui est obligatoire ou interdit. Lorsqu’on en est rendu à prétendre que les jeunes joueurs de soccer sont les porte-étendards de la neutralité de l’État, le jour n’est pas loin où quelqu’un réclamera le port d’un uniforme obligatoire pour quiconque sort de chez lui. Il serait peut-être temps de réaliser que cette intolérance à l’égard de l’autre est en voie de détruire notre qualité de vie. Le prix à payer pour vivre en liberté, c’est d’abord et avant tout de tolérer les différences qui peuvent s’exprimer dans une vie en société.