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lundi 19 décembre 2011

L'entraîneur du Canadien doit-il impérativement parler français?



La Presse.ca, La Presse Débats, lundi 19 décembre 2011.
La décision du Canadien de Montréal de remplacer Jacques Martin par Randy Cunneyworth, un unilingue anglophone, a suscité le mécontentement de beaucoup de Québécois. Certains suggèrent aux partisans de boycotter les produits de la brasserie Molson pour protester. Selon vous, l'entraîneur du Canadien doit-il impérativement parler français? Et comment les partisans peuvent-ils manifester leur mécontentement à l'organisation du Canadien?
Les conséquences d'un monopole
Imaginons que les Nordiques sont de retour à Québec. Pensez-vous qu’une entreprise comme le Canadien prendrait le risque de s’aliéner une partie de sa clientèle en nommant un entraineur unilingue anglophone? Je ne le crois pas! Le Canadien de Montréal occupe une position de quasi-monopole sur l’offre de hockey de la LNH au Québec : il domine un marché où la concurrence reste marginale. C’est cette situation de monopoleur qui lui permet de prendre des décisions sans trop se préoccuper des préférences des amateurs. Les dirigeants doivent probablement se conforter avec l’idée que le Centre Bell sera toujours bondé et les revenus publicitaires au rendez-vous, et ce, peu importe qui est l’entraineur de l’équipe. Les propriétaires du Canadien oublient cependant qu’ils sont en concurrence sur d’autres marchés. Comme les amateurs de hockey sont aussi (souvent) des consommateurs de bière, ils peuvent envoyer un message de désapprobation à la direction de l’équipe en répondant à l’appel au boycottage. D’ici le retour des Nordiques, il s’agit d’un des seuls moyens à leur disposition pour faire payer à la direction du Canadien de Montréal le prix de ses mauvaises décisions. Le feront-ils? Ce serait une intéressante démonstration que notre conscience nationale peut s’exprimer autrement que par la bouche des politiciens.

samedi 17 décembre 2011

Le salaire minimum est-il suffisant?


LaPresse.ca, La Presse débats, vendredi le 16 décembre 2011.
Le 1er mai prochain, le salaire minimum sera porté de 9,65 à 9,90 $ l’heure. Depuis 2003, il a augmenté de 35%, soit deux fois plus que le taux d’inflation durant cette période. Selon vous, le salaire minimum est-il raisonnable au Québec ?
L’illusion de la compassion
À l’approche des fêtes, il est de bon ton de se draper de compassion. Encore cette année, notre bon gouvernement décrète une hausse du salaire minimum. Le but? Aider les personnes à faible revenu à obtenir un niveau de vie décent. Je veux bien : personne n’est contre la vertu! Pour nombre d’économistes cependant, le salaire minimum n’est qu’illusion de compassion : il ne réduirait ni les inégalités salariales ni la pauvreté. En réalité, le salaire minimum, parce qu’il contraint à une rémunération supérieure à celle du libre marché, tue les emplois nécessitant peu de qualifications; des emplois qui sont souvent la seule possibilité de travail pour les personnes à faible revenu. Ce n’est pas en sciant le premier barreau de l'échelle de l'emploi qu’on aide les travailleurs peu qualifiés et les jeunes à se trouver une place sur le marché du travail. Si on désire vraiment aider les travailleurs à hausser leurs revenus, c’est en les incitant à faire l’acquisition de connaissances et de compétences recherchées sur le marché du travail qu’on y arrivera. C’est aussi en réduisant les impôts, taxes et tarifs de toutes sortes qui les empêchent de conserver le fruit de leur travail. Bref, il faudra bien un jour cesser de se gargariser de compassion par des hausses du salaire minimum. La vraie compassion, c’est de permettre au plus grand nombre d’intégrer le marché du travail pour y gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille.