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mercredi 20 juin 2012

Financement des partis: comment contrer «l'argent sale»?

La Presse.ca, La Presse Débats, mercredi le 20 jun 2012.


Jacques Duchesneau a affirmé devant la commission Charbonneau que 70% des sommes récoltées par les partis provinciaux pour les élections sont de «l’argent sale». «On serait devant une culture éhontée et généralisée de pots-de-vin et de corruption», soutient l’ex-directeur de l’Unité anticollusion. Croyez-vous que le financement illégal a pris une telle ampleur au Québec ? Que devrait-on faire pour remédier à cette situation ?
Libéralisons le financement électoral 
En 1977, le Québec adoptait une loi régissant le financement électoral. On la disait une des plus rigoureuses au monde. Trente-cinq ans plus tard, Jacques Duchesneau  prétend que 70% des sommes récoltées par les partis provinciaux sont de «l’argent sale». Surpris? Pas vraiment! Tout simplement parce que trop souvent ce sont les lois et les impôts abusifs qui font naître les activités illicites. Dans les années 1920, les gouvernements canadiens et américains ont légiféré pour tenter d'éliminer l’alcool de nos vies. Il s'en est suivi ce que plusieurs qualifient d'âge d'or de la corruption et du marché noir. À vouloir restreindre par la force les sources de financement des partis politiques, on ouvre la porte aux organisations illicites et occultes. On attire sur le marché politique des petites mafias qui, grâce à un puissant réseau d'influence, servent la caisse de nos partis. Encore aujourd’hui, le débat sur le financement de nos partis politiques se tient les plans moral et répressif. C'est peut-être là le hic! On néglige l'idée qu'il suffirait de relaxer les contraintes imposées par notre loi électorale pour contrer la corruption.

(Ce billet est le résumé d’un texte paru dans le Journal de Québec et sur Cyberpresse en avril 2010.)

mardi 19 juin 2012

Le pont Maurice-Richard: une bonne idée?


La Presse.ca, La Presse Débats, mardi le 19 juin 2012.
Le ministre Denis Lebel évoque la possibilité que le futur pont Champlain porte le nom de Maurice-Richard. Croyez-vous que ce serait une bonne idée ?
Le Harpont!
Par définition, s’il est un ouvrage collectif capable de rapprocher les citoyens de toute allégeance, c’est bien un pont. Surtout si on lui donne le nom d’une référence historique comme Champlain ou d’une légende sportive comme Maurice Richard. Un nom permettant de contenter à la fois les nationalistes, les fédéralistes, la gauche et la droite sans distinction. Mais voilà, il faudra encore attendre 10 ans avant de franchir ce pont. On prévoit que les travaux devraient débuter en 2016 et se terminer en 2022. Personnellement, j’estime qu’on a amplement le temps de consulter les citoyens pour arrêter un nom définitif. D’autant plus que nous n’en sommes qu’à l’étape de la planification et qu’il y a des choses beaucoup plus urgentes à régler, ne serait-ce que de décider de l’architecture et de l’emplacement exact de ce pont. Pour l’instant, notre seule certitude, c’est qu’il nécessitera des investissements publics de l’ordre 5 milliards $. Des fonds publics qui, nous l’espérons, seront investis judicieusement. En attendant, nous pouvons lui donner un nom temporaire. Un nom qui nous rappellera qu’il s’agit d’un pont de propriété entièrement fédérale : le Harpont! Accrocheur, non?