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mercredi 23 mai 2012

Manifestations: l'image de Montréal ternie?


La Presse, Débats, jeudi le 24 mai 2012, pA28.
La Presse.ca, La Presse Débats, mercredi le 23 mai 2012.
Croyez-vous que les manifestations étudiantes qui tournent au vinaigre soir après soir nuisent à l’image de Montréal à l’étranger et, conséquemment, sont susceptibles d’avoir des impacts négatifs sur son industrie touristique ?
Loin des carrés rouges 
On dit que chaque grande ville a son symbole. Paris a sa tour Eiffel et Montréal… son carré rouge. Un Québec tout en couleur à la veille de la saison touristique. Un carré rouge qui a entamé sa carrière internationale ce week-end à Cannes. On le porte fièrement. Comme si l’on voulait rappeler au monde entier que Montréal est présentement une ville à éviter. Une ville où lancer des projectiles aux policiers, vandaliser les vitrines des commerçants et perturber les axes routiers sont des activités quotidiennes. Malheureusement, outre les casseurs professionnels, les émeutes et la violence n’attirent pas les touristes. En 2011, les revenus du tourisme en Égypte ont baissé de près de 30 % en raison des troubles politiques. C’est vrai que le Québec n’est pas encore l’Égypte. Néanmoins, l’Ambassade des États-Unis a mis en garde les touristes américains et tous ses ressortissants contre les troubles sociaux de Montréal. Les amateurs de F1 du monde entier savent aussi que des étudiants de l’UQAM veulent faire annuler le Grand Prix du Canada. Rappelons-le, l’offre touristique mondiale est très concurrentielle. Aussi, comme beaucoup de Québécois, je vais sûrement prendre mes vacances loin de Montréal. Les plages du Maine, l’Europe… loin des carrés rouges!

jeudi 17 mai 2012

Loi spéciale : la meilleure solution?


La Presse, Débats, Montréal, vendredi 18 mai 2012, p. A21.
La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi le 17 mai 2012.
Le gouvernement Charest a annoncé que la session sera suspendue jusqu’à la fin août dans les cégeps et facultés universitaires qui font l’objet d’un boycottage. Le début de la session d’automne à l’université sera reporté au mois d’octobre. Une loi spéciale sera aussi adoptée pour empêcher les étudiants de bloquer l’accès aux cégeps et aux universités à la reprise des cours. Est-ce la meilleure solution pour dénouer la crise étudiante ?
LES DANGERS D'UNE LOI SPÉCIALE
Une suspension du trimestre est sans doute une sage décision. Elle devrait permettre, du moins à court terme, de mettre fin aux affrontements entre manifestants et policiers aux abords des institutions d'enseignement. Par contre, l'idée d'une loi spéciale pour empêcher les étudiants de bloquer l'accès aux cégeps et aux universités me laisse songeur. Pourquoi doit-on adopter une loi spéciale pour faire respecter la loi existante? Pour rendre la loi actuelle plus efficace? Peut-être! Je crois en une société de droit où le rôle légitime de l'État est la protection des libertés individuelles. La liberté ne peut exister en absence de loi pour protéger l'individu contre la coercition d'autrui. Toutefois, il ne faudrait pas qu'une loi spéciale, venant se superposer à la loi existante, accorde des privilèges ou en enlève à quiconque. Dans un État de droit, tous sont censés être égaux devant la loi. Aucun individu ou groupe d'individus ne devrait acquérir de nouveaux privilèges ou s'en faire enlever par une loi spéciale. Or, une loi spéciale qui, par définition, s'applique à un groupe en particulier, est nécessairement discriminatoire. D'où mon enthousiasme prudent...