Article épinglé

mercredi 1 février 2012

Doit-on réformer le régime de la Sécurité de la vieillesse?

La Presse, Débats, jeudi le 2 février 2012, p. A21.
La Presse.ca, La Presse Débats. mercredi le 1 février 2012.

Le gouvernement Harper songe à modifier le régime de prestations de la Sécurité de la vieillesse. Aurait-il raison de le faire ? Si oui, comment devrait-il s’y prendre ? En haussant l’âge d’admissibilité de 65 à 67 ans, par exemple ?
UNE SAGE DÉCISION
Électoralement, les conservateurs jouent gros en annonçant une réforme du régime de prestations de la Sécurité de la vieillesse. C’est malgré tout une sage décision : vaut mieux s’y attaquer maintenant que de frapper le mur à long terme. On a beau argumenter qu’une réforme du Régime n’était pas prévue au programme électoral des conservateurs, il reste que le financement des régimes de retraite est une préoccupation qui touche la plupart des pays occidentaux. Les solutions passent inévitablement par l’augmentation de l’âge de la retraite, la diminution des prestations ou l’augmentation des cotisations (si ce n’est des trois à la fois). Le problème de financement à long terme de nos fonds de pension est d’abord et avant tout comptable. J’en conviens avec vous, les comptables ne sont pas particulièrement «sexys»… encore moins leurs solutions. C’est pourquoi le principal obstacle à cette réforme sera politique. En politique, il n’y a jamais de bon moment pour amorcer une réforme qui risque de mettre fin aux privilèges des boomers qui aspiraient à se faire payer une retraite par les générations futures. Malheureusement, à la prochaine élection, les vrais gagnants de cette réforme n’auront pas tous l’âge de voter pour exprimer leur gratitude au Parti conservateur. Les perdants, par contre, auront toute la latitude voulue pour jouer aux victimes d’un gouvernement idéologique et sans compassion.

jeudi 26 janvier 2012

Doit-on reconnaître la CAQ à l'Assemblée nationale?


La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi 26 janvier 2012.

Même si ses neuf députés n’ont pas été élus sous la bannière la CAQ, le parti devrait-il être reconnu à l’Assemblée nationale et se voir octroyer droit de parole en Chambre et budget à l’avenant ? Le premier ministre Jean Charest et la chef de l’opposition, Pauline Marois, devraient-il accéder à la demande de François Legault ?

Marchandage politique.
Le parti au logo arc-en-ciel, composé d’un arc-en-ciel de députés, a besoin de reconnaissance et… d’argent public. François Legault compte sur la pression populaire pour convaincre les libéraux et les péquistes de lui accorder le statut de deuxième opposition officielle à l’Assemblée nationale. Ce même François qui, depuis des mois, multiplie les maraudages pour convaincre des élus libéraux et péquistes de trahir leur chef, doit maintenant montrer patte blanche devant Pauline Marois et Jean Charest. Le premier geste de la CAQ – personne n’est dupe – sera donc de s’adonner au marchandage politique avec ses adversaires. Que devra-t-il concéder à Pauline pour se faire pardonner le rapt de Rebello? Que promettra-t-il à Jean pour se faire donner ce que l’électorat ne lui a pas encore accordé? On ne le saura probablement jamais. C’est triste, mais c’est comme ça! Le marchandage fait partie de l’ADN des politiciens et, pour eux, l’argent public n’a pas odeur. Bref, pour un politicien, tout est négociable… et, comme le disait Napoléon Bonaparte, « en politique l’absurdité n’est jamais un obstacle. »