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mercredi 5 septembre 2012

Quelle marge de manoeuvre aura Mme Marois?


La Presse.ca, La Presse Débats, mercredi le 5 septembre 2012.

Comment interprétez-vous les résultats des élections de lundi? Quelle marge de manœuvre aura la première ministre Marois pour gouverner?
L’avantage de la glace.
Mme Marois a gagné ses élections, mais elle a concédé l’avantage de la glace à ses adversaires. Hier soir, outre le triste événement du Métropolis, nos grands leaders politiques rayonnaient et n’avaient que de bons mots pour leurs adversaires. Ils avaient tous une bonne raison de se réjouir : le PQ se targuait d’avoir repris le pouvoir, le PLQ d’avoir admirablement survécu au tsunami prédit par les sondeurs d’opinion et la CAQ, d’avoir récolté 27% des suffrages de l’électorat. Cette belle harmonie entre chefs ne devrait durer que le temps de se refaire une santé financière. Une fois ce temps d’arrêt écoulé, la joute politique reprendra et la marge de manœuvre de Mme Marois sera alors très mince. Simplement parce que lors du prochain match, ce n’est pas Mme Marois qui contrôlera l’agenda électoral. L’opposition pourra la faire tomber à tout moment par un simple vote de censure. On a beau s’imaginer qu’il lui suffira de faire des compromis pour se maintenir au pouvoir, il n’en est rien.  La réalité, c’est qu’un gouvernement minoritaire dure aussi longtemps que les partis d'opposition le décident : le temps que se présente à eux une fenêtre d’opportunité favorable à une reprise du pouvoir. En politique, tout n’est qu’une question d’opportunité.

jeudi 30 août 2012

Rien d’important ne se passera le mardi 4 septembre 2012!

La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi le 30 août 2012.

Rien d'important!
La présente campagne électorale est encore une fois haute en couleur. Chacun des chefs de parti promet mer et monde aux électeurs; chacun d’eux s’engage à mener les Québécois vers le bonheur éternel par des décisions toujours plus efficaces. C’est ainsi que pour plusieurs électeurs, l’accession de Pauline Marois comme première femme au poste de premier ministre est annonciateur d’un changement profond de la politique québécoise. Tout ça n’est qu’illusion! Homme ou femme, peu importe le chef élu, il y a peu de chance qu’il réalise ses promesses électorales. Comme l’expliquait le sociologue français Jacques Ellul, le pouvoir politique est la plupart du temps impuissant. Les politiciens ont beau être sincères et déterminés, ils ne maîtrisent guère la machine de l’État ni les impératifs économiques qui conditionnent leur prise de décision. Après les réjouissances des vainqueurs, où l’on portera aux nues les vertus de l’exercice démocratique, il faut s’attendre à la traditionnelle déclaration venant briser tous les espoirs : « Nous n’étions pas au courant du piètre état de nos finances publiques ». Je ne voudrais pas faire mon rabat-joie, mais, pour reprendre la formule d’Ellul, rien d’important ne se passera le mardi 4 septembre 2012!