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jeudi 10 novembre 2011

Doit-on expulser les indignés?


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 10 novembre 2011.
Les indignés ont-ils raison de vouloir poursuivre leur mouvement d’occupation ? Les villes sont-elles justifiées de démanteler les camps des contestataires ?
Un entrepôt hivernal pour matériel de camping
On peut comprendre que l’indignation soit d’intensité variable… mais on s’indigne ou on ne s’indigne pas! De la fenêtre de mon bureau, j’ai la chance (!) de pouvoir observer les indignés de Québec. Et je vous le dis, ce n’est pas très dérangeant pour ma concentration! Vous ne me croyez pas? Regardez la photo ci-contre : elle a été captée vers 11 h 15 ce matin. Je vous mets au défi de jouer à « Où est Charlie »… et de repérer ne serait-ce qu’un seul indigné! Mais où étaient-ils donc? Au café Starbucks d’en face? Encore couchés? Ou tout simplement au chaud à la maison? Si j’en crois les médias, la plupart d’entre eux étaient retournés à la maison. Ils rappliqueraient à l’approche des caméras… une sorte « d’occupation double » finalement. On dit souvent que la règle d’or d’une manifestation est de compter non seulement les gens dans la parade, mais aussi ceux qui la regardent passer. À Québec, on peut compter les manifestants sur les doigts d’une main… et leurs partisans ne sont pas plus nombreux! Entreprendre une manifestation s’apparente à n’importe quelle entreprise : lorsqu’on s’investit peu, il ne faut pas s’attendre à en retirer beaucoup de bénéfices. En termes polis, disons que le coût de cette action collective pour les indignés de Québec n’est pas très élevé. En fait, ce sont les citoyens qui assument le véritable coût de ce mouvement de contestation : ils paient pour les interventions des services policiers et des pompiers, et ils perdent l’usage de leur parc. Ne serait-ce que pour cette raison, il m’apparaît justifié que la Ville de Québec veuille démanteler cet entrepôt hivernal pour matériel de camping. Imaginez le tollé si les « 1 % » venaient stationner leurs VR dans le parc Saint-Roch pour l’hiver…

lundi 7 novembre 2011

Obama sera-t-il réélu?


La Presse, Débats, mardi le 8 novembre 2011, p.A18. Disponible sur Cyberpresse
À un an des présidentielles américaines, quelles sont les chances que Barack Obama soit réélu, d’après vous? À la lumière de ses trois premières années à la Maison-Blanche, mériterait-il d’être reporté au pouvoir?

Trop tôt pour une prédiction
J’avais d’abord pensé écrire que les sondages actuels n’avantagent pas le président Obama, qu’une croissance économique anémique hypothèque sa réélection ou que les Américains sont de plus en plus critiques à son égard. Toutefois, selon des chercheurs qui ont étudié les élections présidentielles, les électeurs américains baseraient leur choix de réélire ou non leur président sur la base de leur revenu personnel dans les mois précédents le jour de l’élection. Ainsi, un revenu disponible à la hausse serait le meilleur indicateur pour prédire la réélection d’un président. Il serait donc trop tôt pour parier sur les chances de Barack Obama : ce qu’il a fait jusqu'ici n’influencerait guère ses chances de réélection dans un an. Si on se fie à ces études, les électeurs ne choisissent pas leur président sur leur performance passée ou sur des promesses électorales. Ils auraient la mémoire courte, seraient un peu myopes et se contenteraient de prendre leur décision en fouillant dans leur portefeuille dans les quatre à six mois avant de voter. Bref, s’ils ont raison, le président Obama aurait encore plusieurs mois devant lui pour faire mentir ceux qui lui prédisent une défaite. Un peu réducteur, j’en conviens, mais qui sait ce qui se passe dans l’isoloir?