Article épinglé

lundi 23 janvier 2012

Affaire Duceppe: qu'en pensez-vous?


La Presse.ca, La Presse Débats, lundi le 23 janvier 2012.
Comment réagissez-vous au fait que pendant plusieurs années, le Bloc québécois et son chef Gilles Duceppe aient utilisé les fonds de la Chambre des communes pour défrayer le salaire du directeur général du parti ?
Bonne chance Gilles!
Stupéfaction chez les souverainistes. Gilles Duceppe aurait floué le trésor public à des fins partisanes. Celui qui, pendant des années, a déchiré sa chemise pour dénoncer les tripotages de fonds publics aurait été pris la main dans le sac. Voilà la belle affaire! L’ex-chef du Bloc serait-il de la race de ceux qu’il se plaisait à pourfendre? Pendant qu’il nous exhorte à lui accorder la présomption d’innocence, sa machine à sauver les meubles est en marche. Tout aurait été fait selon les normes (lorsqu’on étire la norme évidemment). Le pauvre Duceppe serait victime d’une tentative d’assassinat politique perpétrée par des fédéralistes ou des partisans de Pauline. Son discours de réplique serait déjà écrit : toutes les Québécoises et tous les Québécois pensent que... savent que... comprennent que si j’ai rémunéré le directeur général du Bloc à même mon budget de cabinet, c’est seulement pour protéger le Québec des malversations du Canada anglais. La mauvaise nouvelle pour notre champion de la morale politicienne, c’est que ses anciens adversaires politiques ont beaucoup appris de sa légendaire pugnacité. Il risque de goûter dans les prochains mois à sa propre médecine. Il risque de se voir accorder la même présomption d’innocence qu’il a concédée à ses adversaires politiques. Bonne chance Gilles!


jeudi 19 janvier 2012

Pauline Marois doit-elle partir?


La Presse.ca, La Presse Débats, jeudi le 19 janvier 2011.
Si vous êtes Pauline Marois, que faites-vous ? Vous démissionnez, ou au contraire, vous vous accrochez à votre poste de chef du Parti québécois, à l’approche des élections ?
Les loups!
Mme Marois doit partir. Suivant la tradition, les chefs péquistes sont toujours responsables des insuccès du parti (jamais le programme !). Mais où est ce politicien qui réussira à conduire le Québec au nirvana d’une souveraineté sociale-démocrate? À en croire les médias, les prétendants sont légion. Ils seraient nombreux à étaler, en privé, leur abnégation à la cause souverainiste. Paradoxalement, tous ces honnêtes et altruistes candidats à la direction du PQ multiplient les trahisons, les magouillages et les alliances douteuses pour conquérir le poste de Mme Marois. Comme des loups à l’affut d’une proie blessée, ils sont prêts à n’importe quelle bassesse pour y arriver. On dit souvent qu’à l’instar d’un bon boxeur, le politicien se doit d’être pugnace et sans pitié pour ses adversaires. Mme Marois avait peut-être ces qualités, mais elle s’est trompée d’adversaire. Elle a compris trop tard que ses vrais ennemis se trouvent dans ses troupes. Elle aura fauté de vertu en étant incapable de faire passer la politicaillerie devant la politique. La bonne nouvelle, c’est que le noble successeur de Mme Marois prétendra avoir réunifié le parti. La mauvaise nouvelle, c’est que le grenouillage est une maladie incurable chez les péquistes. Finalement, le PQ foisonne de politiciens d’expérience.