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mardi 21 mai 2013

Doit-on promouvoir les casinos?


La Presse.ca, La Presse Débats, 21 mai 2013.

Loto-Québec s’inquiète de la baisse «majeure» de fréquentation de 10,3% des casinos du Québec depuis cinq ans. Selon vous, la société d’État a-t-elle raison de redoubler d’effort pour freiner l’hémorragie, en encourageant ainsi le jeu, afin de maintenir le dividende versé dans les coffres du gouvernement ?

Vice contre vice
Exploiter le vice pour combattre le vice est devenu une tâche complexe. Jusqu’ici, on prétendait que le monopole des jeux d’argent et de hasard permettait à Loto-Québec de nourrir le Trésor public, tout en contrôlant les pulsions malsaines des citoyens. Mais voilà, même si le jeu reste un jeu, le jeu de la concurrence commence à lui faire mal. Son pouvoir de monopole s’effrite au profit des réserves indiennes et des sites de pari en ligne. Loto-Québec doit donc revoir sa stratégie commerciale pour protéger le dividende versé au gouvernement. Il lui faudra, sans doute, multiplier les voyages organisés pour les ainés en leur offrant des repas gratuits et des cartes privilèges. Elle n’a pas le choix : il lui faut mieux vendre le rêve. En contrepartie, pour se donner bonne conscience, elle intensifiera sa publicité pour nous rappeler que le jeu peut conduire à la faillite, à la dépression, voire au suicide. Mais où est la logique? Euh… je vous explique! L’État doit mieux exploiter la dépendance des citoyens vulnérables, pour assouvir sa propre «addiction» à l’essaimage de subventions visant à prévenir, dépister et traiter le jeu pathologique. En somme, c’est l’histoire du chien qui se mord la queue.

vendredi 17 mai 2013

Denis Coderre est-il l’homme de la situation ?

Croyez-vous que Denis Coderre a le profil de maire que les Montréalais recherchent et dont ils ont besoin pour gouverner la métropole ?
Un maire par défaut 
«Montréal n'a pas besoin d'un sauveur, mais d'un chef d'orchestre». Voilà pour le slogan. Je sais, la formule entre dans les 140 caractères autorisés par Twitter, mais… reste que Gilles Vaillancourt était lui aussi, dans son genre, un sacré chef d’orchestre. Denis Coderre a toujours été un politicien flamboyant. Sera-t-il un bon maire? J’ai des doutes. Il ne suffit pas d’endosser un chandail du Canadien en public pour devenir le maire dont Montréal a besoin. Le principal problème de Denis Coderre, c’est qu’il n’est pas perçu dans la communauté comme le leader promis. Il donne l’impression d’être le candidat par défaut, le moins mauvais des candidats en lice. Même s’il mène dans les sondages, on ne décèle pas d’engouement autour de sa candidature et les élus de Québec donnent l’impression de se tenir à distance de lui. Pis encore, la Chambre de commerce de Montréal a même ignoré sa candidature potentielle en lançant un avis de recherche pour dénicher un autre candidat. Bref, Denis Coderre ne soulève l’enthousiasme de personne. Or, le problème avec un maire élu par défaut, c’est qu’il est fragile politiquement. Est-ce vraiment d’un maire continuellement en campagne électorale dont Montréal a besoin?