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mercredi 29 février 2012

SNC-Lavalin devrait-elle se montrer plus transparente?


La Presse.ca, La Presse Débats, mercredi 29 février 2012
Après avoir annoncé la tenue d’une enquête interne au sujet de paiements mystérieux d’au moins 35 millions de dollars, SNC-Lavalin a vu le prix de ses actions culbuter de 20% mardi. Croyez-vous que, pour préserver son image, la haute direction de la multinationale québécoise aurait avantage à montrer plus de transparence et à lever le voile sur ces paiements occultes le plus rapidement possible ? 
Digne d’un roman policier 
La saga SNC-Lavalin est digne d’un roman policier : société fictive, pots-de-vin, lettre de dénonciation, arrestation d’une consultante au Mexique, départ précipité de deux vice-présidents, comptabilité douteuse et… mutisme des dirigeants. Quand le nom de SNC-Lavalin est associé aux plus tordus de ce monde – comme la famille Kadhafi – on ne peut pas dire que notre fleuron québécois transpire l’honnêteté et la transparence. Alors que des allégations de corruption et de malversation ont déjà été portées contre l’entreprise au Bangladesh, en Inde et au Laos, il faut craindre qu’un doute soit désormais installé dans l’esprit de plusieurs fournisseurs de contrats locaux et étrangers. Personne n’aime s’associer à une entreprise dont la probité est mise à mal à répétition! Il va de soi qu’on aimerait en connaître davantage sur notre géant du génie-conseil. Malheureusement, lorsqu’il est question de corruption, l’omerta s’applique. Saura-t-on un jour la vérité? J’en doute. Les histoires du genre se terminent trop souvent en queue de poisson : les dirigeants gagnent du temps, s’affairent à remettre la comptabilité en ordre et tentent de se faire oublier. La mauvaise nouvelle, toutefois, c’est que le silence des dirigeants est souvent considéré comme un aveu.

lundi 27 février 2012

De grands Oscars?


La Presse.ca, La Presse Débats, lundi 27 février 2012.
The Artist, Meryl Streep, Jean Dujardin, Christopher Plummer… Êtes-vous d’accord avec le choix des gagnants aux Oscars de dimanche ? Lequel vous a le plus touché ? Même si Monsieur Lazhar ne l’a pas emporté, y a-t-il lieu d’être fier qu’une autre production québécoise ait été mise en nomination dans la catégorie du meilleur film étranger ? 
Mondialisation du cinéma 
«Putain, génial, merci beaucoup!» C’est ainsi que le Français Jean Dujardin a terminé ses remerciements. Juste auparavant, une lauréate du film Hugo s’écriait : « C’est pour l’Italie! » Je l’avoue, je n’ai pas visionné tous les films en lice à la soirée des Oscars. Par contre, j’ai été étonné. Et pas seulement par le glamour et les robes suggestives des stars hollywoodiennes… Ce qui m’a le plus frappé, c’est à quel point l’industrie du cinéma se mondialise. Les Oscars du meilleur film, du meilleur acteur et du meilleur réalisateur ont été décernés à The Artist, une production française. L’Oscar du meilleur film étranger a été attribué au film Iranien Une séparation, et ce, dans une période de grande tension entre l’Iran et les États-Unis. On dira bien ce qu’on voudra sur le chauvinisme des Américains, il reste que l’Académie a donné l’impression de faire fi de la politique et de s’en tenir à valoriser le travail cinématographique un peu partout dans le monde. Quant à Monsieur Lazhar, comme la plupart des Québécois - du moins ceux qui n’écoutaient pas Star Académie - j’aurais aimé qu’il profite davantage de cette vitrine mondiale. Par contre, le seul fait d’être mis en nomination est déjà une belle victoire.