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mardi 28 mai 2013

Le Québec pourrait-il accéder à la souveraineté sans passer par le PQ?


La Presse.ca, La Presse Débats, 28 mai 2013 et La Presse+
Le Parti québécois n’est plus le seul parti apte à mener le Québec vers l'indépendance, a affirmé l’ex-premier ministre péquiste Bernard Landry au congrès de la Convergence nationale. Qu’en pensez-vous ?

ODEUR DE RÉCHAUFFÉ
Quand on écoute Bernard Landry, on a l’impression que la souveraineté est à nos portes; que l’indépendance du Québec ne serait qu’une question de conditions gagnantes, de convergence entre les partis souverainistes, de stratégie politique finalement. En fait, même si les discours de notre ex-premier ministre enflamment toujours le souverainiste convaincu, ils dégagent une forte odeur de réchauffé.  Pis encore, on a l’impression de retourner vingt ans en arrière : rien de nouveau sur le fond, rien de nouveau sur la forme. L’option souverainiste vieillit mal. Ses porte-paroles semblent s’être déconnectés du Québec. On oublie que le Québec a évolué, qu’il est de moins en moins homogène. On oublie que pour s’imposer, l’option ne peut plus être une affaire de Québécois de souche. Elle doit séduire une proportion toujours plus grande de non-francophones. On peut bien rêver au regroupement de tous les votes des partis nationalistes pour dégager une majorité à l’Assemblée nationale, il reste qu’on sera quand même loin d’une majorité de Québécois favorables à l’option souverainiste. Désolé, mais les sondages montrent que l’option est en chute libre… Il serait peut-être temps de passer le bâton du pèlerin à la prochaine génération.

jeudi 23 mai 2013

Une charte des valeurs québécoises est-elle souhaitable ?


La Presse, La Presse Débats, vendredi 24 mai 2013, p. A23. En ligne sur La Presse .ca, et La Presse+
Le gouvernement Marois repousse à l’automne le dépôt d’une «charte des valeurs québécoises», qui édictera des « règles claires pour encadrer les demandes d'accommodement religieux ». D’après vous, l’adoption d’une charte de la laïcité est-elle nécessaire, voire souhaitable, au Québec ?
La Charte de l’intolérance.
Dans une société où la religion n’exerce plus d’influence sur le pouvoir politique depuis longtemps, il faut se demander à quoi servirait une telle charte des valeurs québécoises. Peu importe qu’on en change le nom, le but de cette charte de la laïcité est essentiellement de discriminer les citoyens sur une base religieuse. En fait, l’insistance du PQ à vouloir purifier l’identitaire Québécois ne se limite plus à la langue. Le bon Québécois doit aussi être athée ou catholique non pratiquant. Au pas, ces mauvais Québécois qui portent le turban, mangent halal ou cachère. Pourquoi s’acharner à diviser la population? Parce que l’exploitation des antagonismes a toujours été une stratégie politique efficace. Ainsi, lorsque le Québec sera à feu et à sang, le gouvernement du PQ s’érigera en arbitre des conflits. Il lui sera alors facile d’imposer ses vues en distribuant des droits et des privilèges à sa base militante ou aux groupes de pression qui soutiennent sa cause. Pour un parti qui a la certitude d’avoir perdu le dernier référendum à cause du vote des minorités ethniques, je ne suis pas certain que l’édiction d’une charte de l’intolérance soit une bonne manière de réunir les conditions gagnantes à un prochain référendum.